| Jour de Guerre Guerrier
Messages : 115
| |
| Sujet: Now here I stand | LIBRE Sam 10 Déc 2016 - 22:37 | |
| Now here I stand « Jamais on a vu marcher ensemble la gloire et le repos. »
Ici tu te tient. Assis dans les bois, perdu dans tes songes. Dans ta tanière, t'as chaud. Vraiment trop chaud. Pourtant, on est en hiver. Mais t'y peut rien, t'agonise. Tu dois sortir de cet enfers. Dans la brume épaisse, dans les entrailles de ta mémoire, entre les branchages des songes, t'es perdu. Ici tu te tient. Assis sur la mousse, t'attend. Tu ne sais pas trop quoi, peut-être le déluge. Puis cette grande gueule ouverte t'aspire avec le néant. Un trou s'ouvre sous tes pattes, t'es engloutit avec la monde, perdu dans tes songes. T'as l'impression de tomber, t'as très chaud. Le sang bat à tes oreilles. Soudain, contact. T'ouvre les yeux, t'halète, ici tu te tient.
Tanière réconfort, tanière salut. Un instant tu n'ose franchir la barrière de l’irréel. Tu reste coincé sur place, t'as peur que le monde ne se dérobe à nouveau sous ton corps frêle. Puis tu fourmille, t'as très chaud, encore plus qu'avant. Dans un élan de courage et pour cacher tes frayeurs nocturnes, tu sors du campement. Dommage, t'as raté la patrouille. Il fait froid, on croirait que le brouillard à engloutit le monde. Soudain t'es frileux, tes peurs te rattrapent. Dans les boyaux sinueux du chemin des rêves, y'avait bien cette brume épaisse. Tu tâte le sol sous tes pattes. T'as peur de tomber plus bas que terre.
Alors tu cours, plus vite que l'ombre naissante, plus vite pour distancer le soleil. Tu halète dans la brume, tu fais acte de présence au milieu de la débâcle des sentiments qui te submergent. Tu les sens, elles te prennent à la gorge : les odeurs de la haine. Les renâcles ennemis, le dernier de tes soucis. Tu ne t'arrêtes qu'à la frontière, puis tu dérive vers les territoires libres. Tu te fait un peu plus prudent, la brume te suit. Décidément, ta peur ne va pas te lâcher. T'arrives vers un arbre, tordu. Tu domine la plaine. Devant toi l'ennemi. Derrière toi, la sécurité. Tu campe là, sous l'arbre étrange, t’agrippant fermement au bois afin de ne pas tomber. Non, tu ne grimpes pas, bien que cela serait plus sage. T'es un gros dur qui a peur du vide.
Pourtant tu campes. Tu guettes. T'observes tu ne sais quoi. Du moins, toi seul le sait. D'un regard inquisiteur, tu toises la lande. Petit à petit, tes peurs s'envolent. Après tout, tout cela n'était qu'un songe, la terre ne va pas s'ouvrir en deux de si tôt. Du moins, tu l'espères. En attendant, ici tu te tient. La terre sous tes pattes et le ciel au dessus des oreilles.
|
|