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Ce fut lorsque le soleil était à son zénith que le mâle au pelage blanchâtre émergea à l’entrée du camp de l’Ombre, une proie entre ses babines d’un rose dès plus délicats. Ce dernier rentrait d’une exquise matinée de chasse, avec, pour seule compagnie, sa chère et tendre personne. Ayant de multiples difficultés avec tout ce qui touchait au domaine du social, Écume d’Obsidienne avait dès lors décidé qu’il éviterait tout contact. Le félidé sentit la caresse des rayons du soleil sur sa fourrure, et profita de la chaleur qu’ils lui offraient. Il battit des paupières, cependant aveuglé par la luminosité de celles-ci, alors qu’il avançait d’un pas nonchalant au travers du campement. Écume d’Obsidienne se sentait en sécurité dans l’enceinte du camp. Alors que la forêt aux alentours était lieu de tous les dangers, le camp était un havre paisible emplit de plénitude et de chaleur. A l’entrée de la pouponnière, quelques chatons jouaient encore innocemment, sous le regard que seule une mère attentionnée peut porter sur la chaire de sa chaire. Le mâle aux yeux bleus eut une esquisse de sourire. Non pas qu’il aimait les chatons, mais ce regard était pour lui une source de bien-être. Même si ce dernier ne lui était pas adressé, Écume d’Obsidienne aimait apercevoir les échanges sentimentaux entres les êtres. Il n’aimait néanmoins guère en recevoir.

Écume d’Obsidienne atteignît la réserve de gibier, où quelques rares proies attendait patiemment qu’un félidé vienne en faire son festin. Déposant sa prise au beau milieu des autres, le mâle s’assit un instant, profitant encore de la chaleur de la journée. Il ferma les yeux, le museau quelques peu relevé, laissant la chaleur et la plénitude l’envahir. Ce fut sans compter sur le léger bruissement indiquant la soudaine présence d’un individu. S’arrachant à sa brève jouissance, le mâle blanchâtre ouvrit ses yeux d’un bleu fantomatique et les posa sur le nouveau venu. Décidément, vivre dans un clan ne garantissait pas toujours le calme et la solitude, au grand damne d’Écume d’Obsidienne.