Je venais tout juste de me lever, le soleil n'avait pas encore pointer son museau. Je sors de ma tanière et prends la patrouille de l'aube, celle de chasse. Mais j'avais la tête ailleurs lors de cette patrouille. J'attrapais un malheureux petit mulot et je revins donc au camp avec cette prise humiliante. Je marchais dans le camp, faisant les cents pas sans que je sache quoi faire. Puis mon apprentie vint à ma rencontre, plus prudemment que la dernière fois et je l'amena donc en patrouille de territoire avec celle du zénith. Je vois l'apprenti guérisseur du camp et me rappelle qu'il devra bientôt se rendre aux Hautes Pierres car Ange des Sables est morte durant la guerre mais qu'avec toutes les blessures à soigner il n'avait pas encore eut l'occasion d'y aller. J'espère qu'il me demandera à l'accompagner, cela me montrera qu'il a confiance en moi. Contrairement à elle, je bascule la tête en arrière et regarde le ciel. Pourquoi m'a-t-elle fuit ce jour-là ? Je rêvais, revivant la nuit passé ensemble. Nos fourrures l'une contre l'autre, son souffle dans mon dos. Je m'apprêtais à feuler tellement j'étais dégoûter de son geste de reniement. Je n'entendis donc pas Nuage Perdu arriver et il me demanda :

- Dit moi Souffle des Tornades, voudrais-tu m'accompagner à la grotte de la vie ? dit-il d'une voix plate, enlevée de toute expression.

- Je ? mon coeur s'emballe je suis tellement heureux, mes yeux brillent d'espoir, Oui bien sur, ça me fait tellement plaisir que tu me demandes à moi. Après tout ce que j'ai fait je pensais que tu m'aimais plus et puis j'ai des choses à te dire, de nombreuses choses...

Mes yeux brillaient, de fierté sans doute. Mais les siens restaient sombres et reflétaient son épuisement, je ne dois pas oublier qu'il devient guérisseur car son mentor est morte. Il est très jeune, seulement 18 lunes. Mais Ange des Sables a du tout lui apprendre, ce petit était très intelligent. Je pose ma truffe entre ses deux oreilles et le félicite. Je le considère presque comme mon fils.

Il se laisse faire. Il ne doit pas m'en vouloir. Je dois lui dire ce qui s'est passé durant cette dernière nuit, comment elle m'a abandonné, je voulais aussi l'accompagner pour essayer de rentrer dans la grotte pour ensuite pouvoir communiquer avec nos ancêtres s'il me donnait la permission. J'aurais peut être plus de détail sur sa fuite. Puis il me demande de le suivre dans sa tanière car désormais s'est la sienne. Quel va être son nom ? Je me le demande. J'ai hâte de le connaître, j'espère qu'il sera plutôt joyeux car il lui permettrait peut être de prendre goût à être guérisseur même si je pense qu'il ne s'y fera jamais. Il me tend des herbes mais perdu dans mes pensées je ne les vois pas, il doit me donner une tape sur l'épaule pour que je les prennes puis il m'annonce :

-Tiens, mange, ça te coupera l'appétit pour la route.

Je gobe ses plante car je connais leurs goût, acide et pâteux. Je réprime un léger frisson et une horrible grimace me défigure. Puis on pars. On marche pendant quelques minutes qui me paraissent une éternité, dans le silence, je réfléchi comment je pourrais lui faire ma requête même si j'étais presque sur qu'il refuserait, qui tente rien n'a rien. Je m'apprête alors à prendre la parole et il dit doucement comme s'il avait peur que quelqu'un l'entende.

- J'ai peur...

Il semble abattu, mais tout de même raisonné à devenir guérisseur pour pouvoir prouver qu'il est capable et pour que l'on ne le prenne pas pour un apprenti forcé. Je réfléchi une fraction de seconde sur ce que je vais lui dire mais rien ne me viens, je pose ma queue sur son épaule pour m'appuyer. Je commence alors à boiter, ma patte arrière n'est pas encore totalement rétablie. Je n'ai pas envie de l'embêter avec mes histoires mais seulement lui me comprends. Même mon frère ne comprendrait pas. Je lui dis donc :

- Moi aussi. Mais pas pour la même chose que toi, toi s'est normal. Je peux te raconter ?

Je n'attends pas sa réponse et continue :

- Lors de notre dernière rencontre avec Mélancolie des Saules, nous avons passé la nuit ensemble et là, le lendemain, quand nous nous sommes réveillés, elle m'a regardé et elle a fuit. Je vais te le dire franchement, j'étais heureux de t'accompagner à ton baptême, mais pourrais-je rentrer dans la grotte pour pouvoir demander à nos aïeux pourquoi elle est partie comme ça ? J'aimerais savoir si je lui ai fait du mal.

Voilà, je lui est dit tout ce que j'avais sur le cœur, je me sens libéré.

- Je suis désolé mais la grotte de la vie est un lieu sacré ... un simple guerrier ne peut y pénétré. Mais ... si tu le souhaite, je pourrais questionné nos ancêtres. Et, n'oublis pas qu'il est possibles qu'ils restent muet à ce sujet.

Je bredouillais quelque chose de pas important puis Nuage Perdu baissa la tête. Je me rends alors compte de la chaleur présente dans l'atmosphère. J'étais pensif. Pourquoi le clan des étoiles resterais muet alors qu'ils m'ont envoyé cette vision lors de ma rencontre avec Mélancolie des Saules, cela ne serait pas logique. Nous marchons à un rythme soutenu, je pense à manger avant de me rendre compte que je n'ai pas faim, les herbes de Nuage Perdu ont bien fonctionné. Nous arrivons donc rapidement à la frontière du Clan du Vent puis nous nous mîmes en direction des Hautes Pierres, je n'avais pas parler depuis sa réponse puis il fait le premier pas et me dit :

- Je m'occuperais de ta patte lorsque l'on rentrera, enfin, si tu à trop mal.

- Merci, j'ai autre chose à te dire... mais je sais pas, je dois t'embêter avec toutes mes histoires alors que tu en as assez toi-même.

Il me regarde alors, ça y est, il est devenu plus que mature, déjà qu'en étant jeune je le trouvais énormément débrouillard et très mature. Il n'était pas du genre à jouer à chasser les feuilles avec les autres chatons de la pouponnière. Je me souviens du jour de son baptême, l'annonce avait surpris le plus grand nombre mais pas moi. Je le trouvais taillé pour être guerrier mais il avait la manière de penser d'un guérisseur. Je n'ai jamais eut de pitié envers lui et je dois bien être le seul car tout les autres le regarde d'un air horrifié comme s'il était malheureux. Certes il l'était, mais son destin ne peut pas être modifié par des regards par-ci par-là. Je pense aussi que s'est pour ça qu'il m'apprécie bien. Je ne sais pas, quelque chose de naturel chez lui à fait qu'il devait devenir guérisseur. Sans doute sa patience. Mais là, je le regarde, il est en face de moi et lorsque l'on marche je sens ses muscles rouler sur son pelage. Il aurait pu devenir un guerrier redoutable. Je secoue la tête car je ne dois pas me mettre à m'apitoyer sur son sort car il m'en voudrait à vie. J'ai à peine le temps de relever le museau que nous sommes tout les deux un peu avant la grange. Je tourne la tête et je vois, la clôture des molosses est ouverte. Je me retourne et regarde un peu avant la grange et là, je les vois. Les deux dogues à quelque pas de nous. Ils chargent.

- Cours !!!

Je le vois seulement partir en courant, à ce moment là, s'est chacun pour soit. Je feule pour attirer les chiens vers moi. Un seule me suis je cours en boitant, je souffre. Les Bipèdes s'égosillaient pour appeler leurs chiens. Celui qui me courait après lève la tête, réfléchi un instant et continu de me courir après. Nuage Perdu descend de son arbre et vient me voir en courant. Le chien est à quelques pas de moi, je suis coincé dans des roches, il me décoche un puissant coup de patte et ma tête heurte la pierre et je reste allongé, sonné. La plaie de mon flanc s'est rouverte et je saigne abondamment. Je sens que je vais tourner de l’œil mais soudain le chien se retourne et je vois Nuage Perdu sur son dos, les griffes plantés dans sa chair. Il s'éloigna avec le molosse et ensuite celui-ci décida de rentrer chez lui.

-Souffle des Tornades, tu es la ?!

- Oui... dis-je dans un soupir.

Je vois alors sa fourrure apparaître, je lui souris légèrement et il s'approche. Je vois le sang sur le sol, et ci c'était moi sur la vision du clan des étoiles et pas elle ? J'essaye de lécher ma plaie mais il pose sa patte sur mon épaule pour m'empêcher de bouger. Je reste donc allongé, le laissant regarder ma plaie, ma patte est de nouveau toute tordue. Je le repousse légèrement et lui annonce :

- Nuage Perdu, laisse moi ici et revient après ton voyage, tu vas loupé le moment où la lune sera à son zénith. Laisse moi, je t'attendrais...

- Le Clan des étoiles attendra que je t'ai soigner. Tu ne peut pas rester en plein cangiar ainsi.

En même temps qu'il parlait, il appliquait des toiles d'araignées sur ma plaie. Je réprimais un grognement lorsqu'il toucha l'endroit sensible. Il cherchait quelque chose du regard, et sembla satisfait lorsqu'il me dit :

- Aller, je vais t'aider à allé jusque la bas.

J'essaye de me lever puis il m'aide, il met sa queue autour de mon épaule en faisant attention à ne pas toucher ma plaie. Je boitais vraiment, je ne le montrais pas mais j'étais inquiet pour ma patte. Puis il remit une couche de toile d'araignée car celle-ci s'étaient déjà imbibées. Je remarque alors que mon poil est rouge, taché de sang. Je relève la tête pour essayer de me lécher mais j'abandonne vite. Nuage Perdu bascule sa tête en arrière et fixe le ciel, comme s'il questionnait le Clan des Étoiles puis il me dit discrètement :

- Je vais recouvrir l'entrée de feuilles pour que les bipèdes ne te voient pas. Normalement, les chiens ne devraient pas revenir, dans tout les cas, ils ne pourront pas t'attraper.

Il s'avance vers la sortie et commence à reboucher la sortie de ma tanière improvisée. Je laisse tomber ma tête sur la racine couverte de mousse du chêne.

- Nuage Perdu, merci, et bonne chance. N'ai pas peur, ça va super bien se passer !

Je lui souris, se sourire se transforme en une grimace. Il revient vite me voir et me souffle quelque chose, je lui lèche l'arrière de l'oreille avant de le voir refermer ma tanière et je somnole. Pensant que le Clan des Étoiles allait me rendre visite. La nuit était tomber et lorsque Nuage Perdu reviendrait, il serait guérisseur du Clan du Vent et je serais encore plus fier de lui. J'espère qu'il ne va rien lui arriver et que les chiens le lâcherait un peu. Ma tête me tournait et je regarde ma patte et essaye de la bouger, une douleur me traverse le corps et je comprends. Je risque de boiter à vie.

Je dormais. Le souffle rauque à cause de mon rhume et de ma patte souffrante. Je dormais paisiblement, durant ce sommeil, j'oubliais tout : ma blessure, l'attaque des chiens, Nuage Perdu, Mélancolie des Saules, tout. Je ne rêvais pas, je dormais simplement d'un sommeil fortement réparateur. Je fus réveillé, surpris d'entendre les feuilles de l'entrée de ma tanière bruisser. Je reconnus alors vaguement la carrure de Nuage Perdu, il s'approche pour écouter mon souffle. J'ouvre mon deuxième oeil que j'avais garder fermé jusque là. Je lui souris, mon sourire termine en grimace à cause de ma plaie au flanc.

- J'ai trouvée quelques feuilles de Soucis, je vais pouvoir te soigner un minimum avant que l'on ne rentre au camp.

Il s'assoit alors à côté de moi, je repose alors ma tête sur la mousse. Je l'entends ruminer. Il doit être entrain de prémâcher ses herbes, j'avais déjà oublié comment elles s'appelaient. Et en même temps il enleva les toiles d'araignée qui étaient sur ma plaie, désormais découverte. Par curiosité, je relève la tête pour voir à quoi ressemble ma plaie. Elle est vraiment horrible. Les bords de celle-ci sont boursoufflés, on peut voir un fil de liquide blanc qui s'écoule d'elle puis les taches de sang qui couvre mon pelage n'arrange pas les choses. Il laissa alors couler le jus de feuille sur une feuille puis nettoie mes plaies. Il applique ensuite le jus sur ma plaie au flanc. La douleur me fait contracté les muscles et je réprime un léger sourire, pour essayer de rester agréable. Je reste donc allongé, Nuage Perdu à mon chevet. Je me rappelle soudain le but de base de notre voyage, son baptême. Je vais donc lui demander son nouveau nom et si, le Clan des Étoiles lui a parlé de Mélancolie des Saules et moi. Je respire un bon coup pour pouvoir lui dire sans m'épuiser :

- Nuage Perdu, je pense que tu as un nouveau nom désormais que tu es guérisseur. Tu veux bien me le dire ? Je comprendrais que tu ne veuilles pas même si un jour ou l'autre je le connaîtrais.

Je souris, j'ai l'habitude de lui sourire, pour détendre l'atmosphère. Il doit me prendre pour un idiot mais ça me fait du bien de sourire, je ne l'ai jamais vu sourire lui, ou peut être une fois. J'oublie pendant un instant ma plaie et son regard empli de tristesse croise le mien. Je comprends alors sa déception, il rêvait d'être guerrier, se baptême aurait du se passer autrement, mais son destin avait été tracé ainsi. Il ne pouvait plus le changer.

- Mon nouveau nom ? Destin Perdu. Je n'ai pas trouvé de graines de pavots, mais si tu ne supporte vraiment pas la douleur, je sais ou en trouver sur le territoire. Autrement, nous allons rentrer, je vais t'aider à marcher.
- Merci, bredouillais-je.

Il me donne un coup de museau pour m'aider à ma lever. Je me lève et grogne, ma patte me fait tellement mal que je pourrais l'arracher d'un coup de crocs pour que cette souffrance s'arrête. Il regardait tout le temps ma patte, comme s'il était inquiet. Pendant se temps je saute sur trois patte pour trouver le bon appuis. On dirait un oisillon quand je marche. Je marche en boitant, et gauchement. Je me lève donc et une fois appuyé contre lui nous avançons lentement mais surement. Nous marchons donc comme ça pendant un long moment puis il s'arrête et va chasser une proie. Pendant qu'il est pas là j'en profite pour essayer d'aller chasser avant d'abandonner, rien que le fait de poser ma patte me donne une douleur horrible. Je m'assois donc et l'attends. Quand il revient il a deux souris dans la gueule, on les dévore puis on reprends la route, un peu plus loin je lui demande tout en marchant :

- Ils t'ont dit quelque chose au sujet de ce que tu sais ?

Et vu que je marchais en parlant, je regardais pas où je mettais mes pattes. Je tombe donc à la renverse à cause d'un vulgaire cailloux. Je me relève et m'ébroue rapidement avant de reprendre appuis contre lui et de repartir.