Lune de Feu fut réveillé par le gargouillement incessant de son estomac. Encore engourdie par le sommeil, elle se leva. Il faisait beau et le soleil réchauffa vite son pelage. Mais aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. Aujourd'hui Lune de Feu avait quelque chose de très important à annoncer à son compagnon Tempête de Nuit. Elle était la dernière levée, elle attendrait donc qu'il revienne de la première patrouille. Elle se dirigea vers le tas de gibier et choisi un gros écureuil dodu vu qu'elle était gourmande et qu'elle avait faim. Une troisième raison la retint sur cette proie. Elle avait besoin de prendre des forces. Tandis qu'elle mangeait au calme du petit matin, elle vit Tempête de Nuit renter sous le tunnel d’ajonc. Rassasiée elle entreprit de se faire une longue toilette au soleil. Il ne tarda pas à la rejoindre. Elle frotta son museau contre le sien en ronronnant et lui annonça :
« -J’allais te proposer qu’on aille marcher ensemble dans la foret »
Lune de Feu avait la boule au ventre. Ce n'étai pas à cause de sa nourriture, loin de là.
Elle était si pressé de lui annoncer cette nouvelle ! Cela faisait plus de 9 lunes qu'elle était la compagne de Tempête de Nuit, et elle ne se lassait jamais de lui. Chaque jours il était plus attentif à elle, plus drôle, plus câlin. Elle le sentait. Et ça lui faisait plaisir.
Lorsqu'elle était arrivée dans le clan du tonnerre, elle ne pensais pas du tout trouver un compagnon. Son objectif était avant tout de survivre et de ne plus jamais rester seule. Mais elle l'avait rencontré. Et tout avait changé. Bien sûr, elle ne s'en plaignait pas, bien au contraire. Elle avait juste une mauvaise expérience de la vie de famille après avoir vu sa mère et son frère mourir devant elle, impuissante.
Lune de Feu appréhendait d'être mère. Elle se rassura et se dit qu'ils avaient de la chance d'avoir une bonne guérisseuse et que dans le clan tout le monde était solidaire. Lune de Feu espérait que Tempête de Nuit serait heureux et qu'il continuerait à être si proche d'elle malgré deux ou trois chatons entre eux.
Ils s'aimaient. Et c'était le principal.
La rosée s'évaporait doucement, il faisait bon. L'été touchait à sa fin mais les jours étaient encore beaux. Des proies grouillaient de partout et une douce brise chatouillait son pelage roux. Le bruissement des arbres cachait le bruit de leurs pas sur les feuilles et les épines.
Quand ils furent arrivés dans la forêt, loin du camp, Lune de Feu s'assit, regarda Tempête de Nuit droit dans les yeux et lui annonça solennellement:
-" J'attends des petits. Des petits de toi."
Elle ne put s'empêcher de retenir ses larmes.