Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre]
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Rose Fanée Nouveau
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Sujet: Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre] Mer 15 Oct 2014 - 17:39
Quand on se force à croire que c'est impossibleÉtoile Sombre & Éclat de Rose.
La gueule encombrées de proies fraîches, je déposai avec entrain mes trois souris chassées plus tôt. Le temps était plus ou moins agréable à supporter. Quelques coups de vents faisaient régulièrement voler les feuilles mortes qui "séjournaient" au sol, leur corps toujours aussi bruyants mais légers. Ah si vous saviez à quel point les félins détestaient marcher sur ces bouts de feuilles cramées. Il suffit de poser une patte sur ces petites choses naturelles pour faire un boucan affreux. Leurs craquements sous nos pas pourtant légers et discrets gâchaient toute l'envie de chasser. Ah, on peut bien dire que c'est un désavantage pour ceux chassant en forêt. Le moindre brin sous nos pattes peut faire fuir le gibier, que c'est malheureux. Après avoir délicatement posé mes trois petits fardeaux, je rejoignis un groupe de félins discutant près de la tanière des guerriers. Chacun d'eux semblait absorbé par le chef du groupe qui devait sans doute raconter quelque chose de passionnant. Je m'approchai d'eux et saluai d'un mouvement à l'oreille gauche l’attroupement avant de me poser et tenter d'écouter un bout de leur conversation. Pourtant j'avais beau tendre les deux oreilles, j'avais peine à me concentrer sur ce qui semblait important. Je crois qu'à ce moment précis, j'avais la tête ailleurs. A penser. Mais penser à quoi ? A rien ? Peut être, je ne m'en souviens plus. J'ai tellement l'impression de m'ennuyer en ce moment...Tellement l'impression de ne m'intéresser à rien ! Mon rôle m'apporte des tâches pourtant plus concrètes et urgentes. Je n'étais pas censée m'ennuyer avec tout le boulot. Mais en fait je m'étais tellement investie jusqu'à présent que je n'avais plus l'impression de considérer les tâches comme du travail. C'était devenu un automatisme. Et plus le temps passait, plus tout me semblait trop simple, et d'une logique inconditionnelle. Quelques fois je passais ma tête dans la pouponnière question d'avoir un œil sur mes deux amours mais ces deux-là passaient le plus clair de leurs temps hors de la pouponnière à jouer avec tout et n'importe quoi. Il était grand temps de les nommer apprentis. Quand je repense à Petit Ange, je vois en lui un chaton sage, à l'écoute mais très rusé. Quant à Petite Nuit, j'ai l'impression d'y voir tout le contraire. Elle semble plus détachée, plus solitaire, moins sociable et plus agressive que lui. N'est-ce qu'une impression ? Je vois à travers elle le caractère de son père mais il semblerait que ses yeux tiennent de moi, verdâtres. Repensant à son père, je tournai la tête dans tous les sens pour chercher du regard le beau mâle noir mais je ne vis rien que le petit groupe et les chatons agités qui jouaient avec une boule de mousse. Lui aussi semblait ailleurs. Depuis la mort de Mélopée Sahélienne, nous nous consolions par des caresses et des coups de langue mais aucun mot n'arrivait à sortir de notre gueule. Il était comme choqué, j'étais comme anéantie. Mais nous faisions semblant, du moins je faisais semblant. Semblant d'être heureuse, semblant d'ignorer la mort, semblant d'être comme avant. Car je ne pouvais faire autrement que de jouer la comédie. J'avais beau me sentir seule sans ma sœur, je savais que je n'arriverais jamais à m'en remettre. Me dire qu'elle a rejoint le clan des Étoiles avant moi, qu'on ne pourra plus se parler, se toucher, se regarder. Que nos habitudes prises et nos petites toilettes ensembles disparaîtront à tout jamais. Je ne peux qu'attendre de mourir pour la retrouver là-haut, mais j'ai juré des promesses ici que je ne pourrai accomplir qu'ici et non là-bas. Je n'ai pas le choix, ma vie continue, et je me dis que peut être un jour, à force d'ignorer la douleur je ne sentirai plus rien, que tout sera effacé. Je me le dis mais je n'y crois pas, alors j'attends. Je suis assise au milieu de la clairière et je ne vois pas le temps passer. Je n'ai même pas vu la petite troupe se disperser comme des fourmis, je suis la seule à être restée où j'étais. Je me sens seule. Je ne me suis jamais sentie aussi seule depuis la mort de ma sœur. Déjà avant, je n'entretenais que peu de conversation avec les autres mais aujourd'hui est un jour encore plus nostalgique. Je n'ai encore pas sorti un mot depuis ce matin et je ne compte pas en sortir. Ou peut être simplement pour diriger les patrouilles, seule chose qui me force à ouvrir la gueule sans compter Petit Ange et Petite Nuit. Je me lève, m'ébroue et songe à autre chose. Seulement je ne sais pas à quoi songer. Je veux sortir seule et me vider la tête. Alors je m'en vais, sors du camp et me dirige vers les quatre chênes. Là où je ne devrais croiser rien ni personne à par mon ombre. Tout est calme, je sens le vent souffler, les feuilles s'agiter, le brouillard s'épaissir. Le temps s'est rafraîchit et il fait sombre ici. J'ai l'impression de m'être enfoncée encore plus dans les ténèbres et de ne pouvoir en sortir. J'ai l'impression que chaque pas m'éloigne encore et toujours du monde au ciel bleu, du paradis, de la vie que j'avais avant. Est-ce simplement l'impression que je me donne ou que je m'imagine ? Suis-je toujours la même ? Pourrais-je redevenir celle que j'étais auparavant ? Ai-je changé au moins une fois ? Tout ça n'est-il qu'illusion ? Peut être. Seulement même en faisant semblant de sourire je ne ressens aucune émotion à part le vide. Comme un fossé. Vous voyez le genre ? Je crois que je vacille et... J'entends un bruit derrière moi. Je me retourne violemment les pupilles grossies et vois apparaître une masse noire qui avance d'un pas assuré. C'est Nocturne des Océans, il est venu me sauver ! Une minute... Non, ce n'est pas lui. Alors qui ça peut être ? Le ciel sombre et les grands arbres aux feuilles mortes m'empêchent de bien voir, j'augmente alors la taille de mes pupilles avant de me rendre compte que j'avais en face de moi, le meneur du clan du Vent. Quel honte je fais... Je me reprends et joue un air faux, le « semblant » comme j'ai tant l'habitude de dire. Je lève le menton et prends ma voix habituelle, l'air sûr de moi :
« Salutation. Que fais-tu donc là seul sous le brouillard ? »
Je me sens ridicule, ma question est ridicule. Mais je ne montre pas pour autant ma déception. Je sais qu'il pourrait me poser la même question. Alors, pour me décontracter, je m'assoie et attends sa réponse, le regard doux posé sur Étoile Sombre.
Sujet: Re: Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre] Sam 18 Oct 2014 - 20:05
Une bourrasque de vent me réveilla . Mon antre était pourtant dans un endroit reculé , bien protégé par une pierre , qui laissait assez d'ouverture pour qu'un chat , même assez musclé , passe dans l'antre . Au début , mes épaules frottaient contre les parois mais j'avais appris à me faufiler sans trop de dégâts . Et puis , il était plus facile en hiver de se faufiler qu'au printemps , car je reprenais du muscle avec l'abondance de proie . Mais là , la saison des feuilles mortes était bien présente , et la pénurie de proie allait commencer . En sortant de mon antre , je vis bien le tas de gibier assez bas . Le camp était vide , tout le monde étant parti à la chasse . Lorsque les proies abondaient , je mettais souvent un point d'honneur aux patrouilles frontalières , car les lapins étaient stupides et faciles à attraper . Et ils restaient encore d'autres petites proies , comme des musaraignes ou des souris . Et les vieux aigles survolant la plaine pouvaient , par très grande chance , se retrouver sur la pile de gibier , pour mon plus grand bonheur envers mes très bons chasseurs qui peuplaient mon clan . Mais pendant la mauvaise saison qui commençait dès maintenant , les proies disparaissaient brutalement . Les lapins se réfugiaient dans leurs terriers pour lutter contre le froid , comme les souris et les musaraignes d'ailleurs . Mais ces derniers partaient parfois à l'aventure dans la neige , et nous en profitions pour aller les attraper , pour nourrir notre propre clan , surtout nos reines et nos anciens car les guerriers se couchaient souvent le ventre vide . Notre principale force était vouée à la chasse , à parcourir le territoire dans le froid , le vent et parfois la neige et la pluie , pour essayer de ramener quelque chose . Les frontières étaient ignorées pendant un bon moment , à mon désespoir . Mais je ne pouvais faire autrement . Mener mon clan à sa perte en voulant protéger son territoire . Certes , le code du guerrier enseignait de défendre son territoire , mais surtout de nourrir son clan . Et en réfléchissant bien , je préférais le nourrir .
Quoiqu'il en soit , un guerrier n'étant pas de trop pour ramener quelque chose , je sortais du camp . La bourrasque était encore plus forte , mais cela ne me gênait plus . Les chats de mon clan étaient habitués , et cela nous donnait de la vitesse , pour courir à la vitesse du vent .
Je sentais les effluves des félins partis en groupe pour la chasse , dans les profondeurs de la lande et vers les gorges . Pour rester discret , ne pas gêner les autres et pour équilibrer la partie de chasse , je me dirigeais vers les Quatre Chênes . C'était un territoire libre , pour les Quatre Clans certes , mais en temps de crise , aucun clan n'allait me reprocher de donner des proies à mon Clan . En tout cas , pas le premier guerrier venu .
Le vent ne m'empêchait point de trotter à toute allure , à ne pas perdre mon temps à essayer de flairer une proie en chemin . Sous les arbres et près des fourrés pouvaient se cacher de nombreuses proies qui s'abritent du froid . Par chance , elles n'hibernaient pas encore et fourmillaient beaucoup dans les buissons , au bonheur des chasseurs qui partaient les chercher .
Je descendais donc la colline qui permettait d’accéder à la cuvette des grands chênes . Le brouillard était tombé dans cette partie de la forêt . Peut être que le brouillard était présent durant la nuit , et qu'il s'était dissipé partout , sauf ici . Il n'était pas si dense . Au fur et à mesure , mes yeux s'accoutumèrent et je vis les contours des objets . De toute façon , à la chasse dans les fourrés les yeux n'étaient pas très utile . Ils étaient utiles dans la lande , pour voir un lapin de loin . Mais dans ces conditions , non . Mais la lande tombait souvent sur mon territoire . Mais nous le connaissions parfaitement , à force de le parcourir . Ici , je n'étais pas accoutumé à chasser . Toutes les lunes je venais pour faire mon petit discours à l'assemblée , mais je ne le connaissais pas par cœur pour autant .
Je me pris la patte dans une pierre , ce qui me fit pousser un petit gémissement étouffé , pour ne pas alerter les proies aux alentours . J'essayais de scruter ma patte , à travers le brouillard . Au bout du compte , il n'y avait pas d'éraflure . Juste peut être un hématome , qui passera en quelque jours . Je vérifiais que je pouvais poser ma patte et prendre appui correctement dessus , puis je relevais la tête .
Soudain , je vis une forme mouvante au loin . Au début , je renonçais à la chasser , car elle était du coté du Clan du Tonnerre et cela leur appartenait . Mais en regardant avec plus d'attention , je remarquais que l'animal était beaucoup plus grand qu'une proie . Un blaireau ? Un renard ? Je décidais de m'approcher . Ce prédateur pouvait bien bifurquer vers le territoire du Clan de l'Ombre , comme il pouvait se diriger vers le mien . En me rapprochant , je restais tendu même en découvrant l'identité du nouveau venu . C'était une femelle du Clan du Tonnerre , Éclat de Rose , leur lieutenante . Je gardais à l'esprit que c'était une guerrière d'un clan ennemi , et donc qu'il pouvait m'attaquer , même en considérant nos rôles respectifs . Mais je me ressaisi . J'étais chef . Je ne pouvais pas avoir peur d'un chat ennemi . Il ne pouvait pas m'attaquer , ça serai un sacrilège , en l'absence de raison . Donc je me redressais et marchais d'un pas noble vers la chatte .
Elle semblait dans ses pensées , hors de son environnement . Elle ne m'avait pas vu , même si mon pelage noir se détachait nettement dans la brume blanche . Je la voyais de dos , sa queue se baladant pendant sa marche . Soudain , elle vacilla et je la voyais glisser . J'allais me précipiter pour la relever , mais elle se retourna brusquement et je vis ses pupilles vertes se tourner vers moi . Je continuais de marcher vers elle , sans broncher . Cette fois ci , je pus voir ses yeux me regarder , sans être dans le vague . Elle reprit le contrôle d'elle même et se fit aussi noble que moi en levant le menton . Un lieutenant était sensé saluer un supérieur par un hochement de tête respectueux , comme un guerrier le faisait à un lieutenant . Ses paroles restaient néanmoins respectueuses , ce qui sauvait son attitude .
« Salutation. Que fais-tu donc là seul sous le brouillard ? »
En attendant que je réponde , elle s'assit et posa un regard amical sur moi . Sa question était posée sur un ton amical et courtois , et non intrusive . J'étais sur son territoire , enfin sur la frontière . Il était normal que je justifie ma présence . Néanmoins cette façon de me considérer me mettait un peu mal à l'aise car un ennemi ne pouvait pas agir comme ça .
Pour ne pas montrer que j'étais un peu déstabilisé par sa conduite , je gardais un air froid et courtois pour lui répondre : « Salutation Éclat de Rose . Et bien , étant tout deux sur la frontière , je pourrais te retourner la question . Comme tu le vois , la mauvaise saison commence et les proies commencent à se faire rare pour mon clan . Je me proposais donc à être utile et à partir chasser moi aussi . Comme tout mes chasseurs étaient partis dans la lande ou vers les gorges , je suis parti ici pour équilibrer nos chances . Mais je n'avais pas prévu le brouillard »
Je léchais ma patte avant valide pour me la passer derrière mon oreille . Puis je relevais le menton et je m'assis à mon tour avant de répliquer .
« Et toi ? Je suis sûr que toi aussi tu as une très bonne raison de traîner ainsi dans le brouillard »
D'un coté , je me disais qu'avec son air vague , elle ne devait pas faire grand chose . Mais peut être aura-t-elle assez d'imagination pour me raconter quelque chose , qui sait ?
Rose Fanée Nouveau
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Sujet: Re: Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre] Dim 19 Oct 2014 - 19:23
Quand on se force à croire que c'est impossibleÉtoile Sombre & Éclat de Rose.
Son regard laissait percevoir son embarras. Mes yeux plongés dans les siens je ne pus m'empêcher d'identifier son expression et sa prestance qu'il menait face à moi. Son pelage noir, lisse et si bien entretenu mettait ses yeux vert jaunis en valeur. Il semblait toujours avoir un regard dur comme si chaque jour était une nouvelle épreuve à affronter. Sa carrure de guerrier laissait entrevoir ses muscles saillants. L'avoir en face de nous devait être toujours intimidant, du moins pour ma part. Mais je m'amusais à faire croire que ça me laissait indifférente, que chaque être face à moi était mon égaux et que rien ne m'atteignait réellement. Je suis comme tout le monde, courageuse et déterminée. Le statut d'une personne ne fait pas sa différence, le statut d'une personne ne fait pas d'elle quelqu'un de puissant, fort, loyal, courageux. C'est l'attitude et les actes qui le déterminent. Et en ce qui me concernait, les manières qu'Etoile Sombre avait à nous adresser la parole ou même ne serait-ce que nous lancer un regard m'en donnerait presque les frissons. Mais j'étais forte et capable de le battre, si j'avais confiance en moi. Son visage finit par changer d'expression avant de me lancer un regard dur, froid mais courtois.
« Salutation Éclat de Rose. » répondit-il d'un ton grave.
« Et bien, étant tout deux sur la frontière, je pourrais te retourner la question. » J'aurais presque parié qu'il allait me dire ça, mais je gardai le silence et attendis la suite de son discours.
« Comme tu le vois, la mauvaise saison commence et les proies commencent à se faire rare pour mon clan. Je me proposais donc à être utile et à partir chasser moi aussi. Comme tout mes chasseurs étaient partis dans la lande ou vers les gorges, je suis parti ici pour équilibrer nos chances. Mais je n'avais pas prévu le brouillard. » Entonnée de la réponse qu'il me fit part, je frémis des moustaches en signe de surprise. Je ne m'attendais certainement pas à ce qu'il me déballe autant de choses sur la raison de sa venue. Ne craint-il pas de dévoiler des choses indiscrètes sur la situation de son clan ? N'a-t-il pas peur de me laisser filer vers mon clan et d'informer le chef pour les attaquer par surprise ? Après tout, c'est eux qui nous ont volontairement surpris récemment. C'est eux qui se sont acharnés sur nous parce que le clan de la Rivière avait besoin de notre aide. Nous pourrions très bien nous venger et envahir leurs terres ? Pourquoi ne me craint-il pas ? N'est-ce qu'une faute d'attention ?
« Et toi ? Je suis sûr que toi aussi tu as une très bonne raison de traîner ainsi dans le brouillard »
Ne tenant pas à me laisser autant révélatrice, je laissai quelques secondes filer pour trouver une bonne excuse. Je repensai soudain à la véritable raison qui m'avait mené jusqu'ici. Seule... Anéantie ? Anéantie...Ma sœur, mon silence. Il ne doit pas savoir. Enfin, après tout que je lui dise ou pas ne changera rien, ce n'est pas une menace pour mon clan. Mais je n'ai pas envie d'en parler. Je n'ai pas envie de paraître aussi faible, mon rôle est de tenir et non de craquer. Je n'ai pas d'autre choix. Et si je me laisse envahir par le chagrin je ne me laisserai montrer à personne ma souffrance. Personne ne doit savoir. Je sais m'en remettre.
« - Hum..Et bien je venais prendre l'air. »
Je fis une pause quelques instants avant de continuer :
« Prendre l'air ne fait pas de mal. Et puis, seule, c'est encore mieux. » Dis-je plus bas. Je baissai les yeux mais les relevèrent aussitôt. J'avais bien l'intention de changer de sujet, c'est alors que je lui lançai avec une pointe de curiosité et de malice :
« N'as-tu pas peur de me dévoiler autant de choses sur la situation de ton clan ? Je devrais être une menace pour toi n'est-ce pas ?... » Finis-je par dire d'un ton nostalgique. Bizarrement sa compagnie ne me gênait pas. En venant ici, je ne rêvais que d'être seule et finalement changer de décor me rendait plus heureuse que je ne croyais. Il était rare que je croise son visage. Peut être uniquement lors des assemblées mais ma mise bas m'avait empêché plusieurs lunes de pouvoir y assister. J'ai finalement réussi a dissuader Etoile Merveilleuse de reprendre ma place, après tant d'insistance.
Sujet: Re: Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre] Jeu 23 Oct 2014 - 19:56
La chatte , d'abord prise au dépourvu , semblait très sûre d'elle . Trop sûre pour quelqu'un qui venait de se « jeter » dans un fossé .
« - Hum..Et bien je venais prendre l'air. »
Elle faisait de longues pauses , comme pour chercher ses mots . J'avais donc raison , elle n'avait pas d'excuse . En tout cas , pas quelque chose qu'elle pouvait me raconter . Elle reprit sur un ton plus bas :
« Prendre l'air ne fait pas de mal. Et puis, seule, c'est encore mieux. »
Au moins , on était d'accord là dessus . Mais ce n'était pas une raison . Moi même je n'avouais pas à mon clan que je partais prendre l'air tout seul tout les jours . Ils me prendraient pour un fou ! Elle baissa les yeux , et il semblait qu'elle me témoignait du respect . J'avais envie de lever ma tête avec honneur , mais elle releva aussitôt la tête , comme si elle venait de s'apercevoir de ce qu'elle venait de faire . Puis , un éclair passa dans ses yeux et elle me demanda d'une voix un peu moqueuse :
« N'as-tu pas peur de me dévoiler autant de choses sur la situation de ton clan ? Je devrais être une menace pour toi n'est-ce pas ?... »
Je prenais ça comme une insulte . Comment osait-on me dire que j'en disais trop ? Surtout venant d'un rival ! J'aurai compris , il y a quelques saisons , qu'un vétéran de mon clan me reproche ça en me crachant dessus . Mais que maintenant , une lieutenante ennemi vienne me le reprocher , je ne le tolérerai pas ! J'avais bien envie de la faire fuir à coup de griffe et de crocs , mais cette agression se saurait vite et je n'avais pas besoin d'ennuis en ce moment . Une idée traversa mon esprit . Il y a bien longtemps que je n'avais pas pu répondre sans courtoisie à un ennemi qui me provoquait ainsi . Une réponse sans insulte , avec diplomatie , mais assez provocante dans l'ensemble . Lors des assemblées , il fallait bien insérer ces phrases car une phrase dite trop tôt ou trop tard pouvait entraîner une guerre . Mais là , elle était seule , et ne risquait pas de provoquer un affrontement pour si peu . A mon avis , elle devait être fière et ne devait pas se laisser faire . C'était parfait .
Je me léchais une patte , tranquillement et je lui répondis : « Qui ne connaît pas la situation de mon clan à l'heure actuelle ? J'ai assez vécu pour savoir que tout les clans savent ce qui se produit chez nous lorsque la mauvaise saison arrive , comme chez vous . Les proies se raréfient et tout le monde part chasser , et les guerriers maigrissent . Le plus jeune des guerriers le sait ! »
Déjà une pique de lancée ! J'essayais de m'empêcher de jubiler pour continuer mon discours :
« Et puis , je sais pertinemment que tu es une menace . Mais comme je viens de le dire , tout le monde commence à être en mauvaise posture . Il serait bête d'essayer de profiter de ma situation alors que ton clan sera aussi en mauvaise posture dans quelques jours à peine , surtout qu'il serait vraiment idiot de risquer d'avoir des blessés ou même des morts au début de la saison des neiges »
J'avais accentué les mots « profiter » et « idiot » avec un petit retroussement de babine , plus moqueur qu'agressif . Content de ma tirade , je secouais les oreilles et je regardais Éclat de Rose droit dans les yeux pour l'encourager à répondre . Il y avait des lunes et des lunes que je ne m'étais pas amusé comme ça .
Rose Fanée Nouveau
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Sujet: Re: Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre] Mar 11 Nov 2014 - 18:51
Quand on se force à croire que c'est impossibleÉtoile Sombre & Éclat de Rose.
Le grand mâle noir prit une mine interrogateur durant quelques secondes avant de se renfrogner comme si quelque chose l'avait vexé. C'est compréhensible en même temps, il ne doit pas avoir l'habitude d'être contredis et critiqué sur la manière de diriger son clan. N'était-ce pas le plus ancien meneur des quatre clans d'ailleurs ? Je ne sais pas mais j'aimerais bien le savoir. Il ne semblait pas vieux mais plutôt experimenté, comme s'il avait assisté toute sa vie à des guerres atroces dont on a rarement la chance d'y survivre. Ca le rendait Hmm...Sexy ? Je le fixe des mes yeux tout ronds couleur émeraude cherchant à percer les sentiments du meneur mystérieux tandis que celui-ci levait sa patte la léchant lentement à nous faire frissonner d'inquiétude. Il ouvrit alors la gueule et émit un faible grognement :
- « Qui ne connaît pas la situation de mon clan à l'heure actuelle ? J'ai assez vécu pour savoir que tout les clans savent ce qui se produit chez nous lorsque la mauvaise saison arrive , comme chez vous . Les proies se raréfient et tout le monde part chasser , et les guerriers maigrissent . Le plus jeune des guerriers le sait ! »
Il s'arrête un court instant avant de reprendre la tête haute, de son air fier et moqueur :
« Et puis , je sais pertinemment que tu es une menace . Mais comme je viens de le dire , tout le monde commence à être en mauvaise posture . Il serait bête d'essayer de profiter de ma situation alors que ton clan sera aussi en mauvaise posture dans quelques jours à peine , surtout qu'il serait vraiment idiot de risquer d'avoir des blessés ou même des morts au début de la saison des neiges »
Mes yeux toujours posés sur lui je cherche son regard, il secoue les oreilles avant qu'à son tour, ses yeux rejoignent les miens. Je ne sais pas pourquoi mais à cet instant précis je restai figée. Je n'avais pas envie de le fuir du regard, je n'avais pas envie de continuer cette discussion, j'étais prise d'une envie qui m'était impossible d'identifier. Mais je me forcai à secouer la tête puis fis quelques pas en avant, mon museau près du sien. Je m'arrête, le regarde et tourne autour de lui la queue haute :
- « Comment peux-tu savoir que mon clan est en si mauvaise posture ? La saison nouvelle s'approche certes, mais il suffit d'avoir un peu de chance pour que notre reserve de gibier abonde durant encore un petit moment avant que la givre ne vienne compliquer les choses. Si nous multiplions nos efforts avant la neige nous ne nous en tirerons peut être pas si mal...N'est-ce pas ? »
Je m'arrête à nouveau devant lui, le regarde et m'assis. J'aimerais lui demander pourquoi est-il autant...sur ses gardes ? Mais je connais peut être déjà la réponse. Je repense alors à la raison pour laquelle j'étais venue ici. Je baisse la tête, mon coeur se serre, j'ai mal. Et je déteste être aussi nostalgique face à guerrier, qu'il soit mon ennemi ou mon allié. C'est un signe de faiblesse dont je n'arrive jamais à me pardonner. Je relève alors la tête et fuis du regard Etoile Sombre. Je finis par lui tourner le dos avant de miauler :
« Je ne voulais pas t'offenser. Je me posais de simples questions... Parfois des choses font tellement mal, qu'il est difficile de se relever. »
Et j'ai peur que ça m'arrive... Je ne sais même pas pourquoi je lui dis ça. C'est un ennemi qui meurt d'envie de me sauter à la gorge, ça se voit non ? Mais je ne besse pas les pattes pour autant.
« T'est-t-il arrivé quelque chose de terrible dans ta vie ? Quelque chose qui t'as fait affreusement mal ? »
Avait-il déjà ressenti ce que je ressens actuellement ?
Sujet: Re: Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre] Mar 18 Nov 2014 - 20:00
Malgré mes moqueries , la chatte ne quittait pas son calme , et gardait ses émotions . A part exception d'un chat particulièrement pacifique , n'importe quel guerrier serait offensé par de tels paroles . Et je pouvais m'assurer qu’Éclat de Rose n'était pas un tel chat , aussi pacifique . On ne nomme pas un lieutenant qui n'était pas capable de voir le combat comme une éventualité . Elle finit par tourner autour de moi , la queue haute . Était-elle tendue ? Peut être . Elle levait la queue pour montrer sa fierté et sa confiance , mais sa façon de tourner autour de moi montrait sûrement qu'elle épiait mes faits et gestes , et qu'elle avait peur de moi . Une certaine crainte , qui s'apparentait plus à du respect qu'autre chose . Puis elle s'adressa à moi :
« Comment peux-tu savoir que mon clan est en si mauvaise posture ? La saison nouvelle s'approche certes, mais il suffit d'avoir un peu de chance pour que notre reserve de gibier abonde durant encore un petit moment avant que la givre ne vienne compliquer les choses. Si nous multiplions nos efforts avant la neige nous ne nous en tirerons peut être pas si mal...N'est-ce pas ? »
La jeunesse pense tout savoir ! Néanmoins j'étais d'accord avec elle . Il fallait déployer ses forces avant que la neige nous prenne tout . Et puis , les clans survivent ! J'ai vécu plus de quatre saisons pour le savoir ! Si elle pensait m'apprendre quelque chose , c'était raté . En tout cas , elle ne me persuadera pas que son clan se porte bien . Tout les guerriers loyaux tentaient de cacher à leurs rivaux leurs faiblesses . Tout le monde « jouait le jeu » quand on était en groupe , pour éviter que l'on soit accusé de déloyauté , mais à deux , seuls , je pense que l'on pouvait arrêter d'être hypocrite . Nous étions deux félins très importants dans nos clans respectifs , nous pouvions quand même arrêter le baratin .
La femelle finit par s'asseoir , avec un sentiment de culpabilité . Pourquoi ? Cela tranchait tellement avec son air sérieux quelques instants avant . Sa tête était basse , elle semblait accablée . Fallait-il relier ça à son air perdu d'avant , lorsque je l'ai rencontré aujourd'hui ? Puis , elle releva la tête , mais fuyait mon regard . Je penchais ma tête d'un air interrogateur . Pourquoi ? La lieutenante me troublais . Elle s'excusa :
« Je ne voulais pas t'offenser. Je me posais de simples questions... Parfois des choses font tellement mal, qu'il est difficile de se relever. »
M'offenser ? Moi ? J'allais éclater de rire , mais je gardais mon air imperturbable . Mais elle ne savait pas comment j'étais à l'intérieur de moi , et c'était une politesse assez poussée pour un rival de s'excuser face à un félin ennemi . Par sa deuxième phrase , elle semblait tourmentée . Je n'allais pas à chercher pourquoi cette fois-ci . Chaque félin avait ses problèmes , plus ou moins grands et importants . Mais certains soucis ou événements étaient plus durs à supporter que d'autres . Elle semblait en détresse . Peu de chats , et je l'avais remarqué , n'arrivaient à garder à l'intérieur d'eux mêmes certaines douleurs . Même pas moi . Mais moi c'était différent , je ne les avais jamais confiées . Elles restaient dans mon cœur . Puis , la chatte eut une faiblesse d'esprit . Elle ne semblait plus vraiment me considérer comme un ennemi lorsqu'elle prononça ces paroles :
« T'est-t-il arrivé quelque chose de terrible dans ta vie ? Quelque chose qui t'as fait affreusement mal ? » C'était un peu intime ! Déjà que je n'avais confié mes plus profondes douleurs à aucun félin dans mon propre clan ! Mais , je n'avais rien dit , car j'avais peur de la honte derrière , et que cela se propage . J'étais sensé être le guerrier courageux n'ayant d'estime pour rien , voulant combattre et mener la vie dure aux autres clans , tout en étant sage . Je ne pouvais pas laisser place à la douleur . Pourtant , l'air de la femelle avait jenesaisquoi , qui me donnais envie de me confier . Sa voix semblait imprégnée d'émotion , et non de la froideur habituelle d'un chat s'adressant à un rival . Je me disais donc , pourquoi pas ? Après tout , oserait-elle le répéter ? Et puis , qui la croirait ? Tant qu'elle ne le répétait pas à mon clan , grand bien me fasse ! De toute façon ,mon clan ne croit qu'à ma seule et unique parole . Et puis , si ça la rassurait . Autant faire le bien , là où je pouvais le faire . J'entonnais d'une voix solennelle ce qui suit :
« Oui . Tout les chats qui ont vécu un certain nombre de lunes ont forcément eu quelque chose d'affreux , quelque chose que l'on imaginait point , même dans les cauchemars les plus horribles »
Je regardais autour de moi , pour être sûr que personne ne nous épiait . Puis , je me raclais la gorge et je continuais .
« Lorsque j'étais encore tout jeune guerrier , je ne pensais pas à ce qu'il pouvait arriver à la guerre , au combat . J'étais fougueux et pour n'importe quel soucis , même bénin , je réclamais une correction . Je n'avais pas peur . Mais je me suis rendu compte que le combat ne fait pas de bien . Un jour , nous allions combattre le Clan de la Rivière , il y a bien longtemps de cela . Mes parents faisaient parti de la bataille . Pour moi , elle s'est très bien passé . Mais moins bien pour mes parents . Mon père a basculé dans la rivière et s'est noyé sans que personne ne veuille , ou ne puisse le sauver . Moi , je ne savais pas nager , comme tout membre du clan du vent . J'aurai voulu aller le sauver , mais le combat primait , et la dernière fois que je vis mon père , c'était sa tête plongeant dans l'eau »
Je me tus à ce moment là . Je repris ma respiration pour dire le plus difficile .
« Et ma mère , je l'ai trouvé gravement blessé au milieu du combat . J'ai voulu tirer son corps . Mais elle a expiré avant que je puisse la traîner en sécurité »
J'arrêtais encore mon récit ici , pour reprendre courage et continuer . «Comme tout guerrier , j'ai veillé mes parents le soir même , en feignant ne pas trop être atteint . Le lendemain , je suis reparti pour la routine quotidienne . Néanmoins , mon cœur avait reçu un coup terrible , qu'aucun guérisseur ne pouvait soigner . Je l'avais caché , mais j'en souffre toujours aujourd'hui . Ces morts injustes »
Je ne trouvais plus rien à dire pour m'exprimer . Je me disais que j'en avais dit assez pour répondre à sa question .
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Sujet: Re: Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre] Mar 16 Déc 2014 - 23:01
Quand on se force à croire que c'est impossibleÉtoile Sombre & Éclat de Rose.
La mine songeuse et le regard perdu, j'écoute et observe attentivement l'échange qui plane entre nous. Je ne sais pourquoi, ni comment, mon corps tout entier est parcouru d'un frisson lorsque le meneur du clan du Vent ouvre la gueule. Je croyais me concentrer sur sa réponse mais au final je l'avais presque complètement ignoré. Cette étrange sensation avait occupé tous mes esprits depuis peu et j'avais beau chercher à comprendre, fouiller ne serait-ce que dans mon esprit à cet instant bien trop confus, aucune réponse ne pouvait me venir en aide. J'étais plongée dans l'ignorance totale, la confusion totale où dans cette atmosphère inquiétante régnait la peur. Et au fond de moi, je savais que cette peur-ci était la cause de mes troubles psychiques. Je dérive. Je dérive complètement. Je suis dans un autre monde. Un monde où seule moi ne vois que le jour. Une boule au ventre. D'où vient-elle ? Que fait-elle là ? Comment a-t-elle pu être déclenchée ? Je le sais. Je le sais mais je me refuse de le croire. Comme auparavant. C'est dur. Tellement dur, suis-je faible ? Non, je ne le suis pas mais je vois bien que je me prends par pitié. Car je me sens unique à être toujours la victime dans cette histoire. J'ai peur et cette peur m'angoisse effroyablement. Normal allez-vous me dire ? Non ce n'est pas normal. Car cette boule au ventre qui revient à chaque fois est la seule chose contre laquelle je suis incapable de lutter. Je suis une guerrière au combien le Clan des Étoiles le sait que je suis une combattante. Mais voilà où était mon point faible. Je l'avais trouvé. Cette boule au ventre qui revient toujours ramenant sans cesse avec elle cette sensation si désastreuse dans notre cœur qu'elle en crée le chaos. Ça fait mal, mais le plus dur est de savoir les origines de cette apparition. Pourquoi maintenant ? Pourquoi dans cette situation ? Qu'ai-je fait ? Pourquoi me prodigue-t-elle autant d'attention ? Son pouvoir fait si mal. C'est dur. Oh que c'est dur.. Après quelques secondes d’inattention semblant être des lunes, je refais surface dans un monde réel qui révèle un pouvoir exercé sur tout être vivant, le pouvoir émotionnel.
« Oui . Tout les chats qui ont vécu un certain nombre de lunes ont forcément eu quelque chose d'affreux , quelque chose que l'on imaginait point , même dans les cauchemars les plus horribles »
Hélas, comment contredire ces paroles ? Elles étaient toutes vraies, ayant chacune un sens. Et ce sens cachait de multiples choses douloureuses au fond de notre cœur. C'est cette façade qui contraignait au mystère de notre vie. Personne n'était capable de voir, connaître et comprendre l'origine de ce mystère. Nous étions tous résolus à le subir sans savoir pourquoi, ni comment. Mes yeux fixèrent à présent ceux du grand guerrier noir au corps robuste et séduisant. J'eus à peine le temps de remarquer ses coups de têtes balançant d'un coté à l'autre avant qu'il n'enchaîne :
« Lorsque j'étais encore tout jeune guerrier , je ne pensais pas à ce qu'il pouvait arriver à la guerre , au combat . J'étais fougueux et pour n'importe quel soucis , même bénin , je réclamais une correction . Je n'avais pas peur . Mais je me suis rendu compte que le combat ne fait pas de bien . Un jour , nous allions combattre le Clan de la Rivière , il y a bien longtemps de cela . Mes parents faisaient parti de la bataille . Pour moi , elle s'est très bien passé . Mais moins bien pour mes parents . Mon père a basculé dans la rivière et s'est noyé sans que personne ne veuille , ou ne puisse le sauver . Moi , je ne savais pas nager , comme tout membre du clan du vent . J'aurai voulu aller le sauver , mais le combat primait , et la dernière fois que je vis mon père , c'était sa tête plongeant dans l'eau . »
Sa voix si résistante me fit froid dans le dos. Sans parler de cette sensation si frustrante à devoir se sentir incapable d'aider son congénère lorsque celui-ci est à deux griffes de mourir. Cette culpabilité qui fait au final au fond de toi le coupable de la mort tragique de ton compagnon. Je la connais aussi. Et pourtant je ne l'ai pas senti dans les mêmes circonstances. Ma sœur aurait pu survivre si nous avions su plus tôt qu'elle attendait des petits. Peut être aujourd'hui aurait-elle eu la vie sauve ? J'aurais moi-même dû le voir venir, son ventre rond comme je l'avais eu et avais temps souffert. Une femelle sent toujours la présence du lait d'une future maman. Mais moi je ne l'avais pas senti. Serait-ce peut être parce que je n'en avais pas eu beaucoup ? Ou bien tout simplement car le corps de Mélopée Sahélienne n'en avait pas produit. Un deuxième combat avec lequel elle aurait dû lutter. Je ne dois pas me sentir responsable, ni Masque du Trèfle, ni moi, ni même personne. La mort apparaît quand elle décide d'apparaître, c'est tout.
« Et ma mère , je l'ai trouvé gravement blessé au milieu du combat . J'ai voulu tirer son corps . Mais elle a expiré avant que je puisse la traîner en sécurité »
Je repensai soudain à mes parents morts tous deux de façon très particulière. Du moins, mon père en qui j'avais souvenir de le retrouver mort près d'un arbre fruitier où poussaient des baies. Empoisonnées. Il avait décidé sa mort, il l'avait choisi. Tout ça parce que notre mère était atteinte du mal blanc et avait succombé à la maladie. Jamais il n'a pu pensé à notre présence, Nuage de Sable à l'époque, Nuage de Lion et moi Nuage de Rose. Jamais. Nous étions encore de tous jeunes novices apprenant comme il se devait le code du guerrier, les tâches les plus désagréables et les techniques de combats qui nous étaient très favorables. A la mort de notre mère, nous nous sentîmes drôlement seuls. Et ce n'est sans compter sur notre père qui, pour se consoler faisait en permanence ses griffes sur des tronc de bois secs. Agressif, hors de lui et inconsolable il s'en prenait même aux reines qui tentaient en vain de l'apaiser, comme un chaton martyrisé. Il devenait fou, peut être était-ce la bonne solution de s'être suicidé après tout ? Il nous avait complètement snobé et une fois parti dans les étoiles, il regretta ses faits et gestes. Je le sais. Je le sais parce qu'à de nombreuses reprises il m'est venu en rêve. Et il m'a sonné avec ses excuses bidons et grossières qui ne valaient pas le coup. Qui n'avaient pas la moindre valeur. Oh ciel que je l'ai haï. Je l'ai haï tout le long de mon parcours ainsi que celui de mon frère et ma sœur. Je le haïssais pour ce qu'il avait fait et son égoïsme permanent. Aujourd'hui je le haïe encore et je crains qu'à ma mort je n'emporte la haine contre lui avec moi. Je voulus m'excuser auprès d’Étoile Sombre pour cette histoire si triste mais il continua entre un souffle :
« Comme tout guerrier , j'ai veillé mes parents le soir même , en feignant ne pas trop être atteint . Le lendemain , je suis reparti pour la routine quotidienne . Néanmoins , mon cœur avait reçu un coup terrible , qu'aucun guérisseur ne pouvait soigner . Je l'avais caché , mais j'en souffre toujours aujourd'hui . Ces morts injustes »
« Alors la réponse est là. Nous ressentons tous la même chose n'est-ce pas ? Est-ce vraiment des morts injustes ou le destin qui est lié ? » Je fis une pause un brève instant pensive et inquiète.
« Parfois je me le demande. Il peut se passer tellement de choses merveilleuses dans notre vie lorsque tout bascule d'un seul coup. Il nous reste quelques débris pour recoller les morceaux mais ça ne suffit pas. Il manque toujours au moins une pièce du puzzle. Et cette lune-ci c'est ma sœur qui a disparu... »
Je me rappelle encore il y a des lunes de cela, je dirais 14 lunes au moins, lorsque mon frère, ma sœur et moi étions tout juste guerrier. Je me rappelle de ce jour où mon frère avait disparu sans laisser de trace. Je me rappelle le cri désastreux qui avait retenti dans la forêt, comme un appel au secours ou bien même l'appel de la mort. Le jour-même j'avais compris. J'avais compris que s'en était fini pour lui. Étoile Merveilleuse avait envoyé des patrouilles à la recherche d'au moins un indice justifiant sa présence. Mais rien. La meneuse à l'époque compagne de Cri du Lion était dévastée et pourtant, malgré ça se relevait à chaque instant pour protéger son clan. Ce fut dur, autant pour elle, ma sœur que moi. Peut être même plus pour ma sœur qui à cette époque-ci se sentait responsable de sa mort suite à une dispute familial qui nous avait poussé tous les trois à nous feuler à la gueule. Je lève la tête vers le ciel d'où le clan des Étoiles nous observe et je ferme les yeux. Mon cœur brûle , il est lourd. J'ai envie de l’alléger. Et quelque chose me dit qu'en face de moi se trouve une aide, plus ou moins précieuse, selon la façon dont je peux ou il peut le voir. Je commence à me sentir proche de lui. Nous n'avions que très peu échangé de mot mais le peu que nous avions partagé nous rapprochait beaucoup, je le sentais. Mais je ne dois pas me reposer sur un ennemi. C'est trop dur.. . Me répétai-je en mon for intérieur. Un ennemi est bien trop dangereux, mesquin, et si par malheur nous nous attachions à lui nous étions sûre de souffrir au cours des combats. Mais je voulais faire une pause, pour une fois. Je ne sentais pas la menace planer comme je serais capable de la sentir. Un meneur est toujours le plus gros danger qui existe et Étoile Sombre avait de quoi nous intimider mais à cet instant présent, je ne voyais plus en lui celui que je voyais habituellement.
« Je suis entièrement désolée pour toi et ta famille. Si tu savais... Je n'ai pas l'habitude d'aborder des sujets si personnels avec un ennemi ou même un camarade de clan. Mais parfois, je dois avouer que ça fait du bien de se sentir compris. Je te comprends toi comme tu dois sûrement me comprendre. Cette douleur est si forte que, parfois je me demande si un remède existe contre elle. »
Sujet: Re: Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre] Ven 19 Déc 2014 - 20:47
La lieutenante semblait comme absorbée par mes paroles . Pesant chaque mot avec l'émotion qui lui correspondait . Que je leur donnais . C'était comme si elle ressentait ma douleur , tout ce que j'avais vécu , sur le moment . Jamais je n'avais confié le fond de ma pensée , et je ne pensais pas que quelqu'un pourrait comprendre . Un éclair aussi vif qu'une griffe acérée transperçant la chair , un coup de croc aiguisé et bien placé , mais sur le cœur , dans l'âme . Là où se cachaient tous les sentiments profonds que l'on avait . Cette attaque touchait là où cela blessait le plus . Et le cœur était une plaie qui saignait beaucoup .
Après mon discours , que j'avais entrecoupé de respiration profonde afin de me calmer , elle répondit aussitôt . Comme si elle avait été inspiré parce que j'avais dis , et que ses paroles sortaient de son âme , sans qu'elle réfléchisse :
« Alors la réponse est là. Nous ressentons tous la même chose n'est-ce pas ? Est-ce vraiment des morts injustes ou le destin qui est lié ? »
Oui . Peut être que tout le monde ressentait la même chose au final . Je n'irais pas jusqu'à faire une généralité , mais au moins , je savais que nous deux , nous avions ressenti la même chose . Je ne savais pas trop comment répondre à sa deuxième question . Rare étaient les fois où je philosophais sur la vie , ou sur ses événements . Et je philosophais tout le temps tout seul , donc la réflexion n'était pas très poussée . Un échange , entre deux chats qui avaient des pensées différentes , un mode de vie différent , à l'instar de moi et d’Éclat de Rose .
Malgré tout , j'avais du mal à me projeter dans une réflexion impliquant le destin . Ce mot me restait toujours assez flou dans la tête . Comme tout chat né dans un clan , je croyais au Clan des Étoiles . Pour moi , c'était lui qui décidait du devenir des chats de la forêt . C'était eux qui contrôlait le destin . Mais , pour avoir rencontré le Clan des Étoiles à nombreuse reprise dans mes rêves , ce dernier m'avait appris qu'aucun membre du clan étoilé ne pouvait contrôler le destin . Que la griffe du destin traçait le chemin de chaque chat , et que personne ne pouvait le modifier . Cela s'opposait avec ce que je savais du Clan des Étoiles , qui donnait des visions aux guérisseurs pour que l'on puisse se préparer à l'avenir . A quoi cela servait-il , si on ne pouvait pas modifier notre destin , quelque soit notre préparation ?
Néanmoins , ces morts étaient injustes . Mais pour moi . Peut être que c'était mieux ainsi . Peut être que cette mort prématurée pour eux deux était la meilleur chose qu'il puisse leurs arriver . Ils auraient pu tomber malade , et souffrir des lunes , peut être des saisons . Aurais-je pu supporter cela ? Les voir agoniser , l'un après l'autre , sans pouvoir faire quelque chose . Trop horrible .
Après avoir autant réfléchi , je me sentais prêt à répondre . Mais elle enchaînait déjà :
« Parfois je me le demande. Il peut se passer tellement de choses merveilleuses dans notre vie lorsque tout bascule d'un seul coup. Il nous reste quelques débris pour recoller les morceaux mais ça ne suffit pas. Il manque toujours au moins une pièce du puzzle. Et cette lune-ci c'est ma sœur qui a disparu... »
Aussitôt , je comprenais son air un peu égaré d'avant . Elle faisait son deuil . J'allais ré-ouvrir la gueule , mais elle continuais encore :
« Je suis entièrement désolée pour toi et ta famille. Si tu savais... Je n'ai pas l'habitude d'aborder des sujets si personnels avec un ennemi ou même un camarade de clan. Mais parfois, je dois avouer que ça fait du bien de se sentir compris. Je te comprends toi comme tu dois sûrement me comprendre. Cette douleur est si forte que, parfois je me demande si un remède existe contre elle. »
Je prenais rapidement la parole , pour éviter qu'elle continue . Tant pis si je disais tout en désordre . Je disais les mots tels qu'ils me venaient dans ma tête . Je n'avais plus vraiment rien à perdre . Je ne pense pas qu'elle irait répéter tout cela à son clan . De toute façon j'avais assez d'éléments pour la mettre elle aussi en difficulté . «Un remède , je ne crois pas . Sinon les guérisseurs les connaîtraient déjà . Les morts font partis de la vie . Comme la vie elle même . A dire , je ne sais pas trop si ce sont des morts injustes ou si c'était le destin qui l'avait prévu . La griffe qui trace le chemin de chacun de nous est impitoyable , et peut être que le Clan des Étoiles lui même , malgré son pouvoir , ne peut modifier ce chemin . Peut être que le destin est juste , et qu'il arrête la vie d'un félin lorsqu'il a vécu ce qu'il avait à vivre . Cela nous paraît injuste , mais peut être que c'est une délivrance pour le félin en question . Il faudrait demander à chaque mort , et je ne pense pas qu'à travers les rêves , nous puissions le faire malheureusement »
Je m'interrompais là , en pensant à mes parents disparus . Si je pouvais les voir en rêve , ils m'auraient moins manqué , et je ne garderai pas ce manque au fond de mon cœur . Je reprenais mon discours : « J'ai ressenti la même chose que toi , lors de la mort de mes parents . Et aujourd'hui , mon cœur est toujours souffrant de cette disparition . Je ne pensais pas confier un jour cette histoire à quelqu'un , et encore moins à un ennemi . Mais je me sens finalement bien de te l'avoir confié . Même si au final , après les morts , il nous manquera toujours quelque chose , c'est bien de se sentir compris »
Je secouais la queue , de soulagement . La pression qui pesait retombait .
« Je pense que le seul remède qui existe contre cette douleur , c'est de se confier à quelqu'un »
Je m'imaginais très mal me confier à un membre de mon clan . Un chef ne se confiait généralement qu'à son meilleur ami , sa compagne ou son guérisseur . Je n'avais pas de meilleur ami , ni de compagne , et avec la froideur de mon guérisseur et sa langue de bois , ce n'était pas vraiment le chat compatissant . Il en avait vu des morts , tellement qu'il ne ressentait plus grand chose à cette vue . Je voyais mal me confier à un ennemi aussi . La lieutenante du Clan du Tonnerre était une belle exception . Mais c'était donnant-donnant , et il était implicite que ni l'un ni l'autre n'allions révéler ce que nous venions d'apprendre sur l'autre . Une sorte de pacte nous unissait . Le secret que nous pensions emporter dans notre tombe révélé , c'est désormais ce pacte que nous allions enterrer avec nous .
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Sujet: Re: Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre] Dim 28 Déc 2014 - 18:51
Quand on se force à croire que c'est impossibleÉtoile Sombre & Éclat de Rose.
Il me répondit aussi tôt, comme s'il s'était attendu à cette réponse de ma part. La méfiance régnait toujours un peu entre nous mais je doutais fort que nous serions capable de tout révéler à notre clan respectif. Il sait peut être des choses sur moi confidentielles et importantes à mes yeux mais je crois qu'il ne prendrait pas le risque de tout dévoiler si lui-même s'est confié à moi. Entre nous planait une atmosphère si étrange à tel point que je n'arrivais pas à réaliser ce qui était en train de se produire. Du moins, pas totalement. J'étais perdue et les questions dans ma tête défilaient dans tous les sens sans que je puisse y répondre moi-même.
- « Un remède , je ne crois pas . Sinon les guérisseurs les connaîtraient déjà . Les morts font partis de la vie . Comme la vie elle même . A dire , je ne sais pas trop si ce sont des morts injustes ou si c'était le destin qui l'avait prévu . La griffe qui trace le chemin de chacun de nous est impitoyable , et peut être que le Clan des Étoiles lui même , malgré son pouvoir , ne peut modifier ce chemin . Peut être que le destin est juste , et qu'il arrête la vie d'un félin lorsqu'il a vécu ce qu'il avait à vivre . Cela nous paraît injuste , mais peut être que c'est une délivrance pour le félin en question . Il faudrait demander à chaque mort , et je ne pense pas qu'à travers les rêves , nous puissions le faire malheureusement. »
Il s'interrompit, perdu dans ses pensées, l'air penaud puis enchaîna :
« J'ai ressenti la même chose que toi , lors de la mort de mes parents . Et aujourd'hui , mon cœur est toujours souffrant de cette disparition . Je ne pensais pas confier un jour cette histoire à quelqu'un , et encore moins à un ennemi . Mais je me sens finalement bien de te l'avoir confié . Même si au final , après les morts , il nous manquera toujours quelque chose , c'est bien de se sentir compris »
Des papillons dans le ventre. C'est ça hein ? Non ça ne peut pas l'être. J'ai la drôle de sensation d'être proche de lui sans pouvoir l'être autant. A partager la douleur qui reste au creux de notre petit cœur gelé. Pourquoi gelé d'ailleurs ? A-t-on une raison ? Quelque chose serait-il en train de se passer ? Non, nous ne pouvons pas. Ce n'est pas cohérent de toute façon. Que m'arrive-t-il exactement ? Que nous arrive-t-il ? Cette relation si mystérieuse commence à me faire peur. Je n'ai pour habitude de me confier à quelqu'un. Surtout pas un ennemi. Pourquoi serait-ce Étoile Sombre ? Il y a plein d'autres chats après tout, était-ce que le fruit du hasard ? Non, ça ne l'est pas. Il se passe véritablement quelque chose mais je n'arrive pas à l'identifier. Peut être ne voudrais-je tout simplement pas le savoir. De peur de la réponse ? Je crois bien que c'est ça. Malheureusement.
Le grand mâle noir en face de moi remua rapidement la queue, il semblait se détendre. De cette manière je crus pouvoir faire de même. Mais non. Il a fallu qu'il continue. Peut être pour lui cela ne fait rien. Pour moi c'est tout autre chose. C'est dur, horrible, atroce, frustrant. Pesant.
« Je pense que le seul remède qui existe contre cette douleur , c'est de se confier à quelqu'un »
Mon cœur bat plus fort. Je suis raide comme un piquet. Je le sens, je le vois, je le devine. J'ai un peu plus chaud. Chaque seconde me fait perdre de l'assurance. Pourquoi ? C'est fou ce que quelques mots peuvent nous faire perdre la tête. Je crains quelque chose que je ne saurais dévoiler. J'ai l'impression de retomber à la case départ. Comme la dernière fois. Comme la première fois. Son regard posé sur moi semble confirmer quelque chose. Le pacte. Ce pacte qui nous lie désormais. Nous devions garder le silence, faire semblant de ne pas savoir.Un secret, notre secret que nous seuls partagions à deux et qui resterait gravé dans notre mémoire, à tout jamais. Il était temps de partir. Mon clan m'attendait, le sien aussi. Étrangement cette idée me déchirait le cœur mais nous avions tous deux un rôle qui promettait un devoir important pour notre clan respectif. Ma respiration s’accélérait tandis que j'essayais de garder mon calme, il le fallait.
- « Je dois y aller. Nous devons y aller. Le devoir nous attend. » Je hochai la tête, sûre que c'était la bonne décision à prendre. Un désir profond me hantait. Je voulus me frotter contre son corps sombre et réchauffant. Je fis un pas vers lui, puis deux. Mais je me stoppai nette, réalisant ce que je m’apprêtais à faire. Alors, à contre-coeur je reculai d'un pas et fis demi-tour. Je marchai vers la forêt qui me guiderait jusqu'à mon camp. Je tournai la tête juste un instant pour voir une dernière fois le meneur du clan du Vent.
Sujet: Re: Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre] Lun 29 Déc 2014 - 18:29
La manière dont se comportait la chatte me semblait bizarre . Elle semblait tendue alors que moi j'étais détendue avec quelqu'un , ce qui m'arrive très rarement dans mon quotidien . J'étais très bien , alors qu’Éclat de Rose semblait mal à l'aise . Nous étions deux opposés . Je n'essayais pas de comprendre . J'étais presque sur un nuage . Je dis bien presque , faut pas abuser non plus . Peut être avait-elle compris le message caché de ces paroles , que moi même je cherchais un peu à nier . Oui , j'avais tout d'un coup une impression de bien être dans mon corps . Comme si je ne considérais plus le félin devant moi comme un ennemi ou un rival . Mais plutôt comme un ami . Je ne la connaissais pas vraiment intimement , et pendant les assemblées , la courtoisie était de rigueur . Mais je semblais déjà proche d'elle . En quelques instants . Une petite voix me disait qu'il faudrait la revoir dans la même situation que maintenant , seuls et cachés des clans . Mais ma loyauté me disait non . Je ne pouvais pas . C'était contre le code du guerrier . Je risquais gros en faisant ça et en étant chef . La petite voix me disait pourtant d'essayer , que ça valait le coup , mais j'essayais d'ignorer cette voix malsaine qui me disait de trahir mon clan . Quelque soit mon ressenti , mes sentiments , mes actions , mes événement , jamais je ne trahirais mon clan .
En lisant dans ses yeux , par contre , je voyais qu'elle comprenait exactement ce que notre discussion signifiait . Le pacte , le secret . Je voyais qu'elle comprenait . Sans le savoir , on avait donné une certaine loyauté à l'autre , en promettant sans le dire de garder le secret que l'on venait de connaître .
La journée avait bien avancé depuis que l'on était ici . Je ne savais pas combien de temps exactement s'était écoulé depuis que l'on était ici , tout les deux . Mais je savais qu'il était temps de repartir vers mon clan , revenir à la vraie vie . Mes pattes voulaient rester collées au sol , mon corps aussi voulait rester là . Mes yeux voulaient rester , à la regarder , à regarder son doux pelage roux et ses yeux verts . Mais je ne pouvais pas me permettre d'avoir , de ressentir ce plaisir là . Elle aussi manifestement le savait . C'est elle la première qui fit le premier pas , le premier pas derrière .
« Je dois y aller. Nous devons y aller. Le devoir nous attend. »
Son souffle était saccadé , ses paroles également . Elle fit quelques pas vers moi . Soudain , je sentis mon cœur battre fort . Je n'entendais plus que lui . Avais-je peur ? Je ne savais pas , mais une grosse émotion me touchait . Puis , elle s'arrêta net . J'avais eu l'impression que cet instant avait duré des jours . Elle restait en face de moi . Mes pattes restaient enfoncées dans le sol . Même mon corps était immobilisé . Puis , elle recula , fit demi tour et remonta la pente des Quatre Chênes pour retourner à sa forêt . Je restais assis , à la regarder remontrer gracieusement la pente et à s'engager dans les bois . Mais avant , elle se retourna pour me scruter . Il me semblait qu'elle avait miaulé quelque chose mais je n'avais rien entendu . Je continuais de la regarder , avant qu'elle ne s'enfonce dans la forêt .
Je restais donc là , tout seul , en laissant mes pensées dériver un moment . Puis , je repris mes esprits et me mis en mouvement. Je scrutais une dernière fois la forêt , puis je me tournais la lande . Le vent soufflait face à moi , et m'envoyait l'odeur de la lande , de mon clan .
[désolé pour la fin mais quand je l'ai écris j'avais pas vraiment de motiv']
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Sujet: Re: Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre]
Quand on se force à croire que c'est impossible [PV Etoile Sombre]