La Solitaire marchait discrètement dans la Lande balayée par le vent violent. Ses moustaches et sa fourrure semblaient à tout moment vouloir s'échapper de son corps afin de suivre les caprices de cet élément qui lui en voulait tant. La jeune femelle n'avait pas du tout l'habitude d'un tel terrain découvert. Cette sensation était tellement étrange.

Tandis qu'elle se glissait furtivement, elle s'approcha d'un duo de petits buissons, venant se glisser sous celui-ci, y trouvant une souris plutôt dodue, déjà morte. C'était une proie qu'elle avait trouvé non loin, dans une sorte de champ. Elle avait l'habitude de chasser entre les cultures des Humains, ses maisonniers à l'époque étaient des agriculteurs.

Tandis qu'elle mangeait avec satisfaction la chair encore tiède, elle observait la région qui s'étendait à perte de vue face à elle. Le peu de végétation était sans cesses harcelé par un vent puissant. Comment des chats pouvaient-ils vivre ici ? C'était intenable !Et puis, ils devaient avoir terriblement froid lors de la Mauvaise période ...

Symphonie, tellement bercée dans ses rêves, venait de s'endormir sous ses buissons. Le ventre plein ... Le crâne aussi ...

La petite féline marchait dans un endroit emplit de chaleurs. Étrangement, cette forêt ne lui disait rien du tout. Elle n'y avait jamais mit les pieds. Pendant quelques secondes, elle s'était cru rentrer dans une partie des territoires des clans qu'elle n'avait pas encore exploré. Du moins, un endroit où on ne l'avait pas encore chassé. Cette simple pensée lui serra le cœur. Partout où elle allait, personne ne voulait d'elle. Pourquoi ? Elle était une féline, comme tout les autres...

Tandis qu'elle continuait à marcher droit devant elle, des odeurs de félins s'imposèrent à son museau. La faisant s'arrêter net. Elle ne devait pas aller plus loin, sous peine de se faire chasser, encore une fois. Voilà l'habitude qu'avait prise la jeune femelle. Il n'y avait qu'une seule odeur, au final, dont elle pouvait s'approcher sans crainte de se voir refuser un passage. Ô comme Lusion lui manquait, en cet instant.

Mais alors qu'elle allait rebrousser chemin. Quelque chose vint lui secouer les côtes. La sortant de sa léthargie. Clignant des yeux afin de s'habituer à la faible luminosité qu'offrait son abris de fortune, ce petit buisson où elle s'était glissé, essoufflée, privée de ses forces. Attendant que son maigre repas fasse effet pour ses muscles. La voix d'un félin la fit se tendre, comme un corde d'un arc prêt à l'oeuvre. Quelqu'un l'avait trouvé.

Et comme elle s'y était attendu. On la chassait, à nouveau. Symphonie était laisse, de devoir fuir, à chaque fois. Toujours. De ne jamais pouvoir connaître quelqu'un. La seule personne a avoir prit ce temps, de discuter avec elle, l'observer, lui offrir un instant, de quoi combler cette solitude si brûlante qui faisait saigner son cœur. C'était encore une fois Lusion.

Se redressant, elle s'écarta d'une petite longueur de queue de la personne qui l'avait trouvé. La queue basse.

- Vous pouvez bien faire ce que vous voulez de moi ... Partout où je vais, je me fais chasser. Je ne sais pas ce que j'ai fais de mal. Mais pourtant, j'ai l'impression d'être une pestiférée ... Je n'ai pas le mal vert.

Elle lâcha un fin soupire. Elle allait surement recevoir quelques coups, à cause de ses paroles. On lui offrait l'occasion de partir sans rien dire. Mais Symphonie voulait avoir des réponses à quelques unes de ses questions. Pour une femelle dont le code du Guerrier et tout le reste étaient inconnus. Elle avait tout à apprendre. .

Symphonie des Corneilles fixait la féline devant elle. Alors comme ça, elle allait lui expliquer des choses ? Eh bien, pourquoi pas. C'était toujours ça de gagné. Si elle réussissait à récupérer des informations à droite et à gauche. Elle pourrait au moins comprendre un peu ces clans. Elle qui ne savait quasi rien d'eux. Hochant alors la tête à l'intention de celle qui était face à elle, elle miaula quelques paroles.

- Explique moi vos clans ... Qu'est-ce que c'est... réellement ? ça m'aiderai peut-être à comprendre pourquoi partout où je vais, on me dit de partir.

Sa queue roulée autour de ses pattes arrières, elle observait un peu tout autour d'elle. Inquiéte. Elle n'avait pas envie que les dit amis de la femelle arrive et s'en prenne à elle. Car, au delà du fait qu'elle était chassée à vue. Elle pourrait être attaqué. Et blessé. Si ce n'est pire. Et ça, Symphonie voulait tout faire pour pouvoir l'éviter. Ce n'était pas de bon ton.

Agitant ses moustaches, elle attendait. .