La pluie. Je déteste tellement ce genre de température. On pourrait croire que j'en ai rien à foutre car je suis un chat et que mon pelage me protège du froid mordant et des gouttes cinglantes, mais que faire, comment s'abriter sous un manteau de fourrure inexistant ! Je dois me trouver un abri et vite ! C'est la seule solution. Ah tiens, que vois-je là-bas ? Un de ces nids de bipèdes. Il me semble abandonné, mais plutôt solide. Je vais donc y passer la nuit... enfin ce qu'il m'en reste et je chasserai demain matin à l'aube, si l'averse cesse. J'accours dans cette direction, mes longues pattes m'éclaboussent de boue, mais j'ai beaucoup plus urgent à faire que de me préoccuper de mon apparence. J'entre enfin dans la vieille grange. Les nombreuses bottes de foin sèches sont plutôt accueillantes, mais je préfère de loin ces poutres en hauteur. Comme cela, si un intrus s'aventure ici pendant mon sommeil, je serais en sécurité alors que lui, non. J'escalade le tas de foin, puis saute agilement sur le rebord d'une cavité donnant à l'extérieur où la pluie continue de tomber dans une valse électrique. Le tonnerre gronde et alors que je m'apprête à bondir sur une poutre, un éclair m'aveugle. Je m'élance tout de même, m'envole et atterrit maladroitement sur mon perchoir en vieux bois sombre pourri. Je regarde un instant en bas et constate que je ne suis pas seul dans cet endroit. Une femelle toute trempée vient de mettre les pattes directement dans mon repaire. Son long pelage roux sombre dégouline de partout. Quel chance ! Elle ne doit pas avoir aussi froid que moi. Je l'observe longuement, scrute ses moindres faits et gestes, et...

La journée s'annonçait belle en matinée, mais peu à peu d’épaisse ombres grises masquèrent le beau bleu du ciel. Celles-ci déversèrent tout leur contenu humide sur les terres recouvertes de neige de la forêt de Cerf Blanc. Quelle malchance! Un si belle journée qui s'annonçait... Dans la neige humide et collante courrait une femelle au pelage roux comme un coucher de soleil, ses longues et fines pattes allaient chercher de plus en plus loin et la propulsait dans le paysage hivernal. La pluie coulait sur sa peau et s'infiltrait à travers son épaisse fourrure qui ondulait ses côtes visibles. Elle s'arrêta et tourna la tête de chaque côtés pour chercher un abris, elle repéra une petites cabane qui semblait abandonné, cela devrait faire l'affaire! Sauvage, de son nom, recommença sa course vers l'abris, le voyant s'approcher de plus en plus à chaque élancées. Rentrer à l'intérieur de cette cabane fut son moment préféré de la journée, il y faisait plus chaud et il y avait de la paille sèche qui pourrait lui servirent de lit. Elle s'avança, ses sens aux alertes pour repérer les traces d'un possible ennemi. Ses oreilles reçurent un bruit de grincement vers les poutres du haut de la cabane, surement une souris, mais la solitaire ne prit pas de chance et releva la tête pour renifler. Un chat! Elle se retourna et aperçus l'intrus, un chat tel quel en avait jamais vu, il ne possédait pas de fourrure, on pouvait voir ses muscles, les os... Peut importe qu'elle créature diabolique il s'agissait, Sauvage lui fit le gros dos, les griffes sortis et les crocs dévoilés.

" Sors d'ici, c'est ma cabane!" cracha la femelle.