Symphonie des Corneilles fixait d'un drôle d'oeil le félin devant elle. Mais qui c'était, ça ?! De quel droit lui parlait-elle comme ça ? D'abord ? Reculant de quelques pas, Sympho' cherchait à garder son calme. D'un côté, elle était en colère. Mais d'un autre, elle avait peur. Le gibier de la Solitaire n'était pas une vieille souris minable. Déjà, de base. Sa fourrure retomba lentement sur son corps, jusqu'à ce qu'elle retrouve son calme. Pourquoi diable chaque fois qu'elle faisait quelque chose, quelqu'un arrivait à venir y mettre son grain de sel inutilement. Elle fiait d'un mauvais oeil la femelle qui venait de lui tuer sa proie. Et en plus, elle ne ressemblait quasi à rien, avec sa langue démeusurée. Mais à quoi bon.

Elle n'avait jamais eu d'entraînement de guerrière. Et la femelle devant elle semblait bien plus forte. Plus ancienne, et plus un peu tout qu'elle. Surtout bien plus bizarre. En temps normal, elle aurait fuit. Face à une intrusion aussi perutbante et violente dans son petit monde. Mais quand la personne venait s'imposer de la sorte. Si méchament, c'était instinctif, elle devait se défendre. Défendre ce qu'elle était. Une solitaire, à présent. Sa vie de domestique était loin derrière elle.

- J'ai plus de chance avec les proies lorsqu'elles sont en hauteur. Et, même si tu n'avais pas mit ton museau dans ma chase, je l'aurais eu, cette proie là. J'arrive à survivre seule, ce n'est pas un soucis de chasser, pour moi !

Bon. Ça ne semblait pas très méchant, comme paroles, mais pour Symphonie des Corneilles, ces paroles là avaient un but méchant. Et oui. La violence a parfois un degrès très différent chez les gens. Et chez notre féline, le degrès était très inférieur à celui de tout les autres individus.

- Et puis, qui es-tu, hein ?


Face au mouvement de langue de Valse du Cobra, la féline ne put s'empêcher d'offrir une mine dégoûtée. Mais qu'est-ce que c'était que ça … Beurk ! Horrible ! .

Symphonie pencha la tête. Encore. D'accord, elle avait une drôle de façon de parler de son clan et de ses amis. La féline ne connaissait pas du tout la vie des clans, mais au moins, elle avait comprit qu'il s'agissait, en somme d'une sorte de grande famille et que c'était important de montrer du respect envers ces gens avec qui ont pouvait passer le plus clair du temps de sa vie. Et pourtant, là, cette femelle, elle faisait tout le contraire. Non mais, elle était pas bien dans sa tête, au final ?

Pfeuh... Symphonie perdait lentement l'effet de surprise qui avait frappé de plein fouet son coeur et son corps. Ne laissant place plus qu'à de l'incompréhension et de la colère. Et un peu de mépris, aussi. Mais ça, elle faisait de son mieux pour le cacher.

- Moi qui pensais que, dans un clan, les chats étaient soudés. Mais quand je t'entend, je vois que certains trouvent leurs camarades comme des boulets. Alors pourquoi rester dans ton clan, si tu ne les aimes pas, hein ?

La question lui avait brûlé la langue. Et elle n'avait pu la retenir. Mais bon, elle le voulait, elle voulait le savoir. Et avoir sa réponse. Et elle l'aurait quoi qu'il pouvait bien lui en coûter. Même l'avoir par la force. Symphonie était curieuse, et parfois, envieuse de certaines choses que pouvaient avoir ces chats des clans.

Les ancêtres ? Les étoiles ? Des enfants et des lois ? Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien cracher, celle-ci ? Elle était totalement tombé sur la tête ou bien ? Symphonie secoua délicatement le museau. Non, le soleil devait lui avoir un peu trop frappé sur le crâne à celle-ci. Elle délirait totalement.

- Qu'ont les étoiles à voir là-dedans ? Et de quelles lois parles-tu, hein ? L'amour n'est pas sensé avoir de barrière. Tu es tombé sur la tête ma pauvre. A moins que ce soit un truc de clan, c'est ça ?

Elle était totalement ignorante des pratiques claniques. Des croyances autour du Clan des Etoiles. De tout le reste. Symphonie était une solitaire. N'avait jamais eu la visite du Clan dans ses songes. Rien de tout ça. Totalement septique. A ses yeux, les réactions de la personne devant elle étaient excessives. Simplement.

Et encore. Elle n'y voyait même pas une once de logique. Mais peut-être que l'autre allait lui expliquer. .