Vole vole papillon doux,
viens par ici va par-là.

Petit Espoir et Patte de Papillon.

Petit Espoir -
Qui est-elle ? Pourquoi elle n'arrête pas de me regarder ainsi de ses yeux bleus magnifiques ? J'avoue qu'elle m'intrigue, que j'ai envie d'aller vers elle, de lui demander son nom et d'où elle vient. C'est la toute première fois que je la vois. Fait-elle seulement partie de notre clan ou est-elle une ancienne chatte domestique débarqué il y a peu ? Je ne peux le dire. Depuis le temps que je suis à la pouponnière à me morfondre sur mon sort incertain, pourquoi dois-je ressentir le besoin pressant d'apprendre à la connaître maintenant et pas avant alors que mon baptême d'apprenti approche à grand pas. Je n'ai plus envie de grandir, de vieillir, de devenir un jour un guerrier. Je la veux elle. Tout près de moi comme une amie fidèle, une compagne de clan et peut-être même plus. Elle connaît ma sœur. Je le sais car je les ai souvent vu se saluer ou même se parler de temps en temps, mais pas en amie. Elles se croisent par politesse et rien d'autre, mais moi je désire plus. Je veux et j'exige plus. Je veux la connaître moi-aussi. Je veux la protéger. Je veux l'aimer comme mon père aimait ma mère ... Quoi ?! Non ! Beurk ! Qu'est-ce que je racontes ?! C'est dégoûtant ! Si elle m'attire, c'est seulement parce que je souffre de solitude. Je me sens seul, délaisser et perdu. Pas amoureux ! Comme si j'avais envie de lui faire des chatons, moi ! C'est ridicule ! Et puis, nous sommes bien trop jeune ... Je ne veux rien savoir d'elle, de sa jolie fourrure rousse ni de ses yeux paradisiaques. Elle est ... parfaite. Quoi dire de plus ? Tient, la voilà qui me regarde encore. Mon cœur s'emballe. Je sens le rouge me monter aux joues et mes oreilles me brûler de gêne alors j'évite aussitôt son regard. Du coin de l'œil, je la vois plisser les yeux. Elle cherche décidément à me percer à jour elle-aussi. C'est réciproque. Et si le destin voulait que l'on se rapproche, que l'on devienne ami, puis un jour qui sait, peut-être ... je dis bien peut-être ... compagnon. Bêtise ! J'ai aucune idée de ce que j'avances et puis, elle ne s'intéressera jamais à une cervelle de souris dans mon genre. Je suis beaucoup trop pessimiste, cru et solitaire pour ne serais-ce qu'elle ose m'apprécier comme simple amie, alors compagnon ni pense même pas ! Attends ... C'est moi ou elle s'approche ? Elle ... Elle vient dans ma direction. Oh non, oh non ... Allez Petit Espoir, reste calme et tâche de faire belle impression. Tout se joue à se moment là, à l'instant exacte où la femelle sourit gaiement en miaulant un charmant bonjour. Je suis sous le charme ...

   

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Petit Espoir et Patte de Papillon.

Petit Espoir -
Alors, voilà comment elle s'appelle - Patte de Papillon. C'est joli comme nom, mais pourquoi n'ai-je jamais entendu parler d'elle auparavant ? Elle dit être née ici, au Clan du Tonnerre, et elle non plus ne semble pas me connaître. Pourtant nous sommes tous les deux des chatons, je me trompes ? Donc, pourquoi je ne l'ai jamais croisé dans la pouponnière ? Elle n'a qu'une lune, alors d'où j'ai manqué la nouvelle de sa naissance moi ? J'étais où ce jour-là ; le jour de sa naissance ? J'ai beau chercher, je ne trouves pas. De plus, ce n'est pas très grave du moment qu'elle ne m'en veut pas, mais de là à me catégoriser de chat domestique, cela ne passe pas ! Certes, elle s'est excusé rapidement de son insulte et me propose de venir jouer, mais je veux que cette histoire soit clair, net et précise avant même de commencer à penser de s'amuser. C'est pourquoi je lui miaule sans brutalité :

« - As-tu déjà entendu parler d'une grande guerrière du nom de Mélopée Sahélienne ? Eh bien, il se trouve que cette féline qui est sur toutes les lèvres du clan est en réalité ma mère, alors non je ne suis pas un chat domestique ni même un solitaire, et cela malgré les ragots que tu pourrais entendre. Je suis un véritable guerrier du Clan du Tonnerre moi ! » fini-je sur un ton quelque peu hautain.

Toutefois, Patte de Papillon ne semblait pas vexer du tout. Elle affichait toujours ce joli sourire qui m'avait conquit dès ses premières paroles ; ce qui me redonnait espoir de pouvoir sympathiser aisément avec elle. Je ravalais ma fierté en me passant rapidement un coup de langue sur le poitrail, puis je poursuivit plus calmement :

« - Au fait, je me nomme Petit Espoir, mais contrairement à toi, je suis âgé de cinq lunes et dans une lune je serais apprenti-guerrier. Cependant, je veux bien jouer avec toi aujourd'hui. À quoi veux-tu que l'on joue ? » demandai-je en venant m'assoir tout près d'elle, mon regard plongé dans le sien.

   

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Petit Espoir et Patte de Papillon.

Petit Espoir -
Son silence rendait l'ambiance pesante, lourde comme si le monde tout entier reposait sur mes épaules. Cependant, j'étais patient ou du moins c'est ce que je m'efforçais de lui faire voir. Elle me regardait longuement, droit dans les yeux, comme hypnotisée par je ne sais trop quoi. Mais une fois que je posais mon regard dans le sien, je comprenais enfin. Cette lueur, douce et subtil, qui se tenait au fin fond de ses pupilles me laissait sans voix. Avais-je la même moi-aussi ? Surement. On se regardaient ainsi pendant un long moment, voir peut-être même des heures, je ne m'en rappelais plus. Toutefois, c'était Patte de Papillon qui brisait ce beau moment en miaulant :

« - Non désolé, je ne connais pas ta maman. Tu as de la chance de la connaître car moi, je ne la connais pas. Je sais juste que c'est un membre de notre clan, c'est tout. Et mon père, ne m'en parle même pas. Je ne sais pas de quel clan il est... Oh et je suis navrée de t'avoir blessé, ce n'était pas mon but... » expliquait le chaton crème, les larmes aux yeux.

« - Oh non, tu te méprend Patte de Papillon... ma mère est morte le même jour que ma naissance. Mon père dit qu'elle était malade et faible... c'est pour cela qu'elle est partit rejoindre nos ancêtres dans le ciel. Elle a donné jusqu'à sa propre vie pour la nôtre... et je crois que c'est en partie pour cette raison que le clan tout entier la respecte autant... mais bon, assez parlé de moi et parle-moi un peu de toi ! Cela fait longtemps que tu es ici, au Clan du Tonnerre ? » demandais-je, quelque peu intrigué.

Elle me racontait alors sa courte vie, qu'elle qualifiait de minable, de chaton âgé d'une seule lune. Je n'étais donc pas aveugle au point de ne pas l'avoir vu avant, finalement. Cette petite était encore jeune et malheureusement toujours ignorante, mais sa simple compagnie me plaisait énormément. Assez pour en faire mon amie !

« - Voilà... je t'explique... » marmonnait Patte de Papillon. « - Je pense que... je suis amoureuse de toi... »

Au début, je croyais avoir mal compris ce qu'elle tentait de me faire passer comme message et je ne pouvais que répondre par un long silence, mais après mûre réflexion, je n'avais pas plus compris car lorsque je lui répondais, ses yeux s'embrumaient de larmes de déception.

« - Amoureuse... non. Tu veux sans doute plus dire amis, pas vrai ? »

   

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Petit Espoir et Patte de Papillon.

Petit Espoir -
Je peinais à croire que Patte de Papillon me considérait réellement sous cet angle-là. Ce qu'elle appelait de l'amour ne devait être qu'une chimère ; un sentiment incertain et encore incompréhensible pour une petite de son âge. Je le savais car moi-aussi j'étais tombé sous le charme d'une belle femelle par le passé ; et cela même si il s'agissait en réalité de ma sœur, Petite Utopie. Au début, je croyais vraiment l'aimer plus que ne le devrait un frère ; être éperdument en amour avec elle ; mais au final, je ne l'aimais pas plus que cela me l'était permis. Je m'étais donc trompé et je pensais de même pour Patte de Papillon. Cependant, elle en affirmait autrement...

« - Non, je ne me suis pas trompée ! Je sais très bien ce que j'ai dis ! Je suis amoureuse de toi, je veux finir mes jours avec toi et je sais que tu ressens la même chose pour moi, pas vrai ? » pleurnichait-elle.

Elle semblait sincère... je le sentais. Son cœur saignait au travers de ces larmes qui coulaient à flot sur ses joues dorés, et j'étais son bourreau. C'était moi qui lui avait percé la poitrine avec mes idioties. Pourquoi ne pouvais-je pas seulement la croire et me taire ; profiter pleinement de sa gentillesse et attendre de voir où cela nous mèneraient. Oui, voilà ce que je vais faire... assister à son manège, y prendre part et surtout... surtout... la laisser rêver.

« - Pardonne-moi Patte de Papillon... Tes propos m'ont semblés incohérents à un moment, mais... je crois que tu as parfaitement raison... Je ne peux plus le nier... tu m'intrigues beaucoup et... je crois également que je t'aime bien. » lui miaulais-je doucement.

   

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