Le temps avançait doucement, le soleil se levait tranquillement, peut-être que tout était au ralenti finalement, ou que plus rien n'avançait.
Vent du Sahara avait perdu goût la vie depuis la mort de Douce Brise. Il ne s'investissait plus autant dans les tâches du camp, il sortait beaucoup et souvent tout seul, profitant nettement de la solitude. Il se sentait faible et impuissant, il n'avait pas réussi la sauver, il avait dû perdre énormément d'estime aux yeux de son meilleur ami. Il avait foiré, il avait tout foiré. Dès sa naissance, il avait tout raté.
Né solitaire, fils d'un père du Clan de l'Ombre, il avait voulu le rejoindre mais il avait périt avant son arrivée, il n'avait plus jamais revu sa famille, il avait eût des petits et une magnifique compagne mais il avait déserté, il avait tout abandonné avant de rejoindre le Clan de la Rivière pour tout oublier. Mais encore une fois, après avoir gagné un frère de cœur et une compagne ainsi que de nouveaux petits, il se sentait anéanti par la mort de la compagne de son beau-frère. Oui, car en plus d'être devenu un grand ami, il était le frère de Reine des Neiges et de Perle de Pluie. Même si Vent du Sahara était dans le Clan depuis peu de temps, les lunes passaient et à présent, il devenait peu à peu un membre à part entière.

Vent du Sahara leva son visage vers le ciel bleu, où pas un seul nuage n'avait fait son apparition depuis l'aube. Le soleil tapait et, petit à petit, l'astre flamboyant montait vers la toison argentée. Mais celle-ci n'était visible que la nuit, lorsque la seule lumière était la lune. Le guerrier roux décida de quitter le camp, n'ayant pas envie de voir la mauvaise mine de son meilleur ami, n'ayant aucune envie de voir le visage de qui que ce soit d'ailleurs. Ses pas le portèrent jusqu'à un endroit sacré mais toujours bien vide, car chaque restait planté dans son camp. Son premier réflexe en arrivant dans la clairière fut de s'effondrer au sol, anéanti. Il versa une légère larme. Il n'en pouvait plus. Mais le vent lui murmurer de se relever et de ne pas baisser les pattes. Le combattant l'écoutait sans trop savoir pourquoi. C'était son instinct qui lui disait de le suivre. Le souffle le poussait vers le haut, vers le Grand Rocher. Par curiosité, le matou grimpa dessus et laissa son regard balayer une assemblée fantôme. Il s'y croyait vraiment en étant ici. Il réalisait à quel point cela pouvait être effrayant d'être là-haut.
Soudain, ses beaux yeux bleus s'attardèrent sur une touffe de fourrure dans les buissons. Humant l'air, le rouquin découvrit le présence féline d'un jeune du Clan de l'Ombre. Il quitta son promontoire issu de ses rêves et atterrit en plein milieu de la combe.
Il s'éclaircit la gorge et miaula :
« — Qui va là ? demanda-t-il, les muscles bandés. »