Allez, au boulot! [PV Coco et Illu']

Guerrière Messages : 138

La saison des neiges, une bonne et une mauvaise saison à la fois. J'adorais ma fourrure de chaton qui me protégeait du froid pénétrant les peaux pour traverser les os, mais j'avais de la peine pour les reines allaitantes, craignant de mal se nourrir et craignant la moindre maladie qui pourrait leur enlever leurs chatons chéris.

Je restais allongée, les yeux sombres dans le vague, mes griffes tâtant la petite couche de neige qui s'était déposée.

Je fus interrompu par un raclement de gorge assez sec. Je levais mes yeux étrécis vers un pelage gris rayé de noir.

« Lumière de Sang te demande d'organiser une patrouille de chasse avec Constellation de Feu et un apprenti disponible.»

Pelage de Suie, une des nombreuses femelles qui ne m'aimaient pas, par soutien aux reines qui avaient peur de moi. Comme si j'allais tuer leurs chatons ! Je lui répondis avec la même amabilité :

« Très bien. »

Je me levais patiemment, en m'étirant le dos. Je lui jetais un coup d’œil. Gênée, elle se retourna et parti, en tournant la tête après quelques pas. Je soupirai en agitant mes pattes et je me dirigeais vers la tanière des guerriers. Peut être que je trouverai Constellation de Feu par ici.

Je passais la tête à travers les ronces, en balayant la tanière du regard. Je vis des yeux briller, me fixant. Je leur répondais de la même manière, sans me brusquer.

« Constellation de Feu ! »

J'entendis quelques miaulements étouffés. Je grognais. Qu'importe si quelqu'un me cherchait des puces, c'était Lumière de Sang qui m'avait demandé de partir en patrouille avec Constellation de Feu. Si ils avaient un problème, et bien ce n'était pas le mien.

Je miaulais encore une fois le nom de la femelle avant d'apercevoir ses yeux vairons. Je sortis la tête de la tanière et je m'assis, attendant que la femelle se réveille tout à fait et fasse un brin de toilette. Lorsqu'elle fut devant moi, je lui fis le topo de l'ordre du jour :

« Aujourd’hui, on chasse ! C'est Lumière de Sang qui m'a demandé d'organiser cette patrouille. »

Je me léchais la patte et je me la passais derrière une oreille:

« J'espère que le mauvais temps nous donnera du gibier. »

Je secouais ma tête, puis je conclus :

« Notre lieutenante m'a aussi demandé de prendre un apprenti avec nous. Tu saurais nous trouver un apprenti disponible ? »

J'espérai qu'elle était d'accord, car je n'aimais guère traîner près des jeunes félins. Influencés par les histoires de leurs parents et des anciens, la plupart me vouait soit une haine éternelle sans raison valable, soit ils m'évitaient par peur. Les seuls qui ne m'évitaient pas, c'étaient les chatons trop jeunes pour comprendre les histoires ! Et puis quelques rares apprentis qui n'avaient pas un chardon à la place du cerveau.

Je secouais la queue, avec un air amical :

« Je te retrouve devant la sortie du camp ! »

Aussitôt je fis volte face et je trottais légèrement vers le trou de la haie qui formait la sortie du camp. Je reniflais au dehors. Pas de trace de prédateur. Ni de blaireau, de renard, ou de loup. J'étais toujours titillée par l'envie de surprendre un loup et ses compagnons de meute dans ses activités quotidiennes, mais je me doutais bien qu'on me tenait à l’œil, malgré mon âge. Pourtant, ils seraient bien content de me voir mourir non, si ils me détestaient autant ? Le Clan a trop besoin de moi évidemment !

Guerrière Messages : 29

Constellation de Feu aperçois un merle qui tente d'extraire un vers du sol tapissé d'épines de la pinède. Elle se met en position et avance furtivement dans sa direction. Elle n'est plus qu'à quelques mètres de l'oiseau qui ne semble pas se douter de sa présence. Elle se prépare à bondir sur sa proie, lorsqu'elle entend des bruits, puis elle entend son nom.

Constellation de Feu ouvre les yeux dans la pénombre. Elle se trouve dans la tanière des guerriers où plusieurs autres félins dorment encore. Elle se fait de nouveau appeler par un chat à l'entrée. Il s'agit de Croc du Loup Garou.

Après une toilette rapide, elle sort du gîte des guerriers et, éblouie par la lumière naturelle, cligne plusieurs fois des yeux. Croc du Loup Garou se tenait devant elle, le pelage ébouriffé comme d'habitude.

« Aujourd'hui, on chasse ! C'est Lumière de Sang qui m'a demandé d'organiser cette patrouille. J'espère que le mauvais temps nous donnera du gibier. »

En entendant le mot « chasse », le regard de Constellation de Feu s'illumina.
Une patrouille de chasse, c'est exactement ce qu'il me fallait!

« Notre lieutenant m'a aussi demandé de prendre un apprenti avec nous. Tu saurais nous trouver un apprenti disponible ? »

« Bien sûr! Quelle question! »

Sa réponse avait peut-être été un peu brusque, mais il lui arrivait d'avoir l'impression que quelques membres du clan la sous-estimait, ce qui avait le don de l'agacer. Heureusement, Croc du Loup Garou ne semblait pas avoir remarqué la pointe d'irrigation involontaire dans son ton.

« Je te retrouve devant la sortie du camp ! »

Alors que la chatte noire se dirige vers l'entrée du tunnel d'ajoncs, Constellation de Feu prend quelques instants pour observer le camp. Près du tas de gibier, elle aperçoit Nuage d'Illusion. Sans perdre de temps, elle se dirige vers le jeune félin solitaire.

« Nuage d'Illusion! Est-ce que Désillusion Apocalyptique a déjà prévu un entraînement avec toi aujourd'hui? »

L'apprenti lui fait comprendre que non, ce qui soulage Constellation de Feu qui n'avait pas envie de devoir demander à tous les novices s'ils étaient libres.

« Dans ce cas, tu nous accompagne en patrouille de chasse, Croc du Loup Garou et moi. Elle attend déjà, donc si tu est prêt, tu n'as qu'à me suivre jusqu'à l'entrée du camp! »

Guérisseur Messages : 190

Allez, au boulot !

Ft. Coco et Watiti

Tu te trouvas dehors. Tu dormais souvent à la belle étoile, tu aimais ça, après tout, dormir à la belle étoile. Et le vent glacial se frayait un chemin jusqu’à tes os, mais tu préférais cela que la tanière de la guérisseuse, où le vent ne venait pas, où la mélodie peinait à parvenir à tes oreilles. D’ailleurs, elle venait maintenant. Elle se faisait entendre. Et tu inclinas la tête. Personne n’était encore réveillé, le soleil n’était pas encore haut dans le ciel, il montait doucement, c’était l’aube et la mélodie t’envoûtait. Elle était douce. Lente. Comme un peu la vie avant la mort. Cette vie qui s’en va, prête à disparaître. La mélodie y ressemblait, et elle t’accaparait encore plus qu’auparavant, parce que tu ne l’avais jamais entendu aussi forte que ça. Et tu n’entendais plus rien que la mélodie qui se faisait entendre à tes oreilles, cette mélodie qui se jouait sans sembler vouloir avoir une fin. Il n’y avait qu’elle. Et les minutes s’écoulaient sans qu’elle ne disparaisse et puis, doucement, elle s’effaça. Elle était restée longuement, pendant tant de temps que maintenant les chats sortaient et que la patrouille de l’aube était déjà partie.

Tu redressas ta tête. Tes gestes étaient brusques. Ils avaient toujours été brusques, ce n’était pas nouveau. Et puis tu entrepris de faire ta toilette, sans même te presser, gestes toujours brusques. Ton pelage roux s’illuminait sous les rayons du soleil, de même que ton regard rouge s’approfondissait. Tu le savais. Tu avais souvent passé du temps à te regarder, pour connaître chaque partie de ton corps comme si tu les voyais de l’extérieur. Et tu remerciais les flaques d’eau pour t’avoir permis de faire cela. Parce que maintenant, tu connaissais toutes les réactions que ton apparence avait, lorsque le soleil l’éclairait, lorsque c’était la Lune, tu connaissais absolument tout et tu trouvais que connaître les réactions de ton apparence était quelque chose de positif.

Tu t’approchas de la pile de gibier. Comme ça. Sans raisons précises. Tu t’en approchas simplement et tu regardas le nombre de proies qui se trouvaient sur la pile. Peu. Trop peu. Mais c’était normal, après tout, c’était la saison froide et c’était toujours ainsi pendant la saison froide, tu le savais. Et tu t’en fichais. Pour le moment, tu ne mangeais pas. Tu n’avais pas faim, tout simplement. Tu te fichais complètement du code du guerrier qui stipulait qu’un apprenti devait chasser et rapporter une proie pour pouvoir en manger une, tout ce qui t’empêchait de prendre une proie de la pile de gibier en cet instant, c’était simplement que tu n’avais pas faim et tu n’allais pas manger si tu n’avais pas faim, ce n’était tout simplement pas logique. Tu ne mangeais pas, toi, si tu n’en ressentais pas le besoin. Même si tu restais près de la pile de gibier, observant les proies qui partaient et les rares qui s’ajoutaient.

Tu finis par lever la tête quand tu entendis un guerrier te parler. Son nom t’échappait. Et tu ne savais pas plus si c’était une femelle ou un mâle. Tu ne faisais pas attention aux chats du Clan de l’Ombre, après tout, ta solitude étant préférable que la compagnie des erreurs. Toi aussi tu étais une erreur, mais tu savais que tu étais une erreur et c’était là la différence monstrueuse entre toi et eux. Parce que toi tu savais et donc tu voulais détruire toute la vie et puis te détruire par la suite, mais eux ne voulaient pas ça et ça te dégoûtait de les voir se croire mieux que tout, mieux que toi. Le guerrier te demanda si Désillusion Apocalyptique avait quelque chose de prévu pour toi, mais tu ne l’avais pas vu cette journée-là, alors tu secouas la tête, lui faisant ainsi comprendre que non, il n’y avait rien de prévu.

Elle, parce que tu sus que c’était une femelle, te répliqua donc que quand tu seras prêt, tu les accompagnais dans une patrouille de chasse sous les ordres de la lieutenante, Lumière de Sang. Tu ne réagis pas. Attendant simplement quelques secondes avant de te lever. Tu étais prêt, n’est-ce pas ? Tu n’avais rien à faire. Attends quelques instants, attends que le temps passe, que la vie s’efface et alors tu auras quelque chose à faire. chuchota une petite voix, glaciale, que tu n’écoutas pas, ignoras. Tu te dirigeas donc vers l’entrée du camp, prêt à chasser, suivant la guerrière, sans même espérer que la mélodie ne survienne pas pour t’empêcher de faire ce que tu avais à faire. Et vous alliez partir tu ne savais où.

Codage by Luny, don't touch.

Guerrière Messages : 138

Allongée devant la sortie, je scrutais Constellation de Feu. Je voulais voir comment elle s'y prenait pour nous débusquer un novice. Si je l'imitais, peut être que j'aurai plus de succès auprès d'eux. On pouvait toujours rêver.

Elle se dirigeait vers le tas de gibier, et je remarquais que Nuage d'Illusion y était lui aussi. Au lever du soleil, leurs pelages roux semblaient comme enflammés. J'entendis leurs voix, mais j'étais trop éloignée pour pouvoir percevoir leur discussion.

Finalement, les deux félins s'approchèrent de concert. Je me levais et je fus un peu surprise de la taille de l'apprenti. C'était vrai qu'il était apprenti depuis longtemps, à cause de sa blessure. Mais quand même, il savait chasser et se battre non ? Il pouvait devenir guerrier bon sang ! Après on s'étonne que les jeunes guerriers soient si hautains et désagréables avec les aînés.

Je secouais la queue, puis je pris la tête du petit groupe. Il n'y avait pas trop de neige, et l'air n'était pas aussi frais que je le pensais en me levant ce matin. Il y aura sûrement quelque chose qui osera sortir de son trou. Et puis si on ne trouvait rien, il n'y avait qu'à aller au marécage chercher une grenouille ou un lézard !

Je pensais plutôt essayer de débusquer du gibier à poil, plus nourrissant et plus chaud qu'une grenouille. Il fallait donc se diriger vers le noisetier, un lieu de prédilection pour chasser mulots et campagnols. Aucun de mes deux camarades ne broncha lorsque je pris le chemin pour cette portion de territoire.

Je m'arrêtais devant l'arbre nu, trônant près de quelques rochers. Ses branches étaient couvertes de neige, et les rochers verglacés. Au moins, avec ce froid, aucun serpent ne se risquerait à venir nous embêter.

Je grommelais en me retournant vers les félins roux :

«Allez, au boulot. J'espère que l'on trouvera quelque chose à nous trois. »

Je n'avais nullement envisagé une chasse à plusieurs, et je ne l'envisagerai pas, sauf si on me proposait, car je ne pouvais pas refuser. Je m'entendais déjà si mal avec la plupart de mes camarades sans me faire engueuler pour une chasse ratée.

Je m'enfonçais dans un petit buisson, un amas de branche, la truffe au sol pour essayer de traquer une odeur. Là, un tout petit bruissement. Je me tapis au sol doucement pour me faire discrète et j'avançais vers le bruit. C'était une sorte de grattement intempestif. Mais je ne voyais pas l'animal. Un petit rongeur égaré et affamé sûrement, qui ne sentait pas la présence des félins.

Je finis par sortir de la succession de buissons sans feuilles pour me retrouver à découvert. C'était une musaraigne rachitique, penchée sur un petit trou qu'elle creusait. Visiblement, elle cherchait avec acharnement quelque chose de très important, de la nourriture. Même si la perspective de l'attraper remplumée m'attirait, je devais bien ramener cette proie. Malgré sa maigreur, c'était de la viande. Et ça nourrissait son chat.

Sans essayer de me rapprocher, je bondis sur la proie, qui s’aperçut à ce moment de ma présence. Je la pensais affaiblie par la faim, mais le combat contre la mort redonnait à tous une énergie phénoménale. La musaraigne s'échappa de mes griffes, ce qui la blessa, mais elle réussit toutefois à retourner dans son terrier, semant quelques gouttes de sang sur sa piste. Je griffais le sol. Manqué !
Je ne supportais pas qu'une proie aussi vulnérable m'échappe de si peu. Encore un écureuil ou une grenouille en pleine forme, c'était vif et malin, il fallait s'acharner pour espérer pouvoir les attraper. Mais ça ! J'avais presque envie de grogner. Je me retins néanmoins. Ce simple bruit risquait d'alerter toutes les proies de notre présence, et ainsi faire rater cette patrouille. Aussi je gardais le silence.

Guerrière Messages : 29

L'apprenti à sa suite, la chatte rousse se dirige en trottinant vers Croc du Loup Garou. Une fois les trois félins réunis, ils traversent le rideau de d'ajoncs et se retrouvent dans la forêt enneigée de la mauvaise saison.

Suivant Croc du Loup Garou, Constellation de Feu se tient aux aguets de la moindre piste pouvant conduire à une proie; des traces dans la neige, des odeurs, des bruits, mais il n'en est rien. Les seules empreintes présentes sont celles de ses congénères, les quelques odeurs sont ténues et mis à part les bruits du trio, la forêt est silencieuse.

Voyant que le petit groupe quitte le couvert des arbres, Constellation de Feu cesse de chercher et reporte son attention sur la direction que prend son aînée, le noisetier.

En regardant le grand arbre couvert de neige qui se dresse devant elle, elle se remémore le jour où elle a retrouvé son foyer après plusieurs lunes à errer au delà du territoire de son clan, puis elle est tirée de ses souvenirs par Croc du Loup Garou.

« Allez, au boulot. J'espère que l'on trouvera quelque chose à nous trois. »

Sans perdre plus de temps, Constellation de Feu se met en quête de gibier. Il est hors de question pour elle de rentrer bredouille au camp. Il s'agirait là d'une belle opportunité pour que les autres se moquent de ses compétences de chasseuse.

Elle flaire l'odeur d'un mulot et repère une petite ligne dans la neige. La trace du rongeur la mène à un trou dans la couche de neige.

Il doit y avoir un terrier en dessous, pense-t-elle.

Elle n'entend aucun bruit, mais l'odeur du rongeur est si forte qu'elle décide tout de même de guetter le trou. Si jamais le mulot montre le bout de son museau, elle lui bondira dessus sans lui laisser le temps de se sauver.

Guérisseur Messages : 190

Tu suis la chatte rousse. Au soleil, son pelage illumine comme le tien. C’est amusant. Vous êtes comme du feu, un feu qui pourrait prendre aux branches et envahir la forêt, toute la forêt entière. Seulement, elle ne te ressemblait pas, n’est-ce pas ? Je sais qu’elle ne te ressemblait pas parce que toi, tu n’es rien d’autre qu’un pauvre chat qui attend que la vie disparaisse pour enfin pouvoir vivre au milieu de la mort, et tu n’as aucune considération ne serait-ce que pour le code du guerrier ou pour le Clan, la loyauté. Qu’était-ce la loyauté ? Rien, pour toi. Tu n’étais pas loyal. Tu ne comptais pas l’être. Ton flanc gauche était toujours quelque peu fragile et tu souffrais encore un peu de détresse respiration, mais tu te remettais de ton combat solitaire avec un renard. Pourquoi ne les craignais-tu toujours point ? Un renard t’avait presque tué et pourtant, tu les admirais toujours, ces sauvages au pelage ressemblant au tien et à la gueule puante. Tu les enviais. Ils pouvaient tuer. Comme ils le voulaient. Ils étaient tes alliés, les alliés de la mort, même s’ils recherchaient leurs vies.

Tu suivais donc la chatte rousse, Constellation de Feu, tu le savais maintenant, tu en étais sûr. Et vous étiez auprès de la lieutenante. Vous sortîmes alors du camp, la neige était là et tu t’enfonçais dedans, mais ne montrais aucun signe d’irritation. Tu les suivais, tout simplement. Tu n’es pas attentif aux paysages autour de toi, tu ne fais absolument pas attention, non, parce que tu n’avais pas envie de chasser, tu n’avais ainsi fait que les suivre, mais tu chasserais, seulement pas tout de suite. Parce que pour le moment, tu préférais voir s’il y avait des renards dans les horizons. Quand la lieutenante parla de chercher des proies, tu les laissas s’éloigner. Tu ne voulais pas chasser avec elles, tu voulais le faire tout seul, dans la solitude que tu affectionnais tant. Tu te secouas silencieusement, parce que tu faisais tout dans le silence après tout. Et tu cherchas consciencieusement l’odeur de renards, seulement il n’en avait aucun dans les parages. Malheureusement.

Tu avanças doucement. Tes pattes frôlaient la neige dans le plus grand des silences, laissant seulement de peu profondes empreintes toutes belles, toutes bien marquées, démarquées. Et bientôt, tu sentis l’odeur d’une petite souris, que tu savais maigre parce qu’elle faisait si peu de bruit et que tu l’avais vu à présent. Tu te tapis au sol, et attendis qu’une couche de neige apaise le feu de ton pelage pour avancer et à quelques longueurs de queues de renards, tu bondis pour atterrir sur la maigre proie qui ne nourrirait même pas la pouponnière. Tu aurais bien aimé la donner à cette solitaire qui ne quittait pas ton esprit, même si les voix prenaient beaucoup, beaucoup trop de places. Sauf que tu devais la ramener. Tu l’as gardait donc dans ta gueule et soudainement, la mélodie te tomba dessus, sans prévenir, te rendant absent, complètement absent, mais elle ne dura pas longtemps et tu repris conscience de tes gestes. Tu regardas autour de toi.

Ouvre:

Guerrière Messages : 138

Je levais la tête vers les nuages blancs, comme la neige. Espérons qu'elle ne tombera pas des nuages, sinon ça arrangera bien notre affaire. L'odeur d'une proie morte attira ma narine. Avec ce temps, je me nourrirai bien d'une charogne ! Je tournais la tête, mais ce n'était que Nuage d'Illusion, dans la lune, avec un mulot un peu maigre. Je reniflais. Comment un apprenti aussi peu attentif à son monde extérieur pouvait-il attraper une proie ? J'avais entendu qu'il s'était fait attaqué par un renard lorsqu'il chassait seul, c'est pour ça que son entraînement avait été retardé. Il allait devoir apprendre à regarder où il allait, sinon il allait rencontrer un blaireau avant la fin de son apprentissage !

Je ne voyais plus Constellation de Feu, peut être qu'elle traquait une proie derrière le noisetier. Je me couchais au sol, et je partis dans la direction opposée au noisetier pour éviter de gêner la femelle. Je regardais droit devant moi et je me concentrais sur mon odorat pour trouver une odeur alléchante.

Je ne pris pas garde et je sentis le sol se dérober sous une patte. Aussitôt je fis un petit bond en arrière. Ce n'était un bête trou dans le sol ! Avant de rouspéter contre ce trou sorti de nulle part, je me pris à penser que ce trou était peut être un terrier. Je léchais déjà mes babines à l'idée de débusquer un lapin bien dodu et tout frais avant de me dire que si ma patte n'était pas rentrée, il y a avait peu de chance qu'un lapin se cache ici. En plus, les lapins, ça vit dans la lande. Je mis l'oreille contre le sol. Il y avait presque aucun bruit. Sauf, un petit grattement. Comme si un animal venait de se réveiller. Je tapais légèrement le sol de ma patte et les grattements s’intensifièrent brusquement avant de s'interrompre, et de revenir tout doucement. Il y avait quelque chose là dessous !. A pas de velours, je m'approchais du terrier et je tapais avec mes pattes arrières pour faire sortir. Une boule de poil inconnue fusa du terrier et je lui sautais dessus, l'attrapant entre mes grosses pattes. Couchée sur le ventre, je sentais la proie se démener. Elle se débattait, et m'échappa en me donnant un coup de patte arrière sur la truffe. La surprise de cette griffure fit ma chasse, car ma patte frappa instinctivement le sol, cassant la nuque de la bête. Je me relevais en m'essuyant la truffe. C'était un campagnol, avec un peu de graisse à se mettre sous la dent. Ça faisait plaisir à voir. Je pris la proie délicatement dans la gueule et je retournai au Noisetier. J'irai la poser entre ses racines. Vu qu'on était trois sur la zone, j'ose espérer que le chat voulant voler nos proies était aussi fort que trois chats du Clan de l'Ombre.

Je pris mon temps, pensant avoir attrapé la proie de cette patrouille. Mais je retournerai à la chasse bien entendu. Sinon, un jeune félin pas plus grand que Nuage d'Illusion me rebattrait les oreilles avec hargne et arrogance en me disant que je ferai mieux de chasser sinon on allait m'apposer le même statut que les loups et me bannir. Je n'y croyais pas à ces menaces. D'abord car ce n'était pas un félin sorti de la pouponnière qui allait me dire ça, secondo, car sinon Étoile de Feu Follet l'aurai déjà fait depuis longtemps. Qui le retiens désormais ?

Mes pensées s'interrompirent lorsque je fus franchement à découvert, et que le vent cingla ma truffe fraîchement cicatrisée. Je trottais pour aller déposer ma proie près des racines, puis j'observais les environs.

Guerrière Messages : 29

Toujours concentrée sur le trou dans la neige, la chatte rousse ne remarque pas les prises de ses deux congénères. Elle est bien déterminée à attraper le mulot, même si pour y parvenir, elle doit attendre pendant toute la journée.

« Le clan ne peut pas se passer d'une proie si facile à attraper, peut importe sa taille! »

Un mouvement sur sa droite attire soudainement son attention. À une ou deux longueurs de queue de sa position, une petite boule de fourrure brune s'extrait de la neige. Sans doute le mulot qu'elle guettait depuis un long moment. Prise au dépourvu, Constellation de Feu se redresse brusquement et met un temps à réagir. Comme elle pense que son geste et son hésitation lui font perdre ses chances de chasser le mulot, elle se rend compte que ce dernier ne s'est pas aperçu de sa présence. En effet, le petit rongeur lui fait dos et tente de ronger quelques brins d'herbes qui dépassent de la couche de neige, probablement pour regarnir son nid au fond de son terrier.

La chatte au pelage de feu se remet alors en position pour traquer la proie et elle avance à pas feutrés. Elle en est si proche qu'elle n'ose plus respirer, à présent. Pendant se temps, le mulot ronge une brindille plutôt coriace qui refuse de céder. Constellation de Feu s'élance sur la proie et ses pattes avant atterrissent directement dessus. La petite bête n'a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive, qu'un craquement se fait entendre; celui de sa nuque qui se brise à cause du choc.

Le petit corps sans vie du mulot ne reste pas longtemps par terre. La guerrière le ramasse et retourne en direction du noisetier, tenant sa prise entre sa mâchoire.

Guérisseur Messages : 190

La proie était à tes pattes. Mais elle ne t’intéressait guère, parce que le vent murmurait que la Vie n’était plus rien, plus rien que futilité. Et toi, tu écoutais le vent qui soufflait dans ton pelage et te glaçait jusqu’aux os sans rechigner. Le vent savait mieux que quiconque autour de toi ce qui pouvait se passer, mais la Vie était toujours futilité, depuis que tu étais né. Comment cela aurait-il pu en être autrement si tu n’étais rien d’autre qu’une erreur qui ne valait pas la peine que l’on se batte pour ? Nuage d’Illusion, la plus parfaite illusion de la vie absente. Tu ne vivais pas. Tu existais seulement dans l’attente de ne plus exister et de rejoindre la Mort que tu vénérais à ta façon, sans pour autant lui vouer un culte puisque tu désirais toujours être libre. Libre de tes pensées. Libre de tes actions. Libre de tout ce que tu pouvais obtenir. Pour le moment, on t’avait dit que tu étais de corvée de chasse. Mais tu n’en avais strictement pas envie, n’est-ce pas ? Alors il n’y avait qu’une proie qui gisait à tes pattes. Une seule et tu ne cherchais pas à en trouver une autre, tu ne cherchais même pas à savoir quelle proie tu avais attrapé. Tu demeurais seulement immobile, dressé contre le vent qui fouettait désagréablement ton pelage et le soleil qui venait frapper dessus et l’illuminer comme si tu prenais feu.

Ton regard rouge fixait un point imprécis au loin, un point qui n’existait pas réellement, un point qui était flou et imaginaire sans doute, mais quoi qu’il en soit, tu fixais un point et ne bougeait pas jusqu’à ce que doucement, tout doucement, une mélodie survienne de ce point que tu fixais. Une mélodie douce et envoûtante, une mélodie qui s’amplifia de plus en plus. Tu penchas la tête sur le côté, tes griffes sortirent et rentrèrent de leur fourreau et la mélodie vint tranquillement t’arracher au monde réel pour te faire flotter au-dessus du vide noir, noir comme ton cœur, noir comme ton âme, aussi noir que les voix menaçantes qui transformaient la forêt en un lieu qui cherchait à t’attraper, parfois. Aussi noir que cela. Ton âme n’existait pas, aux yeux de beaucoup et aux tiens également, parce que pour toi, tout ce qui existe, ce sont les voix et cette mélodie entraînante, accaparant, enchanteresse. Cette mélodie qui pourrait te pousser à n’importe quoi et cette envie de sang qui enflait, tout doucement, sans se presser, dans toutes les fibres de ton corps, te poussant à toujours vouloir plus, toujours vouloir ce que tu ne pouvais pas avoir.

La mélodie continuait. De plus en plus forte. Tu n’entendais qu’elle et ne voyait que le vide, toutes sensations disparues, aucune peur. Nuage d’Illusion, un sacré numéro n’est-ce pas ? Tu demeuras ainsi quelques minutes, probablement. Parce que la mélodie était longue. Et elle était douce pour commencer, toute douce, tellement douce qu’elle te berçait et menaçait de t’endormir presque. Mais elle ne demeura pas éternellement ainsi, non.. Elle augmenta, elle devint plus rapide, plus mouvementée, et elle crissait, devenant presque insupportable pour tes oreilles qui frémissaient à chaque fois que la mélodie allait un tout petit peu trop dans l’aiguë. Elle semblait te dire que les choses ne demeureraient pas ainsi et que c’était seulement le calme. Le calme avant la tempête. Et quelque chose se creusait en toi, comme si le vide en dessous, ce vide que la mélodie créait, bah, on aurait dit qu’elle le creusait à présent dans ton propre corps, ton âme, ton cœur, neutralisant tout ce que la Mort pouvait t’apporter, comme si la Vie allait venir te chercher. La mélodie était là, toujours là, plus longue qu’à l’habitude, mais il fallait admettre qu’elle n’était venue que trop rarement alors que tu étais coincé dans la tanière de la guérisseuse, alors elle se reprenait sans doute… dans le monde réel, ton regard avait perdu toute expression et le rouge était devenu vif. Tes muscles étaient tendus. Ton pelage était hérissé.

[ Pardon du retard D: ]

Guerrière Messages : 138

Personne à l'horizon. Je m'assis sur une des racines, perplexe. Je n'entendais aucun bruit. Où étaient donc les autres ? Heureusement, j'entendis des bruits de pas, et je vis un pelage roux. Je ne sus distinguer qui venait avant de voir ses yeux vairons. Elle avait elle aussi attrapé quelque chose, à mon grand bonheur. C'était un petit mulot, qui allait avec mon campagnol. J'aurai déjà le mérite de ramener deux proies lors de ma patrouille de chasse. Je suppose que si j'avais osé rentrer sans proies, car le froid était trop piquant, on m'aurait hué jusqu'à la fin de l'hiver. Mais je devais aussi penser à rentrer, car même si j'étais sous la surveillance de mes camarades, il ne fallait pas le nier, les vétérans restés au camp pourraient penser que je chercherai à m'en « débarrasser ». J'étais le diable pour eux.

Je me concentrais sur la réalité. J'étais loyale à mon Clan, je le savais, je croyais en moi, alors je le montrais. Je guettais Nuage d'Illusion, qui n'était toujours pas revenu. Je fis quelques bonds pour atteindre une racine un peu plus haute, et je vis un bout de pelage roux. En prenant appui sur le tronc, je pus voir sa tête. Il tenait une petite proie dans la gueule. Qu'attendait-il pour la ramener au noisetier ? Il ne bougeait pas d'un poil, il semblait dans ses pensées. Ses yeux ambrés étaient dans le vague le plus complet. Vide de conscience. Je sentis une présence glacée m'effleurer l'échine, et hérisser mes poils. En équilibre précaire, je repris appui sur mes quatre pattes, puis je m'ébrouais. Son regard, il était tellement étrange. Je comprends peut être mieux pourquoi il était chez la guérisseuse, sans vouloir m'avancer. Ma mère me racontait souvent des histoires sur la Forêt Sombre, sûrement car je n'étais pas sage, et me disait que c'était tout le contraire du Clan des Étoiles. Si le Clan des Étoiles pouvait envoyer des rêves, la Forêt Sombre pouvait-elle envoyer des cauchemars ? Pauvre petit.

Un peu ébranlée, je repartis vers Constellation de Feu. Nuage d'Illusion ne devait pas bouger, je n'entendais pas ses pas. Est-ce que je pouvais me confier à la femelle rousse ? Peut être pas tout. Enfin, pas du tout. Pas ce que je pensais, mais ce que j'avais vu. Un peu mal à l'aise, je tendis l'oreille avant de lui chuchoter.

« Est-ce que Nuage d'Illusion va bien ? Il semblait égaré pendant notre trajet. »

Un peu gauche, sentant un vide dans mes paroles, je fis une légère hypothèse, très foireuse.

« A-t-il toujours mal à sa blessure ? »

Guerrière Messages : 29

Arrivée au noisetier avec le mulot dans la gueule, la chatte rousse dépose la proie entre les racines, avec le campagnol attrapé par Croc du Loup Garou. Cette dernière est d'ailleurs installée sur l'une des grosses racines de l'arbre et semble à l'affût des environs.

Ne voulant pas la déconcentrer dans sa tâche, Constellation de Feu s'éloigne un peu du noisetier et laisse la guerrière aux poils ébouriffés à sa surveillance. Elle lève la truffe en l'air pour mieux humer les odeurs qui l'entoure, mais, encore une fois, elle ne détecte aucune odeur appartenant à un autre animal. Alors qu'elle s'apprête à s'éloigner d'avantage du noisetier, en prenant la direction à l'opposé de celle où elle a attrapé le mulot, la chatte au pelage sombre vient la rejoindre.

« Vient-elle m'annoncer, qu'on retourne déjà au camp ? Ça ne peut pas être ça, nous venons à peine d'arriver! Mais dans ce cas, pour quelle raison voudrait-elle me parler ? »

La femelle aux yeux dépareillés n'est pas au bout de son étonnement. Sur un ton dans lequel elle sent une légère pointe de gène, Croc du Loup Garou commence à lui parler à voix basse:

« Est-ce que Nuage d'Illusion va bien ? Il semblait égaré pendant notre trajet. »

« Nuage d'Illusion ? C'est donc lui qui la préoccupe ?! » pense-t-elle en écarquillant les yeux.

Elle réfléchi, regarde aux alentours pour s'assurer que l'apprenti n'est pas dans le coin et ne peut pas l'entendre puis, répond:

« Quand je suis allée le voir pour lui demander de nous accompagner en patrouille, il semblait ailleurs, mais je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça... »

Constellation de Feu ne comprend pas la raison de la question de sa congénère. Au lieu de s'expliquer, celle-ci en pose une autre:

« A-t-il toujours mal à sa blessure ? »

Elle faisait référence à une blessure qui avait été infligée à Nuage d'Illusion par un renard. Constellation de Feu en sait peu sur l'incident, mis à part que cette blessure a retardé l'entraînement de l'apprenti. Elle se demande où la guerrière veut en venir. Confuse, elle répond à nouveau:

« Je n'en sais rien. Tu crois que sa blessure le distrait ? »

Guérisseur Messages : 190

Aller, au boulot !

« What if I do not want ? »

La mélodie était toujours là, encore là, et ne désirait point s'en aller, te le faisant savoir même en s'amplifiant encore, en devenant de plus en plus mouvementé, te rappelant même les cauchemars que tu pouvais faire. Ces cauchemars la nuit, lorsque tu dormais plus tôt que prévu, plus tôt qu'à ton habitude. En somme, lorsque tu ne te laissais pas tomber de sommeil. La peur arrivait maintenant furieusement, brusquement, au sein de ce vide. Il y avait bien que toi pour créer en ton corps une peur qui faisait tambouriner ton cœur aussi douloureusement. Tu ne bougeais pas, mais tes griffes se plantèrent définitivement dans le sol, glaçant ainsi tes nerfs. Ton regard était maintenant glacé, glaciale, telle la neige qui recouvrait le sol et empêchait une chasse adéquate, quoi que cela ne t’intéressait point, que la chasse soit facile ou non, parce que tu ne chassais que peu, même si avant que la mélodie ne t’emporte dans son monde particulier tu avais attrapé une proie. Toi, Nuage d’Illusion, te trouvais toujours pris dans ce cycle infernal créé par la mélodie désagréablement mouvementée, qui faisait montée une telle frayeur dans ton âme et dans les moindres fibres de ton corps, chose inhabituelle. Nuage d’Illusion n’avait pas peur. Sauf de lui-même, n’est-ce pas ? Parce que tu avais peur présentement et la mélodie faisait partie de toi, c’était aussi simple que cela. Tu ne pouvais pas y échapper. Et quelque part au fond de toi, peut-être avais-tu envie de t’en échapper, mais en surface et en profondeur, dans la majeur partie de ton esprit, tu désirais y rester enfermé et enfouie, aussi dangereux cela pouvait-il se trouver à être.

Et puis… tout doucement, tout tranquillement, sans penser un seul instant à se presser, elle cessa d’être aussi brusque. Ton cœur put alors reprendre un rythme plus régulier, beaucoup moins douloureux, beaucoup plus apaisé. Il cessa de battre aussi rapidement et aussi fortement et tu pus respirer de nouveau adéquatement, correctement. Et à mesure que la mélodie perdait en vitesse et en intensité, elle disparaissait, t’arrachant ainsi de ce vide qui te semblait étrangement rassurant pour t’envoyer sur cette terre où la Vie régnait. La Vie… tu n’aimais pas la Vie et n’aspirait qu’à voir la Vie disparaître pour se faire remplacer par la Mort. La Vie était une erreur. Tu étais une erreur et tu le savais parfaitement bien, mais ça te faisait rire de voir les autres chats ne pas comprendre cet état des faits. Tu regardais maintenant autour de toi. Tu ne pouvais pas dire si le vent soufflait. Tu pouvais seulement dire que le soleil était toujours là. Donc que cela ne faisait pas trop longtemps que tu étais pris dans cet engrenage que tu appréciais pourtant, malgré la peur et au final, peut-être que cette peur te permettait de te rassurer en te disant que tu ressemblais peut-être un peu aux autres, même si ce n’était pas ton but premier. Tu aimais avoir peur. Ça te faisait sentir étrangement vivant. Et pourtant, tu détestais aimer avoir peur, parce que tu ne devais pas aimer être vivant. Tu t’étiras longuement, pour décrisper tes muscles qui faisaient au bout d’un moment assez mal et tu lâchas la proie qui tomba sur le sol dans un bruit mat et sourd.

Tu te retrouvais à présent suffisamment désorienté pour ne pas dire beaucoup. C’était toujours ainsi, quand tu reprenais contact avec la réalité, il te prenait un certain temps avant de comprendre ce qui se passait, où tu te trouvais et surtout pourquoi tu t’y trouvais. Et le temps de comprendre cela dépendait toujours du temps de ton absence. Absence longue, temps de déclic plus long. Et la mélodie était restée suffisamment longuement pour que tu te retrouves désorienté. Tu levas les yeux vers le ciel où se pavanait le soleil, narguant par sa présence l’absence de l’astre glacial de la nuit. La Lune te semblait beaucoup plus proche du félin que tu étais que le soleil. Soleil trop noble. Soleil trop chaud, trop chaleureux. Lune si digne. Lune si froide et distante. Elle paraissait glaciale. Elle paraissait inacessible. Elle paraissait petite, discrète et tellement voyante à la fois. Tu préférais de loin la Lune. Depuis toujours. Et le silence, également. Mais le silence complet était presque impossible à obtenir, parce qu’il y aurait toujours des petits bruits pour déranger. Toujours. Tu secouas la tête. Tu savais où tu étais à présent. Chasse. À la chasse, avec Constellation de Feu et Croc du Loup-Garou. Mais tu ne voulais pas chasser. Tu regardas la proie au sol et la repris dans ta gueule… que faire ? Ça, tu ne le savais pas, par contre.

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Guerrière Messages : 138

La chatte rousse semblait étonnée, elle écarquilla les yeux. Je faillais me renfrogner et montrer les dents, mais je retins mes babines. Laisse là te donner des informations, elle en sait peut être un peu plus que toi! De plus, si je me fâchais, elle risquait de se rebiffer aussi, et j'aurai le triste et horrible honneur d'être aussi une mauvaise meneuse de patrouille. Déjà que j'avais peu de chance d'être nommée lieutenante, alors si j'ai de nouveaux faits à ajouter à ma mauvaise réputation. De toute façon, je ne souhaitais pas être lieutenante, juste ne pas être considérée comme une crotte de rat.

Constellation de Feu prit soin de regarder aux alentours. J'allais lui dire que ce n'était pas nécessaire car je l'avais vu au loin, mais elle prit la parole :

« Quand je suis allée le voir pour lui demander de nous accompagner en patrouille, il semblait ailleurs, mais je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça... »

Il était ailleurs....C'était exactement ce qui m'avait traversé l'esprit quand je l'avais observé. Ce petit était vraiment bizarre. Enfin petit, il était plus âgé que certains très jeunes guerriers. Tout de même. Bon, il avait au moins attrapé une proie, m'enfin ça me faisait une belle patte. J'espère qu'il la ramènera.

A ma seconde question, la femelle semblait de plus en plus perturbée. Comme si ce que je faisais n'était pas normal, voire suspect. J'avais envie de lui donner un coup de patte sur la nuque, histoire de dire « Bon sang reprends toi ! », mais une fois de plus, je gardais ma patte au sol.

« Je n'en sais rien. Tu crois que sa blessure le distrait ? »

Un grondement voulait sortir de ma gorge, mais je l'avalais. Si je t'ai posé ces deux questions, c'est que mon hypothèse est la suivante non ? Je me demande si les chats écoutent ce qu'on leur dit parfois.

Toutes ces tensions qui habitaient mon corps furent éliminées lorsque je m'ébrouai, tout en répondant à la femelle :

« Je ne sais pas non plus. Ce n'est qu'une hypothèse. »

En me léchant l'échine, je réfléchissais.

« Il a peut être avalé trop de graines de pavot pour se soulager. Elles apaisent tellement qu'elles peuvent tromper nos sens. »

Soudain, j'entendis un bruit sourd venant des fourrés. Là où j'avais vu Nuage d'Illusion. Je tournais la tête et je tendis l'oreille. Rien en vue de suspect. Pas de cris, ni de miaulements ou de feulements et encore moins d'odeur suspecte. Intriguée, je me retournais vers la femelle :

« Tu as entendu ce bruit ? On dirait que quelque chose est tombé. »

Soudain, je me rendis compte que j'avais mon alibi pour voir si Nuage d'Illusion allait bien, et vérifier que sa proie allait bien finir sur notre petit tas de gibier.

« C'est peut être Nuage d'Illusion qui est tombé, à cause de sa blessure. »

Je m'élançais sur quelques foulées, puis je me tournais vers Constellation de Feu :

« Tu viens voir avec moi ? »

Guerrière Messages : 29

Alors que Constellation de Feu tente de répondre du mieux qu'elle peut aux deux questions, elle remarque quelques tics d'impatience qui trahissent l'air calme de son interlocutrice.

« Pourquoi cette chatte semble-t-elle toujours de mauvaise humeur et méfiante? J'essaie simplement de me montrer gentille! »

Elle baisse la tête et soupire. La guerrière au pelage de feu était fatiguée d'essayer de se rapprocher des autres membres du clan. Étant rarement certaine de la façon dont elle devait réagir aux paroles des autres chats ou encore de comment les aborder, elle avait chaque fois l'impression qu'elle ne faisait que les repousser.

« C'était plus simple avec ce solitaire. Il était autoritaire, mais à part ça, il n'avait pas un tempérament compliqué. »

Songeant à cela, elle écoute à moitié Croc du Loup-Garou:

« Il a peut-être avalé trop de graines de pavot se soulager. Elles apaisent tellement qu'elles peuvent tromper nos sens. »

« C'est peut-être ça... »

Sa baisse de moral ne dure pas longtemps, puisqu'un bruit vient perturber le calme environnant. Si ce son attire l'attention de Constellation de Feu, Croc du Loup-Garou semble encore plus intriguée qu'elle:

« Tu as entendu ce bruit ? On dirait que quelque chose est tombé. C'est peut-être Nuage-d'Illusion qui est tombé, à cause de sa blessure. Tu viens voir avec moi ? »

Devant l'agitation soudaine de la dirigeante de la patrouille, Constellation de Feu ne peut que se poser des question:

« Qu'elle mouche l'a piquée? Est ce que Croc du Loup-Garou connaît depuis tantôt la position de Nuage d'Illusion? Et pourquoi est-ce qu'il suscite tant son attention? »

Elle n'est pas totalement convaincue que l'apprenti soit la source du bruit, mais décide néanmoins de rejoindre la chatte noire, avant qu'elle ne s'impatiente.

« Je te suis. »

Guérisseur Messages : 190

Aller, au boulot !

« What if I do not want ? »

La proie était dans ta gueule. Tu étais là. Tu ne bougeais pas. Tu regardais autour de toi, complètement désorienté. Pourquoi ne bougeais-tu pas ? Pourquoi ne savais-tu pas ce que tu devais faire ? Tu te retins de feuler. Feuler... pourquoi aurais-tu feuler ? Tu savais juste que tu avais eu envie de feuler, mais que tu t'en étais empêché pour quelques raisons. Soupir. Ton pelage avait retrouvé son aspect d'origine, quoi que légèrement ébouriffé. Tu serais dû pour te faire une toilette, mais même si tu te trouvais désorienté, tu savais bien que ce n'était pas le temps de faire une toilette. De plus, tu n'avais aucunement envie d'aplatir ton pelage. Tu voulais seulement partir. T'en aller. Retrouver les autres et rentrer au camp, parce que tu ne voulais plus te promener sur les terres du Clan de l'Ombre, tu voulais seulement te coucher et fermer les yeux pour t'envoler le monde des rêves. C'était tout ce que tu voulais, parce que tu ne voulais certainement pas chasser. Pourquoi avais-tu accepté ? Nouveau soupir.

Tu savais. Tu savais ce que tu devais faire avec la proie. Retrouver les deux guerrières qui étaient dans ta patrouille, mais tu n'avais pas compris où était l'endroit de rencontre. Alors tu t'assis, et déposas doucement la proie sur le sol, regardant autour de toi. Le paysage était blanc, blanc pur, détonnant avec ton pelage roux chatoyant. Le paysage, tu ne l'aimais pas. Le blanc te rappelait la Vie et tu n'aimais pas la Vie. La proie était près de toi, et toi tu te trouvais droit, regardant autour. Il n'y avait personne. Tu te trouvais seul. Ça ne te dérangeait pas, après tout. Tu ne détestais pas être seul, tu aimais même seulement, même si tous ne pouvaient pas comprendre que tu préfères être seul qu'être accompagné par d'autres félins. La mélodie et les voix prenaient suffisamment de place, tu ne voulais pas que d'autres prennent encore plus de place et tu n'avais jamais eu besoin de qui que ce soit, alors pourquoi à ce jour cela changerait ? Tu ne voulais pas qu'on empiète sur la solitude qui se trouvait près de toi. Tout comme tu ne voulais pas faire ce que tu n'avais pas envie de faire et actuellement, tu n'avais pas envie de chasser ou seulement de bouger, alors tu restais là, les yeux quelque peu dans le vague, sans trop savoir quand les deux autres viendraient et te trouveraient, cela importait-il réellement ? Non, ça n'importait pas, vraiment pasé

Tu fermas les yeux. Ta respiration était douce. Elle était lente. On aurait pu croire que tu t'étais envolé dans le domaine des rêves, mais non, tu étais toujours bien dans la réalité, dans l'instant présent. Même si ta respiration donnait l'impression du contraire. Tes oreilles étaient dressées, et tu écoutais les bruits autour. Il y avait des touts petits bruits, probablement ceux des proies qui sortaient furtivement pour se nourrir ou encore les étranges petits bruits de celles qui hivernaient. Tu entendais également le vent qui soufflait, cela faisait une friction avec tes oreilles. Puis tu perçus le sol que faisait tes semblables lorsque leurs pattes touchaient le sol dans une vitesse plus ou moins élevée. Tu ouvris alors les yeux et de ta patte droite approchas la proie de toi. Tu les attendis, ton regard de sang bien ouvert, fixant la direction d'où provenait le son. Tu te demandais si c'était Constellation de Feu et Croc de Loup-Garou ou un autre chat du Clan de l'Ombre.

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Guerrière Messages : 138

Constellation de Feu ne semblait pas prête à me suivre. Je ronchonnais au fond de moi. Allez viens ! T'es pas un peu curieuse dans ta vie de chat ? Finalement, bon an mal an, elle décida de me suivre, avec un air peu convaincu :

« Je te suis. »

Je soupirais, et je repartis en tête d'un pas ferme et décidé, sans faire attention au bruit que je faisais. Il fallait que je le trouve. J'essayais de construire un itinéraire pour le trouver à partir de ce que j'avais vu depuis le chêne, mais sa piste était très nettement marquée. Je ralentissais un peu, consciente tout de même de faire un peu de boucan dans la neige. J'étais un peu inquiète de ce que j'allais trouver. La perspective de trouver un agresseur éventuel, félin, renard ou blaireau, m'inquiétait moins que celle de trouver Nuage d'Illusion en plein délire. Lorsque j'approchais de sa localisation, je m'aperçus que l'apprenti n'avait pas bougé d'un poil depuis que je l'avais surpris. Pas du tout, même pas d'un pas. Que faisait-il ? Qu'attendait-il ? Je savais que sa blessure n'était pas le meilleur atout pour chasser mais tout de même, pas à ce point ! Sinon il ne serait pas sorti de la tanière du guérisseur. Le chat roux, qui tranchait avec le paysage blanchit, regardait complètement ailleurs, comme si ce paysage ne l'intéressait pas. Il me sembla qu'il ne reprit conscience du monde extérieur qu'à notre arrivée, moi et Constellation de Feu.

Sa patte se replia machinalement vers lui, entraînant la proie qu'il avait attrapé avec lui. Il ne semblait pas du tout surpris, à mon grand désarroi. J'aurai pensé surprendre un sursaut au moins. La tête vide, je me rendis compte que je n'avais rien prévu comme motif, mise à part le bruit que j'avais entendu. Mais oui, le bruit ! Cervelle de souris !

Pas démontée par son attitude, je lui demandais, comme si rien n'était arrivé :

« Tout se passe bien ici ? J'ai entendu un bruit suspect qui venait d'ici avec Constellation de Feu, alors on est venu voir de quoi il en retournait. Tu as entendu quelque chose ? »

La question ne servait à rien, je le savais. Il n'avait rien entendu, tout simplement car ses sens n'étaient pas concentrés sur l'environnement autour de lui mais sur son être. Il me racontera quelque mensonge d'apprenti, histoire de me faire dégager d'ici le plus vite possible, mais je n'allais pas me laisser faire. De toute façon, il devait m'obéir. Il ne pouvait pas chasser plus ancien que lui.

Je fis exprès de fixer sa proie du regard quelques instants, avant de lui dire :

« Belle prise ! Et si tu nous raccompagnais au noisetier pour que l'on constate si on a assez attrapé de proies pour aujourd'hui ? On pourra peut être chasser en groupe quelque chose de plus consistant. »

Je ne croyais pas un mot de ce que je disais, mais j'étais fière d'avoir dit tout ce baratin d'une traite, sans réfléchir. Ce que je voulais en premier lieu, c'était l'observer. Il m'intriguait jusqu'au bout des poils. J'avais hâte de voir son comportement lorsqu'il était entouré de félins.

Guerrière Messages : 29

Lorsque la meneuse de la patrouille ralentie, la chatte aux yeux dépareillés va la rejoindre, mais s'arrête peu avant d'arriver à sa hauteur. Elle choisit plutôt de s'asseoir et d'observer la situation invraisemblable qui s'offre à elle, car après tout, un apprenti en patrouille de chasse qui est étendu au sol, non-chaland, ça ne se produit pas tout les jours. Elle s'intéresse à la réaction de la chatte noire qui se trouve maintenant à moins d'une longueur de queue du matou roux.

« Belle prise ! Et si tu nous raccompagnais au noisetier pour que l'on constate si on a assez attrapé de proies pour aujourd'hui ? On pourra peut être chasser en groupe quelque chose de plus consistant. »

Ses moustaches frémissent.

« Quelque chose de plus consistant? Nous ne sommes pas des chats du Clan du Vent! Ce n'est pas comme si nous chassions des lapins dans la lande. Que pourrions-nous attraper de plus consistant, ici, en pleine saison? »

Elle attend un instant puis, voyant que Nuage d'Illusion n'a pas réagit, elle s'adresse à Croc du Loup-Garou:

« Je crois que nous n'aurons pas besoin de chasser d'avantage. Nous avons tous attrapé quelque chose et, ce n'est pas si mal, pour la mauvaise saison. Certaines patrouilles de bons chasseurs rapportent moins de gibier que ça. »

Sa queue se met à fendre l'air. Même si elle s'est faite entendre, Constellation de Feu sait que la meneuse de la patrouille ne réagira probablement pas. Pas tant que l'apprenti n'aura pas lui-même réagit.

« Qu'attend Nuage d'Illusion pour réagir ? »

Elle se lève et va se poster à côté de Croc du Loup-garou, espérant déclencher une réaction chez l'un des deux félins.

Domestique Messages : 38

|| Je réponds cette semaine ou en fin de semaine

Guérisseur Messages : 190

Aller, au boulot !

« What if I do not want ? »

Tu ne bougeais toujours pas, attendant simplement que l’odeur se rapproche et que tu puisses mettre une apparence sur l’effluve particulière du Clan de l’Ombre, une effluve qui ne te paraissait toujours pas être la tienne, une odeur qui te déstabiliserait toujours, parce que toi, tu n’étais pas un membre à part entière de ce Clan, non. Tu ne faisais pas entièrement partie du Clan de l’Ombre et sans doute que cela n’arriverait jamais, ton esprit demeurant entièrement solitaire. Lusion, de ton nom de solitaire. Tu attendais de voir qui venait de se faire entendre, à qui appartenait l’odeur et les bruits de pas, et tu le sus bien rapidement en voyant légèrement au loin les deux membres de la patrouille de chasse. Les deux femelles s’approchèrent de toi, mais tu ne bougeais point et tu attendis. Tu attendis simplement de savoir ce qu’elles voulaient, pourquoi elles étaient venues te voir, pourquoi elles ne chassaient pas, elles, comme cela semblait bien leur tenter. Toi, tu ne voulais pas chasser et la mélodie t’en avait bien empêché, mais elles, elles étaient parties chasser alors pourquoi ne le faisaient-elles pas ? Tu n’étais pas celui dont il fallait se soucier.

Croc du Loup-Garou te demanda alors si tout se passait bien, parce qu’elle avait entendu un bruit venant de l’endroit. Bien sûr qu’il y avait eu un bruit, ensuite était-il suspect ? Tu avais entendu la mélodie, tu avais fait du bruit en faisant tomber ta proie, mais était-ce de celui-ci dont la guerrière parlait ? Tu inclinas la tête, ton regard de sang se plongeant dans celui de celle t’ayant fait quitté le camp alors qu’elle, elle fixait ta proie quelques instants. Qu’est-ce qu’elle avait, ta proie ? Tu en avais attrapé une et c’était déjà bien pour toi, toi qui ne désirais pas chasser. Toi qui avais accepté d’attraper une proie alors que tu aurais juste pu… rentrer au camp et ne plus bouger de la journée, comme prétendant être encore trop souffrant pour sortir faire quoi que ce soit. C’était étrange que tu ne veuilles jamais réellement chasser, mais tu te souvenais de tes années solitaires. Ces années où tu ne chassais point et au final, tu préférais manger et ne pas chasser. Alors la femelle te parla de retourner au noisetier pour constater si la chasse du groupe s’était montrée fructueuse.

Quelque chose dans son regard te donnait l’impression qu’elle voulait voir autre chose que ce qu’elle disait, mais tu ne pouvais pas lire en elle comme tu parvenais à le faire en certains chats, on aurait dit que quelque chose te bloquait son âme. Ce n’était pas grave, tu n’insisterais pas. Tu n’avais pas la curiosité des autres chatons, des autres félins, des autres novices, non, tu n’avais pas leur curiosité et sans aucun doute que jamais tu ne l’aurais. Ce que tu ne pouvais obtenir comme renseignement, tu ne tenterais point de l’avoir par tous les moyens. Elle proposa même de chasser en groupe si jamais les proies n’étaient pas suffisantes. Chasser en groupe ? Si elle voulait. Tu en avais franchement rien à faire, du moment que la chasse était rapide. Ou alors peut-être que la mélodie reviendrait te sauter d’une chasse en groupe, parce que tu n’avais absolument pas envie de chasser. Tu la regardais toujours, immobile, ton regard de sang sans émotions.

Tu ne bougeais pas. Tu ne parlais pas. Tu regardais à tour de rôle les deux félines, sans réellement bouger tes yeux, tu ne réagissais pas. Cette absence de réponse et réaction en provoquant une chez Constellation de Feu qui s’adressa alors à la meneuse de patrouille. La guerrière rousse donna l’impression d’essayer de changer la situation en expliquant qu’ils n’avaient pas besoin d’essayer de trouver plus de proies puisqu’ils en avaient chacun une et que c’était la mauvaise saison, après tout. Tu remarquas la queue de la féline qui venait de parler qui fendait l’air et tu la vis bouger pour venir se poser près de Croc du Loup-Garou tandis que tu regardais cette dernière sans réaction, toujours, jusqu’à ce que quelques autres longues secondes ne s’écoulent.

« J’ai fait tombé ma proie, c’était peut-être ça le bruit. »

Ce fut ta seule réponse tandis que tu te levas et t’étiras, semblant ainsi prêt à les suivre si jamais elles décidaient de reprendre le chemin.

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Guerrière Messages : 138

Il me semblait que Constellation de Feu n'était pas très d'accord pour continuer la chasse. Tu t'es prise pour quoi ? Un chaton ? T'es une chasseuse, tu dois chasser le plus possible pour ton Clan ! Pas ronfler dans un coin de la tanière ! Et puis au moins, tu peux espérer trouver des restes dans la pile de gibier. Si je n'avais pas été moi, j'aurai été parlé au lieutenant pour rapporter cette non motivation à la chasse, mais il y aura des soupçons, et on parlera de moi. J'ai envie de me faire un peu oublier dans les potins et les histoires, depuis très longtemps.

Je revenais à Nuage d'Illusion. Il avait incliné la tête suite à mon inquiétude concernant le bruit, et semblait réfléchir. Réfléchir à « J'ai entendu un bruit ou j'ai pas entendu de bruit » ? Non. Il pensait sûrement au fond de mes paroles. Cela avait dû ressortir, que je cherchais autre chose que ce que je demandais. Son regard passait de moi à l'autre femelle, mais ne reflétait rien, pas d'émotions. Il ne laissait rien transparaître, ni peur, ni doute, ni contentement. Il fallait tout deviner chez lui, son regard de sang ne laissait rien passer. Le temps s'écoulait à l'infini. J'avais l'impression que des lunes étaient en train de passer, mais la neige et le froid étaient toujours présent. Ce petit commençait sérieusement à m'énerver. Pourquoi gardait-il le silence cet apprenti ? Il avait mangé sa langue ? J'avais bien envie de lui donner un coup de patte derrière la tête pour lui faire cracher des mots, mais je me retenais, sachant que ma camarade ici présente n'accepterait pas du tout ce geste. Je gardais néanmoins un visage froid, renfrogné.

Finalement, après encore des instants interminables, Nuage d'Illusion me répondit :

« J’ai fait tombé ma proie, c’était peut-être ça le bruit. »

Sans blague, et puis les oiseaux volent et la neige tombe sur le sol ? Pitoyable, tout ça pour ça. Visiblement satisfait, même si encore une fois on ne voyait rien à travers ses yeux rouges, il se leva et s'étira. Bon, au moins il était coopératif, il voulait bien bouger. Mais la moins coopérative, c'était bien Constellation de Feu. De quel droit osait-elle contester la chef de patrouille ? Elle n'allait pas m'arrêter comme ça. De toute façon, elle ne m'avait pas dis explicitement qu'elle ne voulait pas chasser. J'avais peut être mal interprété sa moue, peut être destinée à l'apprenti. Il n'y avait qu'un moyen pour le savoir. Mais d'abord, retour au bercail.

Je m'adressais d'abord à l'apprenti, puis aux deux félins :

« Bon, très bien. Retournons donc au noisetier. »

Instinctivement, je pris la tête de la patrouille qui rentrait au noisetier. Je marchais en avant, d'un pas léger, attendant qu'au détour d'un virage, une boule de poil imprudente pointe son museau. Mes deux camarades étaient en arrière, j'entendais leur pas, mais je ne savais pas si ils guettaient eux aussi quelque chose d'autre à rapporter au camp.

Malheureusement, je ne vis rien de vivant sur le chemin du retour. Un peu déçue, j'humais l'air pour retrouver l'endroit où Constellation de Feu et moi avions caché nos proies. Je tâtais le fond de la racine avec ma patte pour vérifier que les proies étaient toujours là, et pas seulement leur odeur. Je sentais leur fourrure. Perchée sur la racine, je fis un signe de tête à l'apprenti pour qu'il vienne déposer sa proie, et j'attendis que la chatte rousse vienne me rejoindre pour, à nouveau, proposer mon idée de chasse en groupe, mais de façon détournée.

Je me tournais vers la guerrière :

« Tu penses qu'il y a assez de proies pour aujourd'hui ? Ou sens-tu qu'autre chose va venir rejoindre notre tas de gibier ? »

Je m'attendais à voir un air surpris et confus se dessiner sur le visage de la femelle. J'avais tourné la question à la façon d'un membre du Clan des Étoiles. Après, je ne sais pas si cette méthode marchera. Mais au moins j'aurai tenté, et je me serai bien amusée.

Guerrière Messages : 29

« Décidément, cette expédition de chasse prend une tournure inusitée ! »

Alors que les trois félins retournent au pied du noisetier, Constellation de Feu sent une certaine tension s'est instaurer. L'espace d'un instant, elle s'interroge à savoir si elle pourrait en être en partie responsable, mais ne trouvant rien à se reprocher, elle met plutôt la faute sur le comportement de Croc du Loup-Garou.

« Qu'ai-je bien pu faire ? Je ne vois rien qui puisse justifier son comportement. C'est peut-être Nuage d'Illusion, dans ce cas. Il agit un peu étrangement, mais ça ne peut pas être simplement dû à ça. Diriger une patrouille n'est pas de tout repos, mais cette chatte est beaucoup trop stressée. Elle s'est peut-être levée de la mauvaise patte... À moins que ce ne soit sont caractère habituel. »

Elle secoue sa tête pour chasser cette idée. Elle n'est pas prête à admettre qu'un chat puisse avoir un tel comportement quotidiennement. Après tout, c'est la première fois qu'elle fait équipe avec Croc du Loup-Garou, il est donc trop tôt pour la juger.

Dès l'instant où elle rejoint le noisetier, la chatte noir vient vers elle.

« Tu penses qu'il y a assez de proies pour aujourd'hui ? Ou sens-tu qu'autre chose va venir rejoindre notre tas de gibier ? »

Bien entendu, elle fait allusion à ce que la guerrière rousse lui avait dit, juste un peu plus tôt. Constellation de Feu a soudainement l'impression que la meneuse de la patrouille lui manque de respect. En la regardant droit dans les yeux, elle lui répond avec un ton assuré:

« Je n'ai aucune opposition pour continuer de chasser. C'était une suggestion et c'est pour Nuage d'Illusion que je la proposais. Tu as insinuée toi-même que sa blessure le faisait peut-être encore souffrir. Tu ne vas tout de même pas me reprocher de vouloir m'assurer que les autres sont en bonne santé ! »

« Et puis tant pis, si elle considère cela comme un manque de respect. Elle n'avait qu'à pas se moquer de moi ! »

Elle continue de soutenir le regard de son aînée, curieuse de savoir ce que celle-ci va bien pouvoir lui répondre.

Guérisseur Messages : 190

« What do you think ? »

Ça te semblait simple, comme explication. Ta proie était tombée. Mais ça ne semblait pas plaire à la guerrière qui te regarda posément. En fait, tu ne semblais pas le seul problème. Pourtant, ça ne t'importait absolument pas. Ça ne t'importait absolument pas. Comment les avis des autres et leur état d'âme pouvaient importer ce novice insensible que tu étais ? Tu t'ébrouas légèrement tandis que tu regardais tour à tour les chats présents. Deux félines. Aux pelages différents. La meneuse de la patrouille vous dit alors que vous devriez retourner au Noisetier. D'accord. Pourquoi pas. Tu ne savais pas trop pourquoi elle voulait que vous y retourniez. Peut-être pour vos proies. Ou alors pour te tester et tester Constellation de Feu, mais... encore une fois, ça ne t'importait absolument pas. En fait, absolument rien t'importait sauf ce quelque chose que tu ne saurais décrire, cette mélodie et ces voix. Il n'y avait absolument rien de plus qui t'importait. Et au final, en tant que parfait insensible indifférent au monde qui l'entourait, tu ne voyais pas non plus pourquoi cela devrait te toucher, pourquoi cela devrait t'affecter.

Croc du Loup-Garou prit la tête du petit groupe qui devait retourner au Noisetier et tu te contentas de la suivre, après avoir pris ta proie dans ta gueule, sans trop savoir ce que vous feriez. Quand bien même le niveau de proies ne lui convenaient pas, ce n'était pas comme si vous vous trouviez à la saison des feuilles vertes, alors il ne fallait pas espérer trouver beaucoup de nourriture et ça, tu l'avais bien appris. Tes pattes foulaient le sol tandis que vous vous approchiez du but. Ton regard rouge n'exprimait qu'une absence de ressentiments, qu'un vide émotionnel, comme toujours. Est-ce que ça dérangeait les autres ? Est-ce que ça les agaçait ? Et puis, est-ce que ça te dérangeait que ça les dérange ? Au final, encore une fois, ça ne te touchait pas et tu ne t'en préoccupais pas. C'était toujours pas ainsi. Tu fixais l'horizon sans regarder aux alentours. Le paysage qui se situait tout autour de toi ne parvenait pas à capter ton attention et l'idée de devoir chasser y arrivait encore moins, alors... Tu ne faisais que regarder devant toi en attendant de voir votre destination. Ce qui ne sut tarder.

Tu la regardas aller chercher les proies qu'elles avaient toutes les deux trouver et t'approchas après une seconde d'hésitation lorsque Croc du Loup-Garou te fit signe d'approcher. Tu ne voulais pas être près des deux autres félines, la proximité avec les autres te rendaient malades, tu préférais de loin la solitude. Tu avais toujours préféré la solitude. Tes muscles étaient tendus et si le moindre geste de tes camarades devait perçu comme menaçant, tu savais bien que tu bondirais. Parce que tu devais te protéger. Constellation de Feu approcha et la meneuse de la patrouille lui posa une question qui ne fut pas entendu par tes oreilles semblant préférer écouter le son de la Mort au loin. Il n'entendit que la réponse de Constellation de Feu et le concerné fouetta le sol de la queue doucement. Irrité ? Exaspéré ? On aurait su le dire, son regard demeurait indifférent. Il voulait juste rentrer. Mais le silence demeurait. Il ne parlait pas.

Réalisée par Gaki. que vous pouvez retrouver sur Epicode

Guerrière Messages : 138

La guerrière rousse ne fut pas impressionnée, et n'hésita pas à répliquer. Je craignais de l'avoir énervé de trop, mais après tout j'étais une guerrière tout comme elle, et bien plus expérimentée. Je n'avais rien à craindre d'elle.

«Je n'ai aucune opposition pour continuer de chasser. C'était une suggestion et c'est pour Nuage d'Illusion que je la proposais. Tu as insinuée toi-même que sa blessure le faisait peut-être encore souffrir. Tu ne vas tout de même pas me reprocher de vouloir m'assurer que les autres sont en bonne santé ! »

Je montrais les dents instinctivement. J'en voulais à Constellation de Feu d'avoir dit à haute voix que j'avais pensé que sa blessure le faisait souffrir, il pourrait se retourner contre moi alors que je ne le pensais pas du tout. Déjà que ma réputation était mauvaise chez les guerriers, il ne manquerait plus que j'en ai une chez les apprentis aussi !

D'un ton hautain, je lui répondis :

« Si tu te préoccupes plus de la santé de Nuage d'Illusion que de la santé du reste du Clan, ce n'est pas mon problème. »

Après une pause, je rajoutais dans un grognement :

«Bon, on a des proies quand même. On rentre au camp. »

Je jetais un coup d’œil furtif à l'apprenti, pour observer sa réaction. Beaucoup d'apprentis auraient été horrifié, du moins impressionné, par une telle altercation soudaine entre deux guerrières redoutables. Ses muscles étaient tendus, il était en alerte, comme si il redoutait un combat. Mais son visage ne reflétait rien. Toutefois, il n'était pas resté indifférent aux paroles de Constellation de Feu, car j'avais entendu sa queue claquer au sol, comme pour remplacer un grognement. Néanmoins Nuage d'Illusion ne pipait mot, il regardait le vide. Je m'y étais déjà habitué, et pour ainsi, j'aimais bien ce comportement. Je préférerais encore qu'un félin m'ignore, fasse ce qu'on lui demande sans discuter ni poser de questions, que tout ces chats qui me jetaient des regards mauvais et qui cherchaient à s'éloigner comme si je portais la maladie transmise par les rats du Charnier. Il manquait juste un peu de sympathie, mais je n'en exprimais pas tellement non plus.

M'ébrouant pour me rafraîchir les esprits et me remettre dans un état calme, je descendais de ma racine en me laissant tomber au sol et je pris mon campagnol fraîchement attrapé dans la gueule. Je tournais le dos aux deux félins et je fis un signe de queue signifiant que l'on rentrait. Au cas où ils auraient fait semblant de ne pas me comprendre. Mon campagnol m'empêchait de répéter mon ordre, qui pourrait être mal pris si je l'avais dis sur un ton un peu dur.

Prenant le chemin qui menait au camp, je commençais à douter de la positivité de cette patrouille. Constellation de Feu ou Nuage d'Illusion allaient-ils en parler ? Créer de nouveaux ragots qui m'empêcheront de redevenir chef de patrouille un jour ? Je me secouais de nouveau. Ce n'était pas le moment de douter. Il fallait avoir confiance, confiance en moi.

[Sauf si il y a un rebondissement, je pense que la patrouille est terminée et que c'est ma dernière réponse]

Guerrière Messages : 29

Constellation de Feu a à peine fini de parler que Croc du Loup-Garou rétorque:

« Si tu te préoccupes plus de la santé de Nuage d'Illusion que de la santé du reste du Clan, ce n'est pas mon problème. »

Cette réplique cinglante et méprisante fait rabattre en arrière les oreilles de la rouquine, mais cela ne dure qu'un court instant, car la colère commence à monter en elle. Elle s'apprête à répliquer quelque chose, mais au moment où elle ouvre la gueule pour parler, la chatte au pelage ébouriffé clôt la discussion:

« Bon, on a des proies quand même. On rentre au camp. »

Cela suffit à Constellation de Feu pour qu'elle se mette vraiment en colère. Faisant aller frénétiquement sa queue de gauche à droite, elle regarde la meneuse de la patrouille prendre son campagnol, puis faire signe de rentrer au camp. C'est à ce moment-là que la colère la guerrière éclate.

« En disant ça, tu espères peut-être que je me sente mal parce que je me soucie d'un seul chat plutôt qu'un clan ? Si c'est ce que tu voulais, tu peux toujours courir ! Je ne regretterai pas de me soucier de la santé d'un chat plutôt que de l'appétit du clan entier. Traite-moi de chat déloyal si tu veux, mais ce sera toujours mieux que d'être un chat avec un cœur de renard comme toi ! »

À ces mots, elle s'empare de sa propre proie en détale en direction camp, seule et réfléchissant à la suite des événements; si jamais Croc du Loup-Garou raconte au lieutenant ce qu'il s'est passé, et il ne fait nul doute qu'elle le fera car elle sera obligée, Constellation de Feu sera presque assurément privée de repas pour avoir tenu tête à la meneuse de la patrouille, pour lui avoir désobéit, peut-être même pour l'avoir insultée ou pour une raison quelconque et sans importance. Mais avant tout cela, la chatte rousse rentrera au camp, déposera sa proie sur le tas de gibier et repartira aussi vite du camp qu'elle est arrivée, pour éviter d'avoir à croiser Croc du Loup-garou. Elle ira se réfugier quelque part sur le territoire et ne reviendra pas avant la nuit.

» This night I dreamed || Ft. Illu'
» Un jour pour toujours [feat Illu]
» H=G (vous allez comprendre (; ! )
» Remotivation! Allez les chats!

Allez, au boulot! [PV Coco et Illu']

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