Oh... Des arbres, noirs. Le ciel, noir. La terre, noire. Un cauchemar, j'imagine. J'étais assis là, au milieu d'une clairière noire. Mes yeux regardaient de gauche à droite; rien. Peut-être étaient ici les personnes qui m'aimaient et que j'aimais en retour; personne donc. Sauf moi. Et encore, suis-je sûr de m'aimer?
Je me levai, avançai, tournai; partout la même chose, à croire que c'est ce qui m'attendait si je restais avec un caractère comme le mien. Puis tout se brisa, et je tombai dans le vide, je sentai mes os se briser sur une surface froide. Et je me réveillai en sursaut. Je sortis de la tanière, réveillant un guerrier au passage, qui me regarda durement. Je ne fis que lui renvoyer un regard froid. Si il n'avait pas été sur mon chemin, je ne l'aurais pas réveillé, ce n'est pas ma faute. Je m'avançai doucement vers la pile de gibiers, l'aube pointait le bout de son nez, mais il faisait encore sombre; la plupart des guerriers et des apprentis dormaient encore. Je pris une souris, qui était la première sur la pile des rongeurs, et commençai à la manger. J'aimais le goût du sang frais, le sentir couleur dans ma gorge... Le goût et l'odeur de la chair aussi... Une fois cette "délectation" finie, je sortis du camp, n'attendant pas que notre lieutenante organise les patrouilles. Je préférais être seul.

Mes pas me menèrent jusqu'aux terriers. Peut-être y avait-il des proies dans ceux-ci? Des lapins? Des souris? Et bien je ne le saurai jamais, car je m'était contenté de tuer un mulot suicidaire sur le chemin. En effet, il s'était presque jeté dans mes griffes, et il avait juste fallut que je le finisse d'un coup de patte violent pour lui briser la nuque. Et maintenant...? J'attendais que la journée se finisse. La vie en Clan était bien pénible, parfois. Je me couchai non loin des terriers, là, je serais tranquille jusqu'à ce qu'une patrouille passe et me rappelle à l'ordre, comme tous les jours.
Je laissais le soleil baigner ma fourrure noire, me réchauffant par la même occasion, lorsque je sentis une odeur infecte non loin. Je me levai en sursaut, voyant un renard sortir de l'un des terriers... Il était rare qu'ils y aillent, je ne m'en étais donc pas soucié... Mais j'aurais dû. Ce que je n'aime pas avec ces animaux, c'est qu'ils sont trop forts, et trop grands, je ne peux donc pas les voir souffrir ou mourir souvent... Cela me contrarie. Beaucoup je dois dire. Mais là n'allait pas la conversation, j'étais en danger. De mort même.

Le renard n'attendit pas que je lui dise pour attaquer, et là commença un dur combat... Que je ne remporterais pas seul... Oh, et puis, pourquoi ne me laisserais-je pas mourir, après tout? Il me mordit à la patte arrière droite, je poussai un cris puissant, me demandant si d'autres l'aurait entendu. Après tout, j'ai perdu presque tout, dans ma vie. Je sentais mon sang couler, mais j'essayais tout de même de faire face à la bête. Si il y a une infime chance que je survive, autant la tenter.
Jusqu'à ce que je sente une odeur... Un solitaire?