Coeur Blanc s'était perdu dans ses pensées à force d'attendre, il vacillait légèrement de fatigue. Une fois en face de Serre de Faucon il lui sauterait à la gorge, enfin si il venait. Plus la nuit était profonde plus il faisait froid, le matou couleur neige fit gonfler son pelage pour se réchauffer un peu. Il se redressa un peu et fit les cents pas pour se maintenir éveillé. Les yeux au ciel, il fit des allées-retours, des cercles dans le champ immensément vide. Seul... Voilà le mot qui lui vient à l'esprit. Les voix dans sa tête s'étaient tues, à croire qu'il fallait exaucer leur souhait pour avoir la paix. Soudain une voix le fit sursauter. Une voix sombre, cette voix... Il s'en rappellerait toute sa vie, il était là, il était temps. Il pivota lentement pour lui faire face. Le matou gris rayé de noir se tenait face à lui, il semblait puissant, fort. Coeur Blanc en fit de même, gonflant encore plus sa fourrure pour l'impressionner. Il voulait l'attaquer mes ses pattes refusaient d'avancer.

Salutations, Coeur Blanc. Miaula-t-il

Il avait l'air si posé, au premier abord on aurait pu penser que ce n'était pas du tout le même chat qu'il avait bien des lunes auparavant, celui qui avait tranché la gorge de la pauvre chatte du clan de la rivière. Celui qui devait avoir tué d'ailleurs beaucoup de chats. Peut être même de chiens? Le guerrier du clan de l'ombre répondit la queue fouettant l'air et sur un ton calme mais où l'on pouvait sentir sa rage, sa colère, sa haine...

"Je t'attendais, stupide chat. C'est toi hein?"

Soudain une boule se forma dans le creux de son ventre et il commença à crier :

"C'est toi sale traitre! Avoues!"

Les poils de l'échine du guerrier gris se dressèrent, il montra les crocs mais ne bondit pas, ne fit pas LE geste de trop. Coeur Blanc plantait ses griffes dans le sol cherchant en même temps à se retenir et en même temps s'encourager, se dire que quand il faut y aller faut y aller! D'une voix qui montrait un ennuie profond mais pourtant faux (Coeur Blanc savait bien que ce chat n'attendait qu'une chose : se battre) :

"Tu m'attendais ? En quel honneur ?"

Vas-y, fais ton ptit air surpris! Le mâle du clan du vent se rapprocha en le fixant droit dans les yeux. Il reprit les oreilles baissées :

"Tu sembles m'en vouloir pour quelque chose, mais quoi ?.. Laisse-moi me rappeler... "

Quel enflure! La rage montait, il ne pouvait plus, il ne pouvait plus faire semblant. Il s'élança vers l'ennemi, les griffes toutes sorties. Il allait lui faire la peau, il pouvait en être sûr! Il allait lui arracher la fourrure, lui crevait ses yeux bleu méprisants. Il bondit et atterrit sur son dos puis commença à lui mordre la queue, laissant sa haine s'échapper.

Le matou se débattit furieusement puis se rendant compte que ça technique ne marchait pas du tout, il fit un roulé boulé sur le côté pour m'écrasa. Cette crotte de rat y mit bien tout son poids de sorte à ce que Coeur Blanc suffoqua. Ce dernier desserra donc les dents le laissant lui échapper. Une fois remis sur leurs pattes, ils se fixèrent, Serre de Faucon remuait sa queue blessé, il avait l'air agacé que le combat ait pris cette tournure. Ses yeux luisirent d'un éclat malsain :

"Comment elle s'appelait, déjà ?.."

Oh non, le cliché du "on parle de ce qui t'a blessé"! Le matou était exaspéré, triste et furieux, il voulait juste en finir avec ce, ce... Oh clan des étoiles je ne sais même plus quoi dire... L'ennemi marcha un peu puis s'arrêta :

"Ah. Elle s'appelait Cœur Beige, c'est ça ? C'est un joli nom... Elle avait l'air toute gentille, toute inoffensive... Elle devait avoir beaucoup d'amis, cette petite. Dommage qu'elle soit morte cette nuit-là."

Il le provoquait, n'attendait qu'une seule chose, que le guerrier couleur écume se jette sur lui, qu'ils se battent, qu'ils prouvent leur force, peut être même qu'ils attendaient la mort de leur ennemi.

"Dommage que tu ne saches pas te battre, chaton, tu aurais pu venger ta belle.

-C'est ce que je vais faire." murmura le combattant aux yeux verts.

Soudain il se sentit basculer, le traitre était sur lui, il l'avait plaqué au sol? Oui il avait belle et bien plaqué au sol! Il rapprocha son visage et dit d'un air de défi, un air hautain :

"Je vais t'apprendre."

Coeur Blanc plaça ses pattes au niveau du bas ventre de son ennemi et commença à donner des coups griffes sortit. Il lui martela le ventre un moment de sorte à ce que ce chat impur le lâche.

Tout en lacérant le ventre de Serre du Faucon, Coeur Blanc devait supporter les griffures aux épaules qu'il lui était infligé. L'autre le mordit rapidement à l'épaule, le sang souillait sa fourrure blanche, on ne voyait plus que ça, un rouge coquelicot sur la blancheur d'une neige de la mauvaise saison.

"Visiblement, je me suis trompé. Tu sais à peu près te battre. En tout cas tu sais où frapper pour faire mal." Feula l'ennemi qui s'était éloigné d'un bon.

Le matou ombreux préféra ignorer la douleur de ses plaies pour mieux se battre avec le traitre. Ce dernier accourut vers le valeureux guerrier puis sauta sur son dos avant que le matou blanc ne comprenne quelque chose. Il s'apprêtait à lui mordre le coup lorsque soudain il s'arrêta. Tiens c'était l'occasion de se battre comme jamais! Le félin aux yeux émeraude envoya le chat des plaines valdinguer sur le coté, courut vers lui et lui balançât un bon nombre de coups de pattes, les griffes sortis. Tiens, c'est pour tout ce que tu lui a fait sale monstre! Soudain il sembla reprendre ses esprits et l'envoya au loin avant de crier :

"Pourquoi tu continues à m'attaquer? Tu attends quoi? Que je te tue? Ou de me voir mort?"

Vers la fin, sa voix s'était atténuer, comme si toute sa colère s'en était allée. Coeur Blanc répondit furieux :

"Je veux que tu meurs! Tu ne mérites pas de vivre après ce que tu lui as fais!"

Il était essoufflé, à bout de nerfs et surtout épuisé. Mais il ne pouvait pas fléchir, il devait finir ce combat, pour Coeur Beige, elle devait être vengé.

Le male gris approcha l'air menaçant, il plaqua le guerrier au pelage blanc avant de poser une patte sur son flanc. Il paraissait fort, il avait l'air encore en forme alors que Coeur Blanc lui était à bout de force, mais il fallait bien qu'il se batte. Qui la vengerait sinon, qui LES vengerait?

"Si tu persistes à vouloir te battre, je vais te tuer. Tu le sais, tu sais que je suis plus fort que toi." Miaula Serre de Faucon.

Il approcha son museau de l'autre et cria, arrogant, haineux :

"Tu ne peux rien contre moi. J'ai déjà tué plus que tu ne crois. Des chats et des chiens."

Tout ce qu'on disait était vraiment vrai alors? Pourquoi n'était-il pas exilé? Pourquoi le laisser vivant? Au clan des étoiles mais que fais-tu? Sérieusement, châtie-ce félin, il n'est pas digne d'être en vie! Le coureur des landes donna un coup de patte derrière la tête de son adversaire puis s'éloigna libérant le matou aux yeux émeraude. Il ajouta avant de partir :

"Je n'hésiterais plus à te tuer si tu me provoques.

- Je te promets que ce n'est pas la dernière fois qu'on se voit sur un champ de bataille..."

Puis lui aussi se retourna pour rentrer chez lui.

...

Il arriva le plus discrètement possible et alla se coucher. Le lendemain quel ne fut pas le tohubohu pour le soigner, la guerisseuse voulait l'aider, le gronder tel un chaton de ne pas lui avoir montrer ses plaies.
Oh que oui Serre de Faucon, ce n'est pas la dernière fois qu'on se voit...