Wicked Games // pv. Serre de Faucon et Coeur Blanc

Guerrier Messages : 47

Je m'y ferais jamais : être expulsé de la douceur du sommeil à des heures pas possibles ... Et tout ça pour rendre service à un ramassis d'arriérés que je méprise . C'est pourtant un désagrément récurrent dans mon insipide existence . Ce matin-ci ne fait pas exception aux mornes levers qui l'ont précédé . Un coup de patte entre les côtes me coupe le souffle et une voix rauque m'ordonne d'aller chercher de quoi faire bouffer les autres ( alors que je suis moi-même affamé , au passage ) . Plus sec et irrespectueux , tu meurs .

J’exècre plus-que-tout l'autorité clandestine que s’octroie ce simple d'esprit . Il se croit supérieur parce qu'il a perdu un œil dans une bataille ? Quel courage . Et après ? La vie est un combat qui nous abîme tous , et pas forcément de manière visible . Ne prenant même pas la peine de répondre , je feule d'agacement et de dédain envers le vétéran . Il ne semble pas peu fier de m'avoir tiré sans préavis d'un répit tant attendu. Il avait même presque l'air prendre un malin plaisir à me plonger dans une autre journée d'une banalité affligeante . Il me fait face , levant les yeux au ciel avec une condescendance renforcée par un soupir prononcé . Il est ainsi persuadé d'avoir imposé son autorité ? Pathétique .

Dans une attitude de défi évident , je prends le temps d'étirer le moindre de mes muscles puis j'enchaîne sur sur un long toilettage consciencieux . Une fois mon petit rituel terminé , je passe devant en le gratifiant d'un sourire narquois . Non , pas un sourire . Plutôt un rictus de travers , quelle idée de sourire . Pourtant l'agacement qui se lit dans son regard torve me donnerait presque envie de m'esclaffer. Il sait pertinemment que je ne vais pas lui obéir comme tous ses admirateurs qui trop ébahis par ses prouesses martiales pour réfléchir par eux-mêmes .

Quelques instants plus tard je déambule de ma démarche éclopée dans la Grande Place , peu disposé à accomplir mes tâches .

J'ai soudain la désagréable impression d'être observé . Bon nombre des membres de ce Clan ont cessé de m'accorder la moindre importance il y a bien longtemps . Qui donc provoquait cette brûlure au bout de mon échine , ce sixième sens qui m'avertissait de regards rivés sur moi ? J'aperçois alors deux chatons qui miment ma façon désordonnée de marcher et mon manque de coordination . Il me suffit de dévoiler mes crocs luisants de bave pour les renvoyer ventre à terre vers la pouponnière . Je ricane , m'attirant le regard acerbe de reines insurgées . Elles semblent pourtant contenir leur rage afin de consoler leurs chérubins . Tant mieux . Je n'ai pas peur d'elles mais je suis plus que las d'avoir à parler à ces gens .

" Ne t'inquiète pas mon petit , tu n'as rien fais de mal , il est juste un peu fou , ne t'approche pas de lui et tout ira bien ." susurre l'une des chattes à sa progéniture . Typique. Pivotant sur mes talons sans accorder plus d'importance à leurs sales gosses , je me dirige vers la sortie du Clan. Je suis malheureusement intercepté . Le vétéran envers lequel j'ai fait preuve d'outrecuidance quelques instants plus tôt semble avoir un croc contre moi . De toute façon , ce n'est pas mon objectif de rentrer dans ses petits papiers .

" Tu as pris trop de temps , la patrouille est déjà partie ! Tu crois que le gibier va se jeter entre tes pattes ? Je ne veux pas que tu ailles chasser seul , j'ai comme l'impression que tu ne fais pas grand chose quand on ne te surveille pas . Fais toi accompagner par quelqu'un , Coeur Blanc par exemple . ." ordonne Fougère d’Épine d'un ton sans réplique .

Il me prend pour un apprenti fainéant ou ça se passe comment ? Qu'est ce que j'aimerais lui arracher son dernier œil ! Je dois me contenir . Je ne suis pas un chaton colérique . Je suis maître de mes émotions . Masquant la colère qui monte en moi , je me contente d'observer les alentours d'un œil critique , à la recherche du matou blanc . Ce n'est pas le moment de contester l'autorité de mon "supérieur" . "J'en ai déjà fait bien assez comme ça ces derniers temps " . Excusez-moi d'avoir une individualité et de pas rentrer dans votre petit moule. En attendant , le vétéran ne semblait pas vouloir me lâcher. Il héla Cœur Blanc , qui se tenait non loin . Ça aurait pu être pire .

Il fallait justement que j'ai une petite conversation en privé avec lui .

Hors Rp:

Cœur Blanc rentrait juste de la patrouille de l'aube, il salua Lumière de Sang qui désignait les groupes qui allaient aller chasser. Il était bon pour une petite sieste malgré qu'il est passé une bonne, le réveil à l'aube n'était pas trop son truc. Il alla donc prendre un proie dans le tas de gibier qui était déjà bien mince alors que la mauvaise saison n'avait même pas encore commencé. Il alla s'installer manger à l'entrée de la tanière des guerriers, enfin allongé il soupira. Ses blessures lui faisaient encore mal, celles que lui avaient infligées et Serre de Faucon et Envolées Nocturnes. Etoile de Feu-Follet devait en avoir marre de retrouver le guerrier blanc un matin par semaine tout en sang. Il avait beau essayer de ne pas avoir de soucies il lui en arrivait quand même.

"Cœur Blanc par exemple."

Fougère d'Epine, un vrai combattant, respecté et sévère. Que lui voulait-il donc? Soudain il s'aperçut qu'auprès de lui se trouvait Envolées Nocturnes. Oh non, pitié pas CE chat la? Pourquoi lui? Et surtout que devait-il faire ensemble? Le félin aux yeux verts alla à l'heure rencontre, on lui expliqua qu'il devrait aller chasser avec le "guerrier" fou. Cependant il ne protesta pas, autant encore une fois ne pas s'attirer de problèmes. Il miaula simplement et doucement afin que seul son nouveau compagnon de chasse entende :

"J'espère que ça ce passera mieux que la dernière fois."

Puis il s'éloigna manger seul avant de partir avec le félin tigré.

Guerrier Messages : 123

Comme à chaque fois, Serre de Faucon était réveillé à l'aube par Sang du Diable, et se voyait alors aussitôt forcé de quitter le camp. Son pire ennemi le poussait vers l'entrée en lui feulant toujours des insultes. Mais le traître se contentait de bailler, se fichant totalement de son ennemi. Ainsi, le soleil commençant à peine à se lever, Serre de Faucon était déjà dehors, en chasse. Depuis qu'il était considéré comme traitre, il n'avait le droit de revenir au camp que pour dormir, et pour ramener des proies pour les autres. Il était contraint de chasser à longueur de journée, mais ça ne lui déplaisait pas. Au moins il n'avait pas à supporter les regards dégoûtés et méprisants de ses anciens camarades.

Aujourd'hui, il avait reçu l'ordre de chasser près de la frontière du Clan du Tonnerre. Il s'y était donc dirigé, le ventre vide et les pattes encore engourdies de sommeil. Arrivé près du ruisseau, il regarda autour de lui puis y plongea les pattes. Il avait appris à nager depuis de nombreuses lunes, et s'entrainait désormais a pêcher. Ça pourrait être utile, un jour. Il resta immobile, l'eau arrivant à mi-patte, et il attendit patiemment, les oreilles dressées au cas où une patrouille arriverait. Au bout de quelques instants des poissons apparurent, et il attendit le dernier moment pour jeter la patte et en sortir un de l'eau. Il le jeta sur la berge côté Clan du Tonnerre, se fichant complètement du code du guerrier, et il acheva son poisson, pas peu fier de sa prise. Il l'engloutit rapidement avant de retourner côté Vent pour sécher au soleil.

Il aperçu alors un lapin, non loin, et se mit aussitôt a le poursuivre. La petite bête se mit a courir pour fuir le matou et l'entraina jusque dans la forêt. Il finit par lui bondir sauvagement dessus et lui brisa brutalement la nuque. Il releva ensuite la tête, les babines pleines de sang, et regarda autour de lui.

« Les Quatre Chênes... »

Guerrier Messages : 47

"J'espère que ça ce passera mieux que la dernière fois."

J'acquiesce avant qu'il ne s'éloigne pour aller se sustenter . Je ne le suis pas . Je ne suis pas d'humeur à manger . Je rumine mes pensées tandis qu'il avale une proie . Il me rejoint assez vite et nous sortons du Camp .

- Il faut que l'on ait une petite discussion, là ou personne ne pourra nous entendre . Allons aux Quatre Chênes. Je ne lui laisse pas le temps de contester je m'élance . Je sais que si on ne respecte pas ses ordres , Fougère d’Épine sera aussi énervé contre lui et contre moi .

Nous n'avions pas besoin d'aller aussi loin que les Quatre Chênes . La vérité était que j'en avais marre du Clan de l'Ombre et de tout ce qui s'y rapportait . Et j'espérais que la menace du lieu sacré l'empêcherait de se "rebiffer" à nouveau Il fallait qu'il me dise tout ce que j'avais besoin De plus , étant un hérétique pur et dur , cette peur des Étoiles ne pesait pas sur moi . J'étais plus qu'impatient .

J'évolue rageusement dans les marécages , effrayant toute potentielle proie . Tant pis. Je ne vais pas leur donner la patte gentiment et leur ramener leur petit gibier . J'en ai assez de ce Clan , assez de cette odeur de mort et de pourri , de cette fange qui se colle à mon pelage , de ces chemins boueux qui entravent tout mouvement , de cette végétation insoutenable , de cette pinède envahissante . J'étouffai . Courant du mieux que je le pouvais avec mon membre atrophié , je me ruais loin d'eux , loin de tout ça . De leurs regards en coin , de leurs messes basses , de leur hypocrisies , de leurs faux-semblants et de leurs stupides codes sociaux . Mes poumons me brûlent , les muscles de ma patte folle me tiraillent mais je courre , encore et encore .

Lorsque je m'arrêtai enfin , je n'étais plus étouffé par l'atmosphère lourde et suffocante des marais . Les immenses rochers nous faisaient face . C'était étrange de voir la clairière vide . Très satisfaisant de ne pas être saturé des odeurs et des bruits de tous ces abrutis .

J'ai peut-être parlé trop vite . L'odeur récente d'un Clan ennemi était présente .

- C'est bien notre veine , il y a déjà quelqu'un . annonçais-je rageusement à Cœur Blanc .

Je me tiens sur mes gardes en attendant que se quelqu'un donne signe de vie .

Une fois son repas terminé, le félin rejoint Envolées Nocturnes. Ils marchent sur plusieurs longueur de queue avant que le chat tigré ne dise qu'il leur faut une discussion rien qu'eux deux. Zut, que lui veut-il encore? Il avait promis de lui parler de ses problèmes plus tard c'est vrai, mais il était crevé, il voulait juste qu'on lui fiche la paix! Bon c'est trop tard, il a donné sa parole alors il lui dira, en espérant qu'il ne répète rien à personne. Il s'élance donc à la poursuite de son camarade de clan (qui était parti en trombe après lui avoir dit ce qu'il voulait). Les ronces défilent, le vent souffle et fait frissonner le chat aux yeux verts. Il traversent le chemin du tonnerre rapidement (il y a peu de monstres ce jour-ci) et ils se dirigent vers les Quatre Chênes. Une fois arrivé, non loin du lieu dit, Coeur Blanc se raidit et au même instant le mâle gris pierre lui dit d'un ton enragé :

"C'est bien notre veine, il y a déjà quelqu'un!

-Je n'y peux rien."

Les deux chats du clan de l'ombre attendent les oreilles dressaient pour essayer de voir qui est là. Cette fois-ci ils ne se battront pas l'un contre l'autre mais ensemble!

Guerrier Messages : 123

Il releva la tête, les oreilles dressées et regarda à l'opposé de la clairière. Deux chats étaient sortis de la foret, et s'étaient aussitôt arrêtés. Ils avaient du le sentir. Le traitre abandonna le cadavre de son lapin et avança lentement vers eux. Il inspira un bon coup et reconnu une des deux odeurs. Cœur Blanc... Repenser à ce guerrier le fit sourire et il s'assit à plusieurs longueurs de queues de souris des deux guerriers.

« Le Clan de l'ombre ? » demanda-t-il sans vraiment attendre confirmation.

Il leur adressa un signe de la queue comme pour les saluer, et fixait le matou immaculé droit dans les yeux.

« Cœur Blanc. Comment vas-tu ? J'espère que tes blessures sont guéries ? » dit-il d'une voix calme et désagréablement douce.

Il dévisagea l'autre guerrier de haut en bas et enchaina sans attendre la réponse du chat blanc.

« Ton odeur ne me dit rien... Qui es-tu ? »

Il se lécha une patte d'un air blasé sans même leur accorder un coup d'œil.

Guerrier Messages : 47

«Je n'y peux rien.»

Je le savais bien qu'il n'y pouvais rien . Quel intérêt de dire ça ? Il fallait que je reconnaisse que ma propre réplique était dégoulinante d'évidence . Voilà ce que ça faisait de se mettre à se mêler aux autres . On en devenait stupide . On était certes peut-être plus fort à plusieurs mais l'intelligence individuelle primait sur l’intelligence en groupe . Toujours est-il que dans cette situation favorable à un affrontement , être à deux était indéniablement préférable . Les oreilles dressées , je me préparais à cette éventuelle escarmouche .

« Le Clan de l'ombre ? »

Au miaulement l'intrus était un mâle . Il me ressemblait quelque peu : pelage gris constellé de tâches noires et yeux bleus . Il s'approcha de nous et s'assit non loin , nous adressant un signe de la queue . Il plongea ses orbes saphir dans celles émeraudes de Cœur Blanc . Il n'attendit pas de réponse et poursuivit :

« Cœur Blanc. Comment vas-tu ? J'espère que tes blessures sont guéries ? »

De quoi parlait-il ? Cœur Blanc l'avait-il informé de la raclée que je lui avais mise ? C'était tout bonnement ridicule , il semblait plus menaçant que rassurant . J'observai mon "camarade" . Je remarquai alors qu'aux profondes cicatrices à la gorge et au flancs que je lui avait infligées , s'en ajoutaient d'autres , principalement sur les épaules . Cœur Blanc était-il faible au point de se faire tabasser par tout le monde ? Dire que je croyais qu'il pourrait m'être utile en cas de bataille . J'aurai du le tuer ce soir là au lieu de me restreindre . Il était faible . Il ne méritait pas de vivre .

Le matou ennemi me dévisagea de haut en bas avant de lancer :

« Ton odeur ne me dit rien... Qui es-tu ? » Il se lécha la patte d'un air détaché . malgré son côté détendu , je me tenais prêt à me battre .

Comme si j'allais révéler mon nom au premier venu . De plus , il avait l'avantage de déjà bien connaître les faiblesses de Cœur Blanc à ce que je vois . Un sourire pervers se dessina sur mon visage . Cet individu avait beau être notre "ennemi" , il semblait bien moins idiot que la plupart des gens que je connaissais .

« Vaste question ... Je suis composé d’infiniment de facettes , et je peux ne t'en montrer qu'une . Je suis différent dans l’œil versatile de chacun . Qui sait qui je suis ? Une personne parmi tant d'autres peut-être ? Un fantôme? Ton pire cauchemar? La rencontre de ta vie ? » Je commençais à m'amuser de ce petit manège . C'était peut-être puéril mais j'avais assez pleuré dans ma vie et maintenant , je préférais rire . « Je vois que tu as déjà fais connaissance avec lui Cœur Blanc , ce serait malotru de ne pas nous présenter , hm ? De plus , il semble que nous ayons déjà quelque chose en commun . Les blessures qu'il t'a infligées s'accordent parfaitement aux miennes , tu ne trouves pas ? »

Le chat qui sortit des buissons ne fut autre que Serre de Faucon. Coeur Blanc réprima un feulement. Ils se connaissaient déjà et s'étaient battu pour l'ancienne compagne du chat blanc, du moins pour son honneur. Les deux félins l'ayant dernièrement blessé étaient là, n'était-ce pas pire que les voix qui le tourmentaient? Le miaulement du coureur de lapins fit tressaillirent le matou couleur neige.

"Le Clan de l'ombre ? Cœur Blanc. Comment vas-tu? J'espère que tes blessures sont guéries?"

Il ne pouvait donc pas se la boucler! Se faire humilier devant un chat de son propre clan était insoutenable. Il ne fit aucun geste, préférant d'abord jaugé son adversaire et le réaction de son camarade de clan. L'ennemi ne semblait pas connaître Envolées Nocturnes d'après ses dires. Etonnant que deux chats aussi agressifs ne se trouve pas ensemble. Le félin gris dit d'un ton amusé, moqueur :

"Vaste question ... Je suis composé d’infiniment de facettes , et je peux ne t'en montrer qu'une . Je suis différent dans l’œil versatile de chacun . Qui sait qui je suis ? Une personne parmi tant d'autres peut-être ? Un fantôme? Ton pire cauchemar? La rencontre de ta vie? Je vois que tu as déjà fais connaissance avec lui Cœur Blanc , ce serait malotru de ne pas nous présenter, hm ? De plus, il semble que nous ayons déjà quelque chose en commun. Les blessures qu'il t'a infligées s'accordent parfaitement aux miennes, tu ne trouves pas?"

Le guerrier aux yeux émeraude manqua de s'étouffer avec sa salive. Quoi? Qu'était-il en train de se passer? Il se tourna brusquement vers son compagnon de chasse et lui dit d'un ton menaçant :

"Pardon? Qu'est-ce que tu fais là? Tu t'allies avec l'ennemi ou comment ça se passe?"

Coeur Blanc commençait à voir rouge. Ces deux la s'étaient forcément déjà rencontrés! Il était hors de question qu'il revienne encore en sang alors il tenta de se calmer. Fichtre cicatrices! Si elles étaient parties le chat aux yeux bleu n'aurait pas compris et ne se serait pas senti obligé de dénigrer le guerrier aux yeux verts. Ce dernier dit à l'attention du traitre ennemi d'un ton cale et non agressif :

"Dis moi, que fais-tu ici? Si loin de ton camp?"

Guerrier Messages : 123

Serre de Faucon fixait le félin inconnu, d'un air détaché. Le guerrier lui répondit d'un air presque amusé :

« Vaste question... Je suis composé d’infiniment de facettes, et je peux ne t'en montrer qu'une. Je suis différent dans l’œil versatile de chacun. Qui sait qui je suis ? Une personne parmi tant d'autres peut-être ? Un fantôme ? Ton pire cauchemar ? La rencontre de ta vie ? Je vois que tu as déjà fais connaissance avec lui Cœur Blanc, ce serait malotru de ne pas nous présenter, hm ? De plus, il semble que nous ayons déjà quelque chose en commun. Les blessures qu'il t'a infligées s'accordent parfaitement aux miennes, tu ne trouves pas ? »

Le traître remua les moustaches, les yeux légèrement brillants. Ce chat lui plaisait. Il regarda Cœur Blanc plus attentivement. En effet il semblait porter plus de blessures que lui-même ne lui en avait faites. Était-ce vraiment ce chat qui l'avait ainsi amoché ? Un de ses propres camarades de Clan ? C'était ridicule. Le matou immaculé était vraiment aussi faible ? Il pencha la tête en attendant la réponse de celui-ci.

« Pardon ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu t'allies avec l'ennemi ou comment ça se passe ? »

Il eut un petit rire en regardant les deux chats. Cœur Blanc était plutôt amusant comme personne. Serre de Faucon le fixa un instant tandis qu'il s'adressait à lui.

« Dis moi, que fais-tu ici ? Si loin de ton camp ? »

Il frotta sa patte dans la poussière comme un chaton fait pour s'amuser, puis il désigna de la queue son lapin laissé à l'abandon.

« Je chassais. » dit-il simplement.

Ils n'avaient pas besoin d'en savoir plus. En quoi ça les regardait ? Il se roula sur le dos dans le sable, salissant son pelage gris, et les regarda, la tête à l'envers et les pattes en l'air. Il devait avoir l'air ridicule, et s'en amusait bien.

« Tu ne veux toujours pas me dire ton nom ? » demanda-t-il au matou gris. « Moi c'est Serre de Faucon. T'as dû entendre parler de moi non ? »

Il se redressa et s'ébroua, les pelage noir de terre, puis reposa ses yeux bleus glacials sur le matou, attendant sa réponse.

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Ce fut une agréable surprise de voir que "l'ennemi" semblait apprécier ma tirade . Cette conversation prenait un tour plus qu’intéressant . Il détailla quelques instants les blessures de Cœur Blanc , semblant apprécier mon travail .

« Pardon ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu t'allies avec l'ennemi ou comment ça se passe ? »

Je lâchais un ricanement acide qui fut partagé par Serre de Faucon . Cœur Blanc se retourna vers moi , complètement décontenancé . Il commençait à m’agacer . Ne comprenait-il pas que nos liens étaient basés sur le profit personnel et non sur une quelconque amitié où je ne sais quelle autre sottise ? J'allais au gré de mes envies , libre de toute entrave relationnelle . Et, en ce moment , je voulais aller vers ce chat plus qu’intéressant . Je ne m'alliais avec personne .

A mes yeux , cet inconnu n'était pas plus ennemi que ne l'était Cœur Blanc . Je n'allais pas laisser ces stupides Clans me dicter quel comportement adopter envers les autres . Les Clans n'étaient qu'une forme de dictature dissimulée dont il fallait que je me défasse . Après tout , nous étions obligés de respecter des commandements sans nous poser de questions , une seule croyance était admise et un seul être était au pouvoir ( et choisissait son successeur, au passage ) . Et si mes opinions déplaisaient, au final , tant pis . Quel honneur y avait-il à être dans l'estime des idiots ? Je valais bien mieux que ces abrutis qui se complaisaient dans cette vie stérile et restrictive .

J'avais d'autres aspirations : semer trouble , désespoir , et anarchie . Je ne suis qu’un mégalomane sanguinaire à en devenir , n'ayant causé aucune trouble majeur pour l'instant . Je veux que des lunes après mon trépas, son nom soit murmuré avec effroi, je veux être plus qu’une ombre sans visage, plus que l’esquisse d’un destin oublié.

Je n'eus pas le temps de dire à ce simple d'esprit le fond de ma pensée qu'il reprit , s'adressant cette fois ci à Serre de Faucon :

« Dis moi, que fais-tu ici ? Si loin de ton camp ? »

Le matou gris garda son calme et se contenta de remuer la patte dans la poussière avant de désigner sa prise , un lapin grassouillet .

« Je chassais. » répondit-il simplement

Il fit ensuite quelque chose de surprenant : Il se roula dans la poussière avant de nous regarder , la tête à l'envers . Il avait de l'esprit et ne semblait pas se soucier de ce que l'on pouvait penser de lui . Bien , très bien ...

« Tu ne veux toujours pas me dire ton nom ? Moi c'est Serre de Faucon. T'as dû entendre parler de moi non ? »

Il se releva et se secoua , plongeant ses yeux bleu glace dans les miens .

« Mon nom est Envolées Nocturnes . J'ai effectivement entendu parler de toi ... Comment était-ce ? »

Mes yeux étincelaient de curiosité . Il avait tué Cœur Beige . Il avait tué . Plus d'un fois j'en avais rêvé et quand l'occasion s'était présentée , je l'avais bêtement laissée filée . Quel gâchis . Il me semble que Cœur Beige était la compagne de Cœur Blanc mais peu m'importait de lui faire du mal . L'amour , quelle connerie .

« Comment était-ce de sentir sa vie s'évaporer , de voir ses yeux perdre leur éclat , d'entendre son dernier cri , de sentir son cœur ralentir , de lui ôter la vie ? »

Je me souvenais de cette folie meurtrière qui s'était emparée de moi , de la carotide de Cœur Blanc qui battait contre mon croc , de sa chair qui se déchirait sous mes assauts . Pourquoi ne l'avais-je pas tout simplement tué ?

Le traitre montra avec sa queue un cadavre de lapin en miaulant qu'il chassait. Il faisait d'étranges mouvements avec sa patte, remuant la poussière, tel un petit sortant de la pouponnière. Puis il se mit au sol et se retourna, regardant les chats du clan de l'ombre à l'envers. Serre de Faucon aimait montrer qu'il s'ennuyait apparemment. Il montrait aussi que sa tenue face à des "inconnus" lui était égal. Et bien, qu'il s'amuse se dit Coeur Blanc. Le félin du clan de l'ombre miaula d'un air curieux :

"Tu ne veux toujours pas me dire ton nom? Moi c'est Serre de Faucon. T'as dû entendre parler de moi non?

-Mon nom est Envolées Nocturnes. J'ai effectivement entendu parler de toi... Comment était-ce?"

La réponse d'Envolées Nocturnes, particulièrement la fin, fit tressaillir le combattant aux yeux verts. Que disait-il donc? De quoi parlait-il? Des combats avec les chiens? Des meurtres? Coeur Blanc planta ses griffes dans la terre, mais que fichait son compagnon? Avait-il perdu l'esprit? Bon en même temps cela faisait longtemps qu'il avait un grain dans la tête celui-ci mais à ce point? Il continua d'un air posé, savourant ses propres paroles.

"Comment était-ce de sentir sa vie s'évaporer, de voir ses yeux perdre leur éclat, d'entendre son dernier cri, de sentir son cœur ralentir, de lui ôter la vie? "

Il semblait désigner quelqu'un en particulier, qui cela pouvait bien être? Le guerrier couleur neige eut le poil qui se hérissa malgré lui, regarda Serre de Faucon, cherchant une once de soutien (ce qui était bizarre après l'incident de la dernière fois). Il ne faisait rien, ne disait rien, semblait réfléchir à la phrase, y cherchant un sens. Alors le matou des marais miaula à l'intention de son camarade de clan :

"De qui parles-tu? De qui parles tu précisément."

Il insista sur ce dernier mot puis attendit de voir comment Serre de Faucon réagirait au final aux paroles d'Envolées Nocturnes.

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