/c'est pas top :cc/

Il était las de traîner sa carcasse. Las de ce système normatif, de ces imbéciles tous plus semblables les uns aux autres, de ce monotone semblant d’existence. N'y avait-il en ce lieu personne  capable tenir une  conversation décente ?  Envolées Nocturnes ne voyait en ces valeureux guerriers qu'un concentré matière fécale amené à la vie. Ce monde n'était à ses yeux qu'une ordure. Non.  Ce monde était en fait la poubelle qui débordait d'ordures qu'incarnaient les autres. Ils étaient pourris jusqu'à l’os, serviles, dénué de toute individualité. Le matou avait beau se vanter d'être au-dessus de tous les membres de son engeance, cela l'ennuyait profondément, au fond. Il aurait aimé trouver un individu digne de son intérêt, histoire de mettre du piquant dans sa vie.

Il y avait bien longtemps qu'il ne s'amusait plus à torturer les autres ou à les analyser.  Son seul bon souvenir remontait à la fois où il avait failli assassiner Cœur Blanc. Par contraste à la vie qui s'échappait du guerrier blanc, le tabby ne s'était jamais senti aussi vivant. Le sang dégoulinant, son pouls affolé, les cris d’angoisses, la sensation de puissance qu'il éprouvait alors ... C'était exaltant, vivifiant, ardent. Mais il n'était pas allé jusqu'au bout. Il avait été contraint de lui laisser la vie sauve. Il ne pouvait risquer l’exil. L'opprobre et la déchéance n'étaient rien à ses yeux. Il n'estimait pas la hiérarchie des Clans et n'avait pas éprouvé  ni remord, ni honte depuis longtemps. Mais la vie de solitaire était tellement plus barbante et difficile que la vie au sein d'un Clan. Il allait falloir qu'il supporte ce ramassis d'arriérés un moment encore, s'il voulait être bien loti.

Envolées Nocturnes divaguait, errait sur le territoire. Il était censé être en train de chasser mais ... faut-il vraiment que je continue ? Il se rie des codes établis par les guerriers d'antan. Il chasserait quand il aurait envie et ce n'était pas la peine d'essayer de le raisonner. Le matou s'éloigna le plus possible des autres, dans le coin le plus reculé qu'il pouvait trouver : Le Noisetier. Ce lieu déserté par ses "camarades" était une aubaine pour lui.

-Aloooors... Qu'est-ce que je pourrais faire mes choux?

Quelqu'un ? La barbe. Je m’approchais, de faisant pas d'efforts pour rester discret. Qui est-ce que ça pouvait donc être ?  J'aperçus une chatte extrêmement fine au visage pointu, tacheté de noirs. Ses yeux clairs pétillaient d’amusement.  Lune Sanglante. Je la tolérais à peu près car elle me semblait légèrement moins attardée que la plupart des gens d'ici-bas. Elle semblait parler avec les cailloux. Était-elle folle ? J'esquissais un sourire. La journée ne s'annonçait peut-être pas si mal, finalement.


-Peut-être pourrais-tu t'amuser un peu avec toi ? J'ai plus de répartie que ces cailloux, tu verras ?

Je lui envoyais mon meilleur rictus pervers avant de me placer en face d’elle. Mon attitude était détendue et nullement agressive. Je m’assis, ramenant ma queue sur mes pattes avant.