Voilà quelque temps que son père l’avait quitté pour rejoindre les étoiles. Ils chassaient auprès d’elle désormais. Et il avait choisi Écho Intemporel pour le seconder. Un guerrier en qui il devait avoir confiance pour lui confier une telle responsabilité, il le savait. Alors Mélopée Angélique savait qu’il pouvait lui faire confiance. En effet, chaque félin à qui Étoile Spirituelle avait accordé de l’importance, sa fille l’avait suivit et ce dans chacune de ces décisions. Et de cette confiance commençait la relation étroite de père-fille qu’il avait établi avec le temps.
Puis d’un coup, plus rien. Ce n’est plus un rouquin qui se tient sur le Promontoire mais un mâle gris qui appelle l’Assemblée d’une voix différente de celle de l’ancien meneur. Tout a changé désormais, depuis qu’il n’est plus des leurs et la guerrière a encore du mal à le supporter.

« Membres du Clan de la Rivière, approchez ! »

Se plaçant au fond de l’Assemblée, prenant tout juste la peine de s’asseoir, elle l’écoute tout de même. Elle n’en a aucune envie car elle sait qu’il va évoquer la mort d’un être très cher aux yeux de la demoiselle. Et ce qu’elle redoutait atteignit bien vite ses douloureuses oreilles.

« Nous venons de vivre un drame, Étoile Spirituelle nous a quitté récemment et je peux comprendre votre peine et j'espère pouvoir reprendre dignement le flambeau qu'il vient de me laisser. Je me suis rendue à la Pierre de Lune et ai reçu mes 9 vies, j'en prendrai soin afin de rester au plus longtemps à vos côtés. Votre tristesse est partagée c'est pourquoi je me laisse un certain délai pour nommer mon lieutenant, le Clan des Étoiles a approuvé cette demande. »

La guerrière avait envie de lui cracher à la figure. Elle voyait bien qu’il prenait un air peiné pour bien passer devant ses guerriers mais qu’en vérité, il n’avait jamais porté le feu meneur dans son cœur. Furieusement, la queue de la femelle rousse se mit à battre l’air d’une façon sauvage. Elle se retint de se jeter sur lui et préféra s’en aller avant la fin de son discours. De toute façon, partit comme ça, il ne choisirait pas encore de lieutenant.
Elle quitta alors le camp, en laissant ses pattes la guider tranquillement. Il fallait qu’elle aille se calmer en marchant et décompresser quelque peu. La plaie était encore loin d’être cicatrisée ni même refermée.