Je me remettais doucement de mes blessures , notamment celle à l'épaule qui me ralentissait . Mais j'ai pu partir chasser , sans grand succès malheureusement . Même si j'essayais d'oublier la douleur de ma plaie , je ne pouvais pas courir très longtemps sans avoir une grande douleur , qui arrêtait ma course . J'avais déjà raté un lapin et je désespérais de revenir les pattes vides . Lorsque je vis le soleil commencer à décliner et la lumière disparaître , je devais me faire à l'évidence . Je rentrerai sans gibier . Quel sorte de chef étais-je , pour ne pas ramener de gibier pendant la saison des feuilles nouvelles ? Certes ,la chaleur se faisait un peu ressentir , ce qui annonçait que la saison des feuilles vertes arriverait bientôt , et que la chaleur nous empêchera de sortir chasser en pleine journée . Le gibier se cachera lui aussi , à cause de la température . Mais nous survivrons , comme à chaque saison .

Je déboulais dans la clairière , en m'ébrouant . En me dirigeant vers le pied de la colline , j'avais l'impression que les chats présents me fusillaient du regard . Mais en tournant la tête , je ne voyais aucune paire d'yeux penchée sur moi . Je secouais ma tête pour remettre mes idées en place et je lançais l'appel rituel . J'attendis patiemment que les chats se dirigeant vers la pile de gibier daignent se retourner vers moi pour m'écouter . Certains prenaient une pièce de gibier pour la dévorer pendant le baptême . Je trouvais ça impoli mais ce n'était pas le moment de s'énerver .

« Petite Coccinelle , approche . Tu as désormais atteints tes six lunes . Il est temps pour toi de commencer ton apprentissage . Tu te nommeras désormais Nuage de Coccinelle . Souffle des Tornades ! Tu seras son mentor ! J'espère que tu sauras transmettre toutes tes connaissances à cette novice ! »

Pendant que les deux jeunes félins se touchaient le museau , je parti me prendre une proie sur le tas de gibier , décontracté à l'idée que personne ne me regardait .

Je revenais tout juste de la chasse, accompagné de mon âme sœur: Cœur d'Encre, quand nous croisâmes Étoile Sombre sur le chemin du retour. Le meneur n'avait pas trop l'air dans sa plus grande forme. Il se traînait lamentablement comme épuisé et hautement désespéré. Alors que nous ramenions deux lapins, un faisant et une grive bien dodue, lui n'avait rien attrapé. Le guerrier moucheté qui m'accompagnait, le salua de la queue. Le matou noir s'arrêta un bref instant pour lui rendre l'appareil, puis quand il reprit sa route, je remarquais enfin qu'il claudiquait sur l'une de ses pattes avant. Surement du à cette vilaine blessure à son épaule. Nous le suivîmes jusqu'au camp, où il rejoignit le pied de la colline pendant que moi et Cœur d'Encre déposions nos proies à la réserve. En faisant demi-tour, le meneur avait pris place sur la colline où il s'assied pour se passer un bref coup de langue sur l'épaule avant de rassembler le clan. Je m'approchai alors du rassemblement, prenant place près de Souffle des Tornades. Cœur d'Encre vint me rejoindre et nous écoutâmes ensemble ce que le chef avait à dire.

- Petite Coccinelle, approche. Tu as désormais atteints tes six lunes. Il est temps pour toi de commencer ton apprentissage. Tu te nommeras désormais Nuage de Coccinelle. Souffle des Tornades! Tu seras son mentor! J'espère que tu sauras transmettre toutes tes connaissances à cette novice!

Le guerrier maculé et la nouvelle apprentie firent connaissance en pressant leur truffes l'une contre l'autre comme le voulais la coutume, puis fusèrent à travers la plaine creuse des cris d'acclamation adressé à Nuage de Coccinelle. Je n’eus d'autre choix que de me joindre à eux.

- Nuage de Coccinelle! Nuage de Coccinelle! Nuage de Coccinelle!