Mais la surprise ne resta pas implantée si longtemps. Non, loin de là. Pendant son voyage jusqu'en ces terres, elle avait eu la chance de pouvoir compter sur la gentillesse de certains solitaires qui l'avaient aider à surmonter son terrible voyage. Elle avait écouté, sagement, de nombreuses histoires sur les chats vivant dans la forêt. Certains étaient gentils. D'autres étaient de véritables diables. Mais dans la majorité, ils ne tuaient pas. Pour une sombre raison, ceux de la forêt repoussaient les gens, ils se battaient, certes. Parfois même dans le but de donner une terrible correction à la personne en face. Mais ils ne donnaient pas le coup de grâce.

Mais certains félins n'avaient pas cette réputation là. Bien au contraire. Eux, ils avaient tué. Et certains disaient même qu'ils prenaient plaisir à ça. Retirer la vie du corps de pauvre gens qui n'avaient rien demandé. Et Symphonie n'avait d'autre choix que de croire ce que les gens lui disaient, étant donné qu'elle n'avait jamais rencontré ces gens là.

Mais le félin face à elle. Il ressemblait à celui dans une description. Un de ces félins qui pouvait tuer. Tuer pour le plaisir. Le terrain autour d'elle s'était mit à tourner. Tourner, tourner et encore tourner. Elle en avait la nausée. Allait-il s'en prendre à elle ? Ou quelque chose d'autre ? Elle ne voulait pas mourir !

Reculant lentement. Symphonie sortit ses griffes, dévoilant ses crocs, dans un léger feulement. Elle abandonnait sa proie à ses côtés, mais elle ferait tout ce qu'elle pourrait afin de défendre sa propre vie !

- Tu ressembles à quelqu'un dont j'ai entendu parler ... Et si tu es cette personne là ... Tu ferais mieux de rester où tu es ! Je ne veux pas de soucis ! Mais si tu m'attaques, je serai forcée de me défendre ! Et je n'ai pas peur de me battre !

Quelque chose venait de se briser au fond de Symphonie des Corneilles. Elle était trop sensible, fallait-il croire. Le comportement de ce matous n'était pas celui d'un meurtrier. Ou alors, il le cachait bien. Les histoires qu'elle avait longtemps entendu sur les chats de la forêt étaient-elles réellement vraie, au final ? Dévoraient-ils d'autres chats ? Leurs os avec ? Au final, en voyant ce chat là, elle commençait à douter. Il n'avait pas l'air d'un monstre assoiffé de sang.

Tandis qu'elle faisait le tour, afin de l'observer. Une petite moue triste se forma sur son visage. Il pleurait. C'était elle, qui l'avait fait pleurer ? Elle ne voulait pas de ça, elle. Symphonie avait juste été surprise, elle avait peur. La solitude depuis longtemps installé au fond de son coeur lui faisait se méfier de chaque personne qui venaient croiser sa route. D'autant plus lorsque des histoires sordides concernait tel ou tel chat. Et qu'au final, elle se retrouvait museau à museau avec.

- Je... suis désolée de t'avoir rendu triste ... c'est compliqué, quand on est solitaire ... de faire le pour et le contre des choses, des histoires ...

Elle venait de miauler ses paroles d'une voix douce, mais emplit de chagrin, elle aussi. Définitivement, cette femelle n'était pas faite pour une vie de combat. Trop sensible à ce qui l'entourait. On se demandait, parfois, en la croisant, comment avait-elle bien pu faire pour arriver ne vie jusqu'ici. Survivre si longtemps.

Elle hochait la tête aux paroles du félin face à elle. En effet, lui aussi, il semblait réellement avoir eu une vie pas très chouette. Elle n'était pas la seule, dans ce monde, a avoir subit les douleurs d'un destin très capricieux et hors du commun. Ce Destin qui cherchait à faire subir le plus possible quelqu'un. Venant glisser son museau à l'oreille du mâle, elle recula un peu afin de se poser au sol, sa queue roulée autour de ses pattes avant. Oui, elle était triste. Mais il fallait parfois surmonter certaines choses. Ainsi, elle restait là, calmement.

- Mon nom est Symphonie des Corneilles. Je suis une ancienne chatte domestique, je vivais avec des vieux bipèdes. Quand ils sont morts, eh bien, personne n'est revenue là où nous vivions. Leur nid a été fermé. J'ai essayé de vivre seule. Mais c'est très dur. Alors je suis partie, j'ai marché, j'ai rencontré d'autres chats. Et une femelle m'a donné ce nom. Je suis une mélodie de malheur. Le chant d'un oiseau poissard. Le Symphonie de la Corneille.

Elle avait lentement penché la tête sur le côté. Jusqu'à ce que la fatalité de ses paroles lui arrache un fin soupire et la fasse fixer ses pattes. C'était triste à dire, mais en vérité, cette information était valable, recevable et réellement réelle. Elle n'avait pas eu beaucoup de chance dans sa vie, mais pas uniquement du malheur, elle ne serait plus en vie, déjà, sinon.

- Navrée d'avoir été si blessante.

Symphonie secouait la tête, lentement. Ce n'était plus vraiment un soucis, pour le coup. Ils venaient de se comprendre, tout les deux, et ça, c'était la chose plus importante. Symphonie n'avait plus peur de lui. Plus du tout. Il lui semblait amical, au final. Ces histoires devaient finalement être très bien de grosses bêtises, des contes pour chatons, des paroles faites pour faire peur aux petits fous qui faisaient des bêtises. Ou afin d'éloigner les solitaires ou les curieux de la grande forêt.

- Pas de soucis, ne t'en fais pas. Je ne t'en veux plus; moi non plus. Je n'ai plus peur.

Elle hochait la tête, lentement. Affichant toujours son petit sourire, ses oreilles s'agitaient, délicatement. Elle ne s'approcha pas plus, quoi qu'il en soit. Ce mâle était agréable, mais elle ne voulait en aucun cas faire des approches ... Ne pas donner de faux espoirs. .