Nan mais qu'est-ce-que j'ai fait ! J'étais en train de courir comme une dératée pour pouvoir échapper à ce cabot de malheur. Vous vous demandez peut-être comment j'en suis arrivée là ? Alors je vous raconte...

L'aube commençait à colorer le ciel quand je sortis de la pouponnière. Je m'étirai longuement puis fit ma toilette complète. Prête pour passer une bonne journée ! Pour une fois, je m'étais levée de bonne patte parce que j'avais passé une bonne nuit sans rêve. Je m'aventurai vers le centre du camp où se trouvait le tas de gibiers. Je vis partir la patrouille de l'aube. Comme mon ventre gargouillait mais que je n'avais pas très faim, je me pris un petit lapereau encore chaud.

Ayant fini ma proie, je me dirigeai vers la sortie principale. Songe des Océans qui montait la garde m'interpella et me demanda où j'allais comme ça alors que je n'étais qu'un chaton. Je lui répondis qu'Etoile Sombre m'avais donné la permission de sortir du camp de temps en temps en ne m'éloignant pas trop. Il me laissa passer un peu dubitatif... Je partie en grande foulées. Je ne lui avais en quelque sorte pas mentis, mais Etoile Sombre m'avait autorisé cela juste deux jours plutôt pour que j'aille chercher de la mousse. Mais bon je ne faisais rien de méchant ! J'aimais bien notre nouveau lieutenant, un peu grincheux mais très gentil...

J'étais arrivée à la Lande, j'adorai cet endroit. On pouvait courir, libre, me vent dans la fourrure. C'est d'ailleurs ce que je fis. Mais qu'est-ce que j'étais idiote, n'étant pas vigilante, je fonçai droit dans un troupeau de mouton !!! Percutant un de ces jolis nuages sur pattes, je me retrouvais la queue par-dessus ma truffe. Et mes ennuis ne faisaient que commencer car un chien accompagnait les animaux…

Voilà pourquoi je suis maintenant dans cette situation ! D'ailleurs bas tient je l'ai semé. Je m'arrêtai et m'écroulai, épuisée par cette course folle. Finalement, la vie de chaton à ses avantages ! Puis je me relevai pour marcher lentement.

- Tiens tiens, à qui ais-je l'honneur de parler ? Tu n'es pas bien vieille pour sortir du clan ainsi, te serais-tu échappée ?

Cette voix m'avait tiré de mes pensées. Je me retournai brusquement vers sa provenance. Je vis une jolie chatte dorée en face de moi. Je lui répondis sans réfléchir :

- Je m'appelle Petite Lueur ! Et non je ne me suis pas échappée ! D’ailleurs en quoi ça te regarde, je te connais pas. Es-tu une solitaire ?

Je plongeai mon regard émeraude, turquoise et violet dans ses yeux ses beaux yeux or. Puis attendis sa réponse. Je croyais ce matin que ma journée allait être conne mais j’avais visiblement tort !  


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La chatte me regarda de haut comme si je n'étais qu'un tout petit être sans importance à ses yeux. Mais bizarrement je n'avais aucune peur en moi. Elle me dit :


« Bien le bonjour Petite Lueur. Je suis heureuse de rencontrer, autant que je le suis de savoir que tu n'es pas un chaton désobéissent à sa mère! Je suis Sauvage, et oui je suis une solitaire. Une solitaire qui s'inquiétait justement de voir un chaton sans défense hors de son camp. »

Elle me fit un sourire pleins de crocs. Je ne savais pas malgré que sa voix douce et son air gentille, elle ne m'inspirait pas confiance. S'inquiétait-elle vraiment pour moi ?Quand elle a cité ma mère une vague de chagrin m'a envahie. Comment est-ce que je pourrai lui désobéir lesquelles n'est plus de ce monde ?Ma famille me manquait malgré tout. Mais ma vie de chatonne et bientôt d'apprentie devait quand même continuer...

« Comment pourrai-tu t'inquiéter pour moi, tu ne me connais pas ? Que fais-tu ici ? Tu as toujours été une solitaire ?

Ma curiosité naturelle avait pris le déçu, je me sentais affreusement stupide de mettre comportée comme ça devant cette inconnue. Je feulai, énervée. Puis me calmai en m souvenant de où j'étais.

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La chatte continuait à me fixer avec son sourire répugnant. Elle feignait de s'intéresser à moi mais son air hautain laissait deviner qu'elle se moquait de moi. Elle répondit de sa voix mielleuse à ma rafale de questions :

"Si tu t'intéresses à moi, je pourrais te raconter ma vie. Je suis née solitaire. J'avais une mère, un père, et même un frère ! Sauf qu'un jour lors d'une tempête, je les perdis de vue et me perdue. Depuis je rode dans chaque territoires, espérant les retrouver. Je suis ici, pour chasser, car je n'ai pas mangée depuis longtemps, et je ne pourrais te laisser seule comme je l'ai été, laisse-moi te raccompagner."

Elle a perdu ses parents et son frère, comme moi ! Sa vie était très proche de la mienne, mais pourtant je sentais que tout s’opposait entre elle et moi. Puis pendant un court instant, j’aperçus un air satisfait et un sourire sarcastique s’esquisser sur son visage. Me mentait-elle ? Je n'étais pas sûr mais le doute en moi s'accentuait encore. Ma méfiance envers la rouquine redoubla. Et pourquoi boulais elle absolument me raccompagner ! Ne voyait-elle pas que ses gestes et ses manières m’agaçaient au plus haut point !

"Pourquoi me raccompagnerais-tu !? Je n'ai pas besoin de toi, tu sais ça ! Va tant ! Je connais le chemin."

J'avais crié et craché ses phrases. Je suis assez grande ! Je ne ferais jamais confiance à cette chatte hautaine et inconnue ! Je partais d'un pas rageur en la bousculant.


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Malgré mes grandes foulés, je restais petite dû à mon âge mais aussi à mon Clan. Les venteux n'étant généralement pas très grands. La chatte collante me rattrapa rapidement et me dépassa même. En jetant un œil vers elle, je vis son air peu satisfait et son énervement. Très bien, elle a enfin compris. Elle va me lâcher ! Cependant et bien malheureusement, j'avais parlé trop vite car elle s'approcha de moi et m'arrêta du bout de sa queue. Elle veut quoi encore ?! Elle sortit sa langue râpeuse et entreprit de faire ma toilette. Je pensais au début qu'elle était peut-être en manque d'affection. Mais le regard de mépris qu'elle m'avait lancé, témoignait de son manque d'intérêt envers moi. Pas question de me laisser attendrir ! Je me délogeai de son étreinte, elle me dit, feignant un air triste :

« Pourquoi me rejètes-tu ainsi ma petite ? Alors que j'essaye seulement de t'aider ! C'est très blessant ce que tu as dis tu sais. »

Quelle bonne comédienne faisait-elle ! Elle ne comprenait pas la manière forte. Je décidai de me comporter en adulte et de la considérer comme un chaton. Je choisis un ton doux et lent comme une explication difficile à un nouveau-né. Peut-être que cela la fera réfléchir d'avantage ?!

« Je te rejète car je te connais pas. Ta maman ne t'a jamais dis qu'il fallait se méfier et ne pas faire confiance au inconnu ? De plus, si tu as bien remarqué, nous sommes sur les terres du Clan du Vent. As-tu senti cette odeur ? Et bien c'est la notre. Donc tu n'as rien à faire ici. Et je connais le chemin, tu n'as aucun soucis à te faire ! »

Je décidai de m'arrêter là, car la dernière phrase était montée en puissance. J'étais tout de même fière de moi, vu la lueur qui brillait dans ses yeux de manipulatrice, elle devais être furieuse. Je posai mon arrière train sur l'herbe grasse et laissai découvrir un visage impassible pour montrer ma sérénité. Au fond de moi, je me méfiais, mais aucune chose à l'extérieur ne me trahissait. Je plongerai mon regard bigarré dans le sien et essayai de la sonder. Du noir beaucoup de noir en elle, cependant, une petite flamme était caché au fond elle. Qui était-elle vraiment ?


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Doré, Arc-en-Ciel, Doré, Arc-en-Ciel... Nos regards jonglaient entre eux. De haut en bas, de gauche à droite... Nous nous sondions afin de percer les mystères de l'autre. Cette jolie chatte étaient enjôleuse et très rusée. Qu'est-ce qui avait pu la rendre comme cela ? Le mal ne vient pas du jour au lendemain. Il s'introduit en toi doucement, tel une vague sombre emportant tout sur son passage. Cependant, elle ne l'était pas complètement. La curiosité, ma curiosité était trop grande, trop forte pour que je la contienne. Les évènements passés m'avait forgé une âme solide et comparé à certains apprentis de mon âge, j'avais une certain sagesse. Néanmoins j'avais besoin d’étancher ma soif de savoir et de tout savoir.
Je m’apprêtais à poser ma question quand la chatte toujours aussi agacée, repartie. J’hallucinais, elle se dirigeait dans la direction exact de mon camps. Comment savait-elle cela ?!
Fatiguée de me battre, je baissai les armes et la suivit en silence. Nous marchâmes à travers la lande, le vent dans nos pelages. Puis soudain, après un détour de colline, je sentis l'odeur d'une patrouille. La chatte, aux aguets, les avait visiblement détecté, elle aussi. Sans réfléchir, je la poussai dans un bosquet et vint la rejoindre à la vitesse d'un éclair. Je lui intimai le silence...

HRP: