La mauvaise saison nous avait été rude, mais moins que la saison des feuilles nouvelles qui nous avait chassé de nos terres à cause de la fonte des neiges et des glaces qui avaient fait monté le niveau de notre chère rivière qui s'était déversé sur nos terres. Je me rappelai encore de ces quelques lunes interminables où nous avions du cohabiter avec le Clan du Tonnerre. Que de lune de tourment et de problème. Maintenant que tout ça était terminé, après avoir frôlé la noyade, voilà que le soleil se déchaînait sur nos terres, asséchant peu à peu nos rivières. Pour pêcher nous avions dû nous rendre à la cascade, mais la plupart des félins repartaient déjà une boule de mousse imbibé d'eau fraîche pendant de la gueule. Moi et Danse du Soleil, nous nous retrouvâmes seule au bord de la cascade, à guetter son onde miroitante en attente d'une ombre argenté se manifestant à la surface. La rouquine se grattai souvent, bougeait, mouvait à côté de moi. Sa fourrure couleur du soleil semblait lui brûler comme la braise. La mienne, blanche, n'échappait pas non plus au chaud rayon du soleil, mais la chaleur me semblait encore tolérable. Je me penchai au dessus de l'eau, croyant avoir aperçu un poisson quand mes pattes glissèrent du bord, m'entraînant dans un chute contre l'eau glacée. J'entendis la voix de la rouquine s'élever par dessus le bruissement de la cascade, mais je ne put comprendre ce qu'elle avait crier. Après plusieurs coups de pattes déchaînés, je parvint à rejoindre la rive saine et sauve. J'aurais pu être aspirer par un remous du courant si j'avais eu ne serais-ce un peu moins de chance, mais tout allait bien. Danse du Soleil vint toutefois s'en assurer.