Être guérisseuse ne te permettait pas de faire ce que tu voulais, en particulier lorsqu’il s’agissait de te déplacer sur diverses terres. Bien que tu n’en eu pas le réel besoin, tu avais envie de sortir un peu du camp. Tu choisis le moment où les paires d’œil des chats du clan se promèneraient le moins, autant pour pourvoir sortir tranquillement que pour cacher ton infirmité. Ce fut donc en début d’après-midi que tu t’éclipsas, pour te diriger vers les terres libres. Tu avais eu vent de la ferme de Gerboise, le refuge d’un solitaire ; tu allas donc en cette direction en marchant assez lentement, essayant de supporter la douleur, bien que peu présente, de ta patte blessée à vie. Sur le chemin, tu fis quelques repérages, pour, lorsque tu repasserais plus tard, tu puisses amener quelques plantes au camp.

Tu vis, au loin, le fameux bâtiment construit par les bipèdes, où le solitaire avait élu refuge. Tu ne t’en approchas néanmoins pas, continuant d’observer les alentours. Soudain, une odeur, suivie d’un bruit, parvinrent respectivement à tes narines et tes oreilles. Tu sursautas, tu te retournas, tu manquas de peu de tomber à cause de ta patte. Très vite, tu repris ton assurance, tu t’abaissas un peu pour limiter la visibilité que l’animal inconnu avait de toi, et tu fixais l’origine supposée du bruit. Tu sentais une légère odeur, t’indiquant que c’était bel et bien dans cette direction. Tu n’étais pas guerrière, tu n’aimais pas te battre, mais tu n’étais pas encore assez folle, insouciante et peureuse pour t’enfuir au moindre bruit. Restant ‘’cachée’’, tu élevas la voix, pour te faire entendre, laissant ta voix résonner dans ces lieux :

« Qui est là ?! »