« L’odeur était nauséabonde, le nez froncé il observait les alentours. Que faisait-il ici ? Il se trouvait sur son territoire, au loin le camp et les bruits des chemins du tonnerre résonnaient dans ses oreilles. Il avança au hasard, la patte mal assurée. Un saule mort se trouvait dans son champ de vision, l’odeur venait de là. Elle lui était étrangement familière. Pourtant, elle n’avait en rien le parfum d’une plante ou le fumet d’une proie. L’odeur ressemblait à…il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus, le mot avait réussi à s’échapper de la prison de ses pensées. Il s’approcha de l’arbre, curieux, et osa regarder s’attendant à ne rien trouver. Il fit un bond de peur en arrière. A l’intérieur, il y avait un chat. Une chatte, blanche comme la neige, qui brillait, de la poussière argentée parsemait sa fourrure et ses yeux verts se posèrent sur lui. Elle lui sourit… »
Ouvre les yeux, allez ! J’essayais de sortir de ce rêve, il fallait que je le quitte. Je revins enfin à moi en poussant un soupir de soulagement. Ma peur se métamorphosait en perplexité. Qui était cette femelle ? Pourquoi , au plus profond de moi-même avais-je l’impression de la connaitre ? Des questions fusaient de toutes parts, je décidais d’aller manger un morceau, histoire d’apaiser mon cerveau.Je rejoignis la réserve d’un pas déterminé et me lécher les pattes. Je choisis finalement un petit moineau bien maigre et l’emportais plus loin. Quelques jeunes guerriers me rejoignirent, mais je n’étais pas d’humeur bavarde, mon rêve m’avait trop perturbé. J’ai dû bouffer une mauvaise grenouille hier, les batraciens provoquent toujours des rêves bizarres…Je mâchonnais l’oiseau, ignorant mes compagnons, une silhouette noire et blanche rejoignait un groupe de vétéran et je reconnus Fleur Nocturne. Cette femelle s’occupait souvent des petits orphelins, j’en faisais partit. Elle m’avait nourrit, élever mais jamais aimé. Jamais je n’avais vus dans ses yeux l’amour avec lequel elle regardait ses autres chatons adoptifs. Jamais elle ne m’a pris tendrement contre elle. Je remarquais soudain que j’avais abandonné ma souris et me diriger vers elle. « Fleur Nocturne ? Comment sont morts mes parents ? » On me l’a déjà raconté des centaines de fois, à chaque fois j’ai eu la même réponse, mais je voyais dans leur yeux que raconter cette histoire les gêner. Il me regardaient avec un mélange de pitié et de dégout dans les yeux ,j’ai tenté d’en savoir plus mais à chaque fois on m’a rembarré. Je savais qu’il y avait quelque chose de plus, qu’on n’osait pas m’avouer. Je le savais .
Le petit matin arrive et le soleil baigne le camp de lumière. Je sors de la tanière des guerriers et me dirige au milieu de la clairière. Mon frère trônait fièrement sur le promontoire. Il baisse la tête et on se fit un signe de bonjour. Regard Hivernal rentra de la patrouille de l'aube et se dirigea vers moi. On se fit un câlin et je lui lèche l'épaule. On se dirige alors vers le tas de gibier et on prit une proie pour nous deux. On se joignit à un groupe de vétérans composés principalement de nos amis: Fleur de Lumière, Lumière de Sang, Pelage de Suie. On parlait tranquillement tout en mangeant quand un félin s'approcha et me demanda:
« Fleur Nocturne ? Comment sont morts mes parents ? »
Je soupire, c'était Remède Mortel. Je me suis occupé de lui quand il était chaton car il était orphelin. Je m'occupe de beaucoup d'orphelins ou de chatons rejetés mais je n'ai jamais eu d'affection pour Remède Mortel et je ne sais toujours pas pourquoi. Peut-être parce qu'il est trop collant ou pose trop de questions ? Je regarde Regard Hivernal qui me dit de lui répondre alors je me tourne vers lui et lui dit:
« On te l'a déjà expliquer, dit et redit. Pourquoi t'obstine tu as le demandé ? »