Mon mentor me fixait de ses grands yeux verts, visiblement surpris, mais fier que j'en connaisse autant sur les différences entre les proies que l'on chasse sur notre territoire. Le fait d'avoir une sœur plus âgé étant elle-même guerrière devait avoir un rapport fort lié avec toutes ces connaissances. Elle m'avait longuement parler de ce qu'elle avait appris lors de son entraînement avec son propre mentor. M'apprenant tout afin que je devienne l'une des meilleures guerrières du clan. Le matou poursuivit tout en ronronnant.

- En effet, les lapins sont rapides et nous sentent avant de nous voir ! C'est pourquoi, comme tu l'à dit on chasse face au vent ! Mais on peux aussi les coincer dans leur terriers ou tout simplement lui courir après ! Nous sommes plus rapide, mais lui, plus agile !

Je bombai le torse, heureuse d'avoir sortit la bonne réponse, mais je sentis vite, trop vite même, mes pattes s'engourdirent. Et s'il me demandait là, maintenant de poursuivre un lapin jusque dans son terrier et de le tuer, comment ferais-je? Ces bêtes sont aussi grosse que moi et beaucoup plus agile comme l'avait dit si bien Cœur Brûlé.

- Le temps de reprendre un peu ton souffle, je continu ! Pour les rongeurs, ils sentent les vibrations de tes pas avant de te sentir ou de te voir, comme tu la dit tout à l'heure. Alors comment fait-on pour ne pas se faire repérer ?

Je réfléchis une minute, puis instinctivement je répondis non par les mots, mais en m'accroupissant légèrement en prenant soin de prendre appui sur mes pattes arrières. Je lui montrai ma position du chasseur. La queue à mi-hauteur entre le sol et la ligne horizontale formé par le prolongement de mon dos. J’agitai les oreilles discrètement, puis comme entré dans une sorte de phase, je sentis l'odeur alléchante d'un rongeur que j’aperçus au loin. Génial! Le vent m'était favorable! Je me repliai sur moi-même, les ventres touchant presque terre, puis dans un bond rapide je m'élançai vers le jolie petit pompon blanc qui grignotait une fougère. L'animal me vit et déguerpit se mettre à l’abri dans un trou sombre et béant creuser sous un rocher plat. Sans hésiter je le suivit. J'attendis mon mentor me criait de revenir, mais l'excitation d’attraper ma première proie me bourdonnait aux tympans. Soudain, aux fonds de la cavité, je vis une paire de yeux noirs luisant. Je figeai sur place, de peur! En un bond, le rongeur fondit sur moi. Prise de panique, je fit demi-tour pour sortir du terrier, retrouver la surface. Je sentais l'haleine du lapin sur mes pattes arrières et ses longues dents plates, claqué près de ma queue. Au loin, je vis enfin le halo blanc de la sortie que je me hâtai de rejoindre, mais alors que je mis une patte à l'extérieur, quelque chose se resserra contre ma queue en un étau. Je feula de douleur, hérité par la colère d'avoir été mordu par la proie que je traquait, je fis demi-tour et griffa les yeux sombres du rongeur brun. Celui-ci lâcha prise pour tomber au sol. Il parvint à se relever, mais ne réussi pas à retrouver son trou, il bondissait de gauche à droite en tournant toujours en rond. Ce fût Cœur Brûlé qui l'acheva d'un coup de dent avant de s'exprimer:

- Mais c'est pas possible ! Tu te rend compte que tu aurait pu te faire mal ! Pourquoi tu ne m’a pas écouté et abandonner ce rongeur stupide ?!

J'arrivais à peine à soulager ma blessure avec quelques coups de langue, que je sentis le regard brûlant de mon mentor contre mon crâne. J'avais honte et très mal à la queue. Je n'avais pas du tout envie que l'on me reproche toute ma technique ou qu'on me traite comme un chaton imprudent. C'est bon, j'avais appris ma leçon toute seule. J'utiliserai ma matière grise désormais.

- Bon, c'est vrai... Je ne peux pas le nier, tu était bien positionné, le vent état face à toi... De ce côté-là, je n'ai rien à dire...

Venait-il de me féliciter? J'étais un peu abasourdit de l'entendre, mais je ne pouvais m'empêcher de me rabattre sur le fait que j'avais manqué ma proie. C'était pas moi qui l'avait attraper, mais mon mentor. Ce même mentor qui me fixait désormais de son regard émeraude, si brûlant de colère. Dans le fond de ses prunelles, je put distinguer un brin de peur, d'inquiétude à mon sujet. Malgré mon erreur, qui aurait put m'être fatale, je savais que jamais rien ne pourrait le faire me détester. Son regard froid, s'adoucit, devenant étincelant de malice.

- Quand je vais raconter ça aux autres ! Te faire attaquer par une souris ! Non mais vraiment Nuage du Vent !

Une souris!? Il semblait trouvé ça bien drôle. Indignée, je courbai l'échine en grognant:

- Ce n'est pas une souris! Il semble que tu ne saches plus faire la différence entre une souris et un lapin!

Du bout de la queue, je lui montrait le corps inerte de l'animal. Sa petite queue en pompon blanc, son pelage fauve et ses longues oreilles roses ne trompait personne. Il s'agissait bien d'un lapin, un énorme en plus. Pour lui, il devait sembler minuscule, mais ce rongeur faisait au moins ma taille. J’avoue dire que je ne suis pas plus grande qu'un vieux chaton, mais tout de même, comment ose-t’il se moquer de moi ainsi. En remarquant son air éberlué, je comprit que j'avais mal agis et je me calmai. Je m'assied la queue enroulé autour de mes pattes avant, la mine basse.

- Pardon Cœur Brulé, je ne voulais pas te manquer de respect, mais pitié, n'en parle à personne. Je ne recommencerai plus. À l'avenir je t'écouterai jusqu'au bout et je me servirait de ma cervelle avant d'agir.

[Désolé du retard ...]

[Désolé du retard...]

Cœur Brûlé sembla distant un moment suite à ma question, ses yeux émeraudes d’abord fixé sur moi, il baissa la tête vers sa proie avant de la relever d'un air décidé, puis il acquiesça en miaulant doucement.

- Avec plaisir!

Sur ces mots, je laissai échappé un ronron que je m'empressai de rattraper à temps pour ne pas qu'il ne l'entende, mais trop tard car je vis le matou sourire amusé. Pas que je ne voulais exprimer ma joie devant lui, mais je ne voulais pas le mettre mal à l'aise face à mes excès de bonheur. Je me contentai de m'assoir devant lui d'un air gênée, puis prenant ma première bouché qui étais plus que goûteuse du à la faim, il me demanda.

- Alors pas trop fatiguée de cette première journée?

Dommage qu'il m'est posé la question alors que j'avais la bouche pleine. Je hochai de la tête en signe d'un faible non, mais il ne le remarqua surement pas, car il continua avec d'autres questions en gardant le même ton calme et serein que j'admire de lui.

- Demain, je te montrerai surement les bases des techniques de combats. Sa te va ?

J'avalai ma proie d'une traite, passant proche de m'étouffer. Après ce qui c'était passé aujourd'hui, me croyait-il vraiment prête à me battre? Moi-même j'en doute. Il du percevoir mon inquiétude, car d'un bref claquement de la queue, il attira mon attention sur lui. Son regard de nouveau fixé sur moi, il se voulait rassurant et encourageant, car je pu lire toutes la fierté qu'il me réservait. Si seulement il pouvait savoir que je ressent la même chose à son égard. Comment je suis si fière que ce soit lui mon mentor et pas quelqu'un d'autre.

[C'est parfait, comme ça je vais pouvoir participer à un rp afin de tisser des liens avec des chatons et d'autres apprentis du clan :)]