La journée touchait à sa fin, le soleil déclinant lentement dans sa course, laissant le ciel se noyer d'une aura orangée et chaleureuse. J'avais toujours aimé cette période de la journée, où l'atmosphère se réchauffait le temps de quelques minutes, laissant peu à peu place au spectacle de la lune.

Le clan de la rivière avait subit une agitation en fin d'après-midi : Étoile Spirituelle donnant l'alerte sur la présence d'un renard un peu trop près du camp. C'est un duo de patrouilleurs qui lui avait rapporté l'information. Mon échine s'était alors électrisé, s'envenimant d'une montée d'adrénaline aussi agréable qu'assassine. Je m'étais alors élancée hors du campement sans crier gare, me mettant à la recherche du canidé en le pistant grâce aux odeurs qu'il avait laissé derrière lui. Je me dressais sur un rocher posé sur un monticule de terre afin d'avoir la vue dégagée sur plusieurs mètres, quand soudain, je l'aperçu, en contrebas, occupé à chasser un mulot qui venait de se faire la malle dans un trou. Cet idiot ne m'aurait donc pas entendue ? Pas sentie ? Pas vue ? Le premier avertissement fût lancé lorsqu'un grondement sorti tout droit des enfers remonta ma gorge, oreilles rabattues sur le crâne, crocs déployés et pupilles dilatées. Je jouais gros. C'était de l'inconscience que d'être partie du camp seule, sans être accompagnée pour cette tâche. Mais je me rappelais du massacre de ma mère il y a de cela plusieurs lunes, par des chiens de chasse. Les chiens et les renards étaient les mêmes, à mes yeux. Et mes entrailles s'étaient faites douloureuses lors de l'annonce de sa présence. J'avais pensé notamment aux chatons, aux reines, aux anciens et aux malades. Tout ceux qui seraient incapables de se défendre si jamais ce canidé entrait dans le camp. Alors j'avais décidé d'en faire mon affaire. Et j'étais là, postée devant lui, le surplombant grâce à ma hauteur. Je réfléchissais à mille à l'heure, afin que tout se déroule pour le mieux, sans prise de risques inutile.

En guise de réponse, le renard qui me fixait droit dans les yeux se mit à claquer des mâchoires, laissant échapper des jappements de mise en garde. Sa nervosité transparaissait dans les grattements qu'effectuaient ses pattes et il en oublia alors son mulot, ne quittant pas pour autant les lieux. Il ne fallait pas que la situation dure, ou alors il prendrait l'avantage. C'est la raison pour laquelle je déboula le monticule de terre, arrivant à sa hauteur le dos rond, la queue hérissée et dressée au mieux sur mes petites pattes dans le but de me faire plus grande. De côté, mes yeux le jaugent et je lâche un feulement insatiable, babines retroussées et accompagnant ma parade d'un mouvement brusque en guise de pression. Ces animaux supportent difficilement les coups de pression, et je l'aurais à l'usure.

La canidé effarouché tente une attaque en essayant de me mordre au visage. Le Clan des Étoiles est avec moi aujourd'hui, et j'ai le réflexe inopiné de reculé vivement. Seules quelques unes de mes moustaches y passent. Je ne manque pas de temps pour répliquer et déploie ma patte avant droite, toutes griffes sorties, la laissant atteindre la joue du renard avec autant de puissance et de dextérité que possible. Pris par surprise, il jappe et prend la fuite. Je décide donc de m'élancer à sa poursuite pour l'éloigner autant que possible, miaulant sauvagement à plusieurs reprises pour qu'il ne s'arrête pas, et qu'il sache que je suis toujours derrière lui. Le vent couche mes poils le long de mon corps, venant lisser ma silhouette encore touffue quelques minutes auparavant.

Après de longues minutes de course, nous arrivons à proximité d'une vieille grange. Je décide de m'arrêter, essoufflée, et regarde le canidé finir sa course, plus loin. En voilà un qui s'en souviendra. Je décide de m'asseoir, jaugeant la situation ainsi que le paysage. Une grande appelle à la présence de souris. Et si je ramenais une ou deux proies au camp ?

. Une chasse pour une rencontre.

Les pires choses peuvent rapprocher.
Codage par Power sur La guerre des clans

Je m'étire longuement, épuisé par cette journée qui s'achève, bien rempli. Un patrouille de l'aube pour commencer puis une révisions des attaques avec les apprentis et enfin une après-midi de chasse où j'ai ramené deux énormes truites et une grive, au goût épouvantable mais qui pouvait quand même nourrir le clan. Soudain, la patrouille du soir revient en trombe dans le camp s'arrêtant devant le Grand Saule, ils racontent l'histoire d'un renard un peu trop proche du camp, des murmures inquiets s'ensuivent. Deux patrouilles partent alors à sa recherche, je suis dans l'une d'elle. Nous sommes partit et pourtant je sens déjà l'odeur du prédateur. On arrive devant la rivière et là et je sens l'odeur de Paillette de Brume, une minette âgé de 20 lunes autrement dit de 1 lune de plus que moi. Sa trace était encore fraîche, une pensée me traversa tout d'un coup l'esprit.
- Elle est sûrement partit à la recherche du renard, pensais-je soudain, elle a du penser à sa mère.
Alors je quitte la patrouille sans les prévenir, une étourderie d'ailleurs, je suis en trombe son odeur manquant de trébucher sur une racine que je ne vois jamais auparavant. Puis j'arrive dans dans une petite clairière où l'odeur du canidé et celle de mon amie de croisent, mais aucune odeur de sang et mais quelques touffes de poil ne s'y trouve. Alors je continue mon chemin toujours en suivant leur odeur. Alors que je m'apprête à rejoindre la grange je m'arrête soudain sentant et entendant des bruits de pas marteler le sol. Sortant ma tête d'un buisson d’aubépine, je regarde le spectacle qui se déroule sous mes yeux. Là, Paillette de Brume court derrière le renard qui jappe et rentre la queue sous ses pattes en guise de soumission. Puis je regarde la chatte au pelage de neige s'assit et contempla le paysage quelque temps, je la rejoins au moment où elle décide de partir. Elle me regarde de ses yeux de la même couleur que le ciel à cette heure de la journée, elle hoche la tête puis nous partons chassez dans la grange comme deux sœurs, pelage contre pelage.

by Candy